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LE CHANGEMENT DE MODELE  DES RELATIONS ISRAELO-PALESTINIENNES A L’OMBRE

 

DE L’IRAN ET DE LA GUERRE CONTRE LE HIZBOLLAH

 

Moshé Ya’alon, Lt. Gen. (res.), dir Centre Shalem, ancien Chef d’Etat-Major de Tsahal

7ème  Conférence Politique et Stratégie d’Hertzlyah

22 Janvier 2007- session du matin

Traduit par Stéphane Teicher 

 

Certains pensent que la solution du conflit Arabo-Israélien amènera la stabilité au Moyen Orient. Beaucoup pensent que le problème est "l’occupation" - le maintien des territoires conquis en 1967-, et que quitter ces territoires amènera la fin du conflit. Ces deux postulats erronés empêchent l’émergence d’un nouveau modèle pour la résolution du conflit. En dépit des tentatives incessantes pour régler ce conflit durant les 15 dernières années, rien n’a été résolu. Nous sommes tellement occupés à nous disputer à propos de la solution que nous avons perdu de vue le problème.

Les accords d’Oslo, et la décision d’Arafat de lancer son Intifada en 2000 après avoir été responsable de l’échec du sommet de Camp David, ont montré qu’Arafat ne voulait pas d’une solution à deux états et de la paix avec Israël. Il voulait éviter de reconnaître Israël comme un état Juif et indépendant. Les hésitations d’Arafat sont en harmonie avec les hésitations des Palestiniens des générations passées.

Les Palestiniens ont toujours rejeté la solution de deux états : ils ont rejeté la Commission Peel en 1937 et le plan de partition des Nations Unies de 1947. Le rejet le plus significatif est celui qui est intervenu à Camp David en 2000, quand Ehoud Barak a carrément offert de se retirer sur les lignes de 1967. En fait, après chaque rejet Palestinien d’une solution politique, une violente agression contre les Juifs est intervenue. Le leadership Palestinien admettait que les accords d’Oslo étaient un cheval de Troie. Fayçal Husseini disait que "en 2000, nous sommes sortis du cheval".  Aujourd’hui, le Hamas ne cache pas ses vraies intentions: il n’y a pas de place pour un état Juif indépendant entre le Jourdain et la Méditerranée.

La plupart des Israéliens et leurs leaders, voulaient faire un compromis territorial et acceptaient la solution de deux états. Une majorité d’Israéliens soutenaient le plan de désengagement, alors qu’il devenait évident qu’il n’y avait pas de partenaire. Le fait que l’été dernier nous ayons été attaqués sur deux fronts a renforcé le sentiment que nous étions dans une impasse; mais surtout, il a prouvé que la racine du conflit n’est pas l’occupation. L’objectif du Hezbollah n’est pas la libération du Liban mais la destruction de l’Etat d’Israël, comme élément d’une stratégie Islamique du Jihad. Les organisations Palestiniennes aspirent à la destruction de l’Etat d’Israël, et non à une coexistence avec lui.

Après la révolution de 1979, le conflit s’est mué en un choc de civilisations. C’est la Troisième Guerre Mondiale. La Révolution Iranienne de 1979 ne s’est pas produite à cause du conflit Israélo-Arabe, et de même, Al-Qaeda et les Frères Musulmans ne sont pas des sous-produits de ce conflit. Il y a là une guerre culturelle, et le conflit Israélo-Arabe en est la conséquence, et non la cause.

Je ne vois pas de solution pacifique à court terme. Les retraits unilatéraux Israéliens ne feront que renforcer le Jihad Islamique. Comme il n’y a pas de leadership effectif Palestinien, capable et désireux de mettre en œuvre la solution de deux états, et comme les jeunes générations de Palestiniens sont élevées dans une culture de haine et de mort, la solution de deux Etats n’est pas d’actualité maintenant et dans un proche futur, et nous devons rechercher un modèle nouveau.

Ce n’est pas tout, car même s'il y avait une solution au conflit Israélo-Arabe, cela ne résoudrait pas le choc des civilisations avec l’Occident. Nous ne pouvons pas éviter la confrontation avec le Jihad Islamique, et d’abord et avant tout, avec le régime Iranien. Ce même Iran qui soutient, finance et arme le terrorisme en Irak et dans l’Autorité Palestinienne, et qui est sur le point d’acquérir l’arme nucléaire. Le régime Iranien ignore tout simplement les injonctions de la communauté internationale, et considère l’Occident comme faible et ne représentant pas de menace.

Et ainsi, nous devons tout simplement arrêter de nous demander quelle est la solution, et arrêter de rechercher une solution immédiate. Il n’y a pas de solutions immédiates.

 

Nous devons penser en termes de concepts stratégiques à long terme. Il n’y a pas de victoire immédiate, et nous devons vaincre. La route sera longue. Nous avons eu assez de veaux d’or des gouvernements Israéliens successifs, assez d’espoirs qui se sont révélés vains. Ce dont nous avons besoin maintenant, c’est d’un leadership qui n’ait pas peur de dire la vérité, un leadership qui agisse en fonction de la clarté morale et non de la confusion morale, un leadership qui préfère la vérité aux revirements. Nous avons besoin d’une stratégie avec une vision, les moyens de la réaliser, et non des illusions. Au moment où la force de notre société est en jeu, nous devons travailler à l’éducation des générations futures, fondée sur les valeurs Juives, Sionistes et démocratiques. C’est ainsi que nous renforcerons notre cohésion nationale et sociale, et sa contribution à notre force sera plus grande que tout autre avion ou tank.  

Face au terrorisme Palestinien, nous devons nous battre sans concessions, ou capituler. Nous devons mener le combat à Gaza de la même façon que nous le menons avec succès en Judée et en Samarie. Nous devons combattre les missiles Kassam en reprenant le contrôle des sites de lancement et en causant des pertes élevées aux Palestiniens. A long terme, nous devons réfléchir en sortant du schéma de la "solution à deux Etats", et nous devons tout simplement laisser tomber cette façon de penser.

Nous devons détruire cette idée conventionnelle qui fait de la solution du conflit Israélo-Arabe la source de la stabilité au Moyen Orient, et renforcer la volonté de l’Occident d’en découdre avec l’Irak et l’Iran. Les concessions Israéliennes ne feront que renforcer le Jihad, et donc, la "sanctification" des lignes de 1967doît aussi être abandonnée, particulièrement à la lumière de notre amère expérience du résultat des concessions Israéliennes vis-à-vis des Palestiniens, et aussi des lancements de missiles. Il nous faut des frontières défendables. Pour que tout cela se produise, il nous faut renforcer et améliorer notre diplomatie officielle en Occident. L’opinion publique Occidentale subit un lavage de cerveau avec une propagande qui nie la légitimité même de l’Etat d’Israël.

Nous ne pourrons éviter la confrontation avec le régime Iranien. Il n’y aura pas de stabilité en Irak, au Liban et dans l’Autorité Palestinienne tant que nous n’aurons pas défait le régime Iranien. Les leaders Iraniens se sentent en sécurité parce qu’on les laisse agir librement en dépit de leur faiblesse actuelle. Le gouvernement des Ayatollahs n’est pas naturel et il ne bénéficie pas d’un large soutien populaire. Il ne durera pas éternellement. Mais sans pressions extérieures, aucun changement n’interviendra. Les Iraniens et les Syriens, qui financent le terrorisme et défient l’ordre international, doivent être punis par la communauté internationale. Le fait qu’ils aient pu mener la dernière guerre du Liban montre le manque de détermination de l’Occident.

Avec le conflit en cours entre Sunnites et Chiites dans notre région, Israël et l’Occident peuvent trouver des intérêts communs avec les Musulmans modérés contre les radicaux. Cela pourrait ouvrir de nouvelles opportunités politiques. Ceci nécessite une action internationale coordonnée avec les pays qui sont aussi conscients de la menace Iranienne.

Le conflit existe aussi à l’intérieur des sociétés Musulmanes et Arabes dans notre région. Tout le monde n’est pas Jihadiste, et il y a aussi ceux qui préfèrent la démocratie et les droits de l’homme, ceux qui préfèrent la vie à la mort. La culture de la mort se mue en autodestruction. L’Occident doit renforcer ces Musulmans modérés, pour qu’ils puissent gagner en force politique, et entreprendre les réformes nécessaires de l’éducation.

Une armée forte est un important élément de la sécurité d’Israël. Les échecs récents ne sont pas le résultat de problèmes de fond, mais d’un leadership incompétent, et donc Tsahal sera de nouveau là quand nous aurons un nouveau leadership.

En résumé, le leadership et l’éducation sont les clés de la force d’Israël et de la victoire de l’Occident dans la Troisième Guerre Mondiale

 

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