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Les Guerres Juives

Pourquoi le mouvement de protestation est mené par des juifs laïques et soutenu par de nombreux membres de la communauté internationale qui s'opposent à l'identité nationale d'Israël en tant qu'État juif.

Par Moshe Dann, historien et écrivain.

Le 1er mai 2023,


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Texte en anglais ci-dessous


Le mouvement de protestation en Israël met en évidence une ligne de fracture fondamentale dans la politique, la culture et la société israéliennes entre les Israéliens religieux et laïques et leurs partisans dans le monde entier. La différence fondamentale qui les sépare porte sur deux questions :
(1) le rôle du judaïsme dans l'État, et
(2) les communautés juives de Judée et de Samarie (la Cisjordanie), les "colonies", qui sont très majoritairement peuplées de juifs pratiquants.

La seconde question a mis en colère de nombreux membres de la communauté internationale qui s'opposent aux colonies et plaident en faveur d'un État palestinien dirigé par l'OLP et le Hamas en Judée et en Samarie : la "solution à deux États".
La question des réformes judiciaires est donc une excuse commode pour s'opposer au gouvernement actuel, et non à des questions sur lesquelles la plupart des Israéliens sont d'accord et qui sont acceptées dans les lois et par la société israélienne comme faisant partie du développement d'Israël en tant qu'État-nation du peuple juif.

Le clivage fondamental entre laïcs et religieux dans la société israélienne soulève des questions sur la signification du sionisme aujourd'hui et sur l'avenir d'Israël en tant qu'État juif et démocratique. Il s'agit de notre identité nationale.

La controverse sur les réformes judiciaires porte fondamentalement sur le fonctionnement d'une démocratie et sur la manière dont les différences peuvent et doivent être résolues. Cela exige une délimitation claire des responsabilités en matière de gouvernance.

Les juges et les conseillers juridiques ne peuvent être autorisés à élaborer des lois ou à intervenir dans les décisions politiques. Seule la Knesset peut légiférer. Un système d'équilibre des pouvoirs doit être défini par une constitution. C'est pourquoi les réformes judiciaires sont si importantes.

La question du consensus est importante, bien qu'elle ait été rejetée par le parti travailliste lorsqu'il a obtenu l'approbation des accords d'Oslo par une seule voix à la Knesset, et bien qu'il ait obtenu cette seule voix en soudoyant deux membres d'un minuscule parti affilié à la droite.
Le consensus a été rejeté en 2000 par le Premier ministre de l'époque, Ehud Barak, lorsqu'il a offert à Arafat toute la Judée et la Samarie. Il a été rejeté par le Premier ministre Ariel Sharon lorsqu'il a mis en œuvre la destruction d'une douzaine de communautés juives dans la bande de Gaza. Elle a été rejetée par Olmert, alors Premier ministre, lorsqu'il a relancé l'offre de Barak. Naftali Bennett n'a pas tenu compte du consensus lorsqu'il a trahi ceux qui avaient voté pour son parti et formé une coalition avec les partis de gauche et le bloc arabe.

Les disputes sur les réformes judiciaires ne concernent donc pas la démocratie et le système judiciaire israélien ; il s'agit de savoir qui contrôle et quels sont les conflits dans notre société. Les manifestations de protestation représentent un clivage idéologique entre ceux qui soutiennent un État juif avec des valeurs juives et ceux qui s'y opposent. C'est pourquoi le mouvement de protestation est mené par des juifs laïques et est soutenu par de nombreux membres de la communauté internationale qui s'opposent à l'identité nationale d'Israël en tant qu'État juif.

La crise actuelle offre toutefois l'occasion de clarifier ces problèmes et d'instaurer un dialogue constructif et, espérons-le, des solutions acceptables. Elle peut renforcer notre système judiciaire et son intégrité. Elle peut conduire à un renouveau de notre unité essentielle et de notre objectif national.

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The Jewish wars

 

Why the protest movement is led by secular Jews and is supported by many in the international community who oppose Israel’s national identity as a Jewish state.Op-ed.

 

By Dr. Moshe Dann

May 1, 2023,

 

The protest movement in Israel exposes a fundamental fault line in Israeli politics, culture, and society between religious and secular Israelis and their supporters throughout the world. The basic difference that separates them is over two questions:

(1) the role of Judaism in the state, and

(2) Jewish communities in Judea and Samaria (the West Bank), the “settlements,” which are overwhelmingly populated by observant Jews.

The second question has riled many in the international community who are opposed to settlements and advocate for a Palestinian state run by the PLO and Hamas in Judea and Samaria: the “two-state-solution.”

The issue of judicial reforms, therefore, is a convenient excuse for opposing the current government, not about issues upon which most Israelis agree and are accepted in laws and by Israeli society as part of Israel’s development as the nation-state of the Jewish people.

The fundamental secular-religious divide in Israeli society raises questions about the meaning of Zionism today and the future of Israel as a Jewish and democratic state. It’s about our national identity.

The controversy over judicial reforms is fundamentally about how a democracy should work, and how differences can and should be resolved. This demands a clear delineation of responsibilities for governing. Judges and legal advisors cannot be allowed to make up laws, or intervene in policy decisions. Only the Knesset can make laws. A system of checks and balances must be defined by a constitution. That is why judicial reforms are so important.

The issue of consensus is important, although it was rejected by the Labor Party when it received Knesset approval of the Oslo Accords by a single vote, and despite getting that one vote by bribing two members of a tiny Right-wing affiliated party.

Consensus was rejected in 2000 by then-PM Ehud Barak when he offered Arafat all of Judea and Samaria. It was rejected by PM Ariel Sharon when he implemented the destruction of a dozen Jewish communities in the Gaza Strip. It was rejected by then-PM Olmert when he revived Barak’s offer. Naftali Bennett didn’t consider consensus when he betrayed those who voted for his party and formed a coalition with Leftist parties and the Arab bloc.

Arguments over judicial reforms, therefore, are not about democracy and Israel’s judicial system; it’s about who controls and conflicts in our society. Protest demonstrations represent an ideological divide between those who support a Jewish state with Jewish values, and those who oppose it. That is why the protest movement is led by secular Jews and is supported by many in the international community who oppose Israel’s national identity as a Jewish state.

The current crisis, however, offers an opportunity to clarify these problems and provide meaningful dialogue, and, hopefully, acceptable solutions. It can strengthen our judicial system and its integrity. It can lead to a renewal of our essential unity and national purpose.

Dr. Moshe Dann is an historian and writer.