Israël est Devenu une Démocrature
Dirigée
par les Juges de Gauche
Par Frédéric Sroussi, journaliste et essayiste
12 février 2020
Source : Tribune Juive Israël
Consultez
aussi les 50 derniers articles
& les étincelles venant
d'Israël
La « démocrature » (ou dictocratie)
désigne une démocratie d’apparence qui mêle des éléments inhérents à la vraie
démocratie, comme la tenue d’élections, mais qui, en fin de compte,
trahit la volonté générale.
Je pense qu’il existe plusieurs sortes de « démocratures »; celle qui dirige Israël est judiciaire
et en partie militaire.
La Cour suprême de l’État hébreu – que je préfère
définir comme une junte judiciaire – ne cesse depuis les années 1990 de prendre
des décisions idéologiques de gauche en s’arrogeant le droit d’empiéter sur les
pouvoirs exécutif et législatif, ce qui porte atteinte au régime démocratique tel
que légué par Montesquieu.
Le théoricien du droit, Gérard Timsit,
a écrit dans un texte intitulé Éléments pour une théorie des cas extrêmes
que le juge Barak (N.D.A, ancien président de la Cour suprême) considère qu’ « il n’est aucune question – qu’elle soit
politique ou non – qui, par essence, pourrait être considérée comme injusticiable ». Gérard Timsit
ajoute que « les cours suprêmes des pays
démocratiques n’adoptent pas une position aussi absolue».
Je ne reviendrai pas sur les innombrables décisions de
la Cour suprême qui ont carrément annulé des lois votées par le Parlement
(pourtant représentant du peuple souverain) au profit – toujours ! – des Arabes
ennemis d’Israël, et ce, contre les intérêts nationaux.
Le 9 février 2020 la Cour Suprême s’est encore
illustrée en annulant la décision du comité électoral de bannir la députée de
la Liste Arabe Unie, Heba Yazbak
de la prochaine élection, étant donné son soutien ardent aux différents
mouvements terroristes, tels que le Hezbollah ou le Hamas. Heba
Yazbak, députée de l’actuelle Knesset, a même osé
louer la mémoire du psychopathe Samir Kuntar, une
abjection terroriste d’origine libanaise qui avait décimé la famille Haran lors d’une attaque terroriste en 1979, dans la ville
israélienne de Nahariya : Kuntar
tua le père Danny, devant les yeux de sa fille de quatre ans Einat, puis Kuntar assassina
l’enfant en lui frappant le crâne contre des rochers et l’acheva avec la crosse
de son fusil…
La perverse Heba Yazbak sera sans doute réélue parlementaire lors de la
prochaine élection générale israélienne grâce à la complicité directe de la
Cour suprême du pays qu’elle souhaite voir disparaître.
L’une des juges qui a pris la décision de permettre à Yazbak de se représenter s’appelle Anat
Baron. Cette dernière a pourtant perdu un fils lors d’un attentat terroriste
perpétré à Tel-Aviv en 2003. Mais Madame Baron est certainement une adepte de
ce que je nomme le «néo-christianisme juif » : «Aimez
vos ennemis, faites du bien à ceux qui vous haïssent… » (Évangiles selon
Saint-Luc, 6 : 27)
Mais, comme si cela n’était pas suffisant, le même
jour, la Cour suprême a aussi décidé de suspendre la démolition – comme la loi
l’exige – de la maison des terroristes du FPLP responsables en août 2019 du
meurtre de la jeune israélienne Rina Schnerb,
dix-sept ans.
La Cour suprême d’Israël est donc une anomalie
épouvantable : une institution judiciaire subversive qui soutient activement
les ennemis de l’État dans laquelle elle officie.
En fait, tout le système judiciaire israélien est
gangrené jusqu’au trognon. En effet, le procureur de l’État se permet lui aussi
d’intervenir dans des affaires qui ne concernent pas son domaine de
compétences.
Ainsi, Avishai Mendelblit, le procureur d’État, s’est permis de faire
annuler des opérations militaires de grandes envergures dirigées contre le
Djihad Islamique Palestinien (Haaretz, 16/09/ 2019) et contre des bases
militaires iraniennes en Syrie (Jerusalem Post,
4/01/2019) pour des raisons bien évidemment «juridiques ».
La faute de ce déni total de
démocratie incombe aussi au personnel politique qui, par lâcheté et apathie, a
laissé l’oligarchie judiciaire de gauche prendre le pouvoir dans un Israël
devenu une dangereuse démocrature.