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DECIDEMENT, POUR LA FRANCE,

ISRAËL N'A PAS LE DROIT DE SE DEFENDRE

 

Il semble que le Quai d'Orsay ait fini par gagner à l'Elysée, en imposant la néfaste poursuite de la politique arabe de la France, héritée d'une ère coloniale révolue.

 

 

Par Jean-Pierre Bensimon

Objectif-info -http://www.objectif-info.com/index.php?id=1122

1er janvier 2009

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Les déclarations de Nicolas Sarkozy renvoyant Israël et le Hamas dos à dos dans la condamnation, puis dénonçant la réponse israélienne comme "disproportionnée" ont quelque chose de profondément indécent. D'autant qu'elles s'aggravent par la désignation du sénateur Philippe Marini comme responsable d'une "mission" sur le Proche Orient. Ce dernier, porté sur le devant de la scène par l'onction présidentielle, vient de déclarer que "personne dans le monde moderne ne peut accepter la loi du talion, qui est encore moins acceptable quand un mort d'un côté en vaut des centaines de l'autre". Et il a ajouté un petit éloge personnel du Hamas, "une organisation politique qui a gagné des élections pluralistes et en tant que tel, fait partie du jeu régional".

 

L'indécence de ces déclarations vient de ce qu'avec l'opération "Plomb durci" Israël joue en fait une part de sa survie. Il suffit de prendre la mesure de la situation pour s'en convaincre. Actuellement, Israël est aux prises avec le Hamas. Quelle est la ligne de conduite de ce mouvement?

Héritant avec le Fatah du territoire de Gaza en 2005, il avait le choix entre deux options. Il pouvait construire un état parfaitement indépendant d'Israël, et obtenir des grandes puissances des contributions quasiment illimitées pour son développement, car elles étaient très désireuses de voir aboutir une expérience de gestion palestinienne pacifique et réussie. Il a préféré une seconde option, celle de la confrontation immédiate et sans le moindre accommodement avec Israël. C'est le sens de son obstination à refuser les traités signés par les Palestiniens et la reconnaissance d'Israël. Cette option belliciste le conduisait naturellement à établir un pouvoir totalitaire dans la Bande de Gaza et à éliminer le premier obstacle à son projet, l'existence simultanée d'un courant palestinien autonome, celui du Fatah. On sait avec quelle cruauté, disons même quelle sauvagerie, il a mis un terme à leur coopération pour finir par s'imposer par le sang et la torture sur son rival maladroit en juin 2007.

 

Les civils palestiniens premières victimes du Hamas 

 

Dans sa stratégie de confrontation sans limites ni compromis avec Israël, le Hamas a mis en œuvre des recettes assez simples du point de vue militaire. Il procède à des attaques terroristes contre la population civile qui est à sa portée, principalement en l'abreuvant de missiles et d'obus de mortier faute de pouvoir envoyer des kamikazes semer la mort selon la technique éprouvée de l'attentat suicide. Il s'agit bien d'une stratégie terroriste puisque ce sont les civils qui sont ciblés par des charges aveugles. Le Hamas tire dans le tas, et un Qassam bien tiré, un coup au but, ce sont des morts israéliens, des enfants et des femmes de préférence en nombre si possible, pour accroître le choc de terreur provoqué sur l'ennemi juif. Il ne dédaigne pas aussi de procéder à des infiltrations de commandos à des fins de destruction ou d'enlèvement. Son principal moyen de défense, c'est d'utiliser les civils palestiniens comme boucliers. Voila pourquoi les chefs du Hamas s'entourent d'enfants jour et nuit, pourquoi les munitions sont stockées dans les mosquées, les écoles, les hôpitaux et les universités, les sites de lancement des missiles enterrés au coeur des zones les plus densément habitées.

 

Le problème devient encore plus grave du point de vue d'Israël quand on prend en compte un paramètre supplémentaire: les moyens offensifs du Hamas ne sont pas statiques mais très fortement évolutifs. Les premiers Qassam dont la portée n'excédait pas une dizaine de kilomètres sont remplacés par des missiles Grad beaucoup plus destructeurs, qui peuvent toucher des cités stratégiques comme Ashkelon, Ashdod, Beer-shev'a, Dimona. Et ce rayon d'action qui couvre désormais 25% des structures éducatives du pays ne cesse de s'allonger. En même temps, le Hamas perfectionne ses techniques défensives en multipliant les tunnels (on sait à quel point ils ont pesé sur l'issue des combats au Viet Nam), les ouvrages de défense enterrés et les charges explosives déclenchées à distance, utilisant toujours les civils comme premier rideau de dissimulation et de protection. C'est-à-dire que plus le temps passe, plus les coups du Hamas sont douloureux, plus il est coûteux en hommes et en ressources de l'affronter, plus la riposte est susceptible de provoquer des pertes parmi les civils palestiniens.

 

Le Hamas est donc un cancer qu'il faut éradiquer au plus vite, quitte à payer pour cela un prix élevé ou très élevé. Les premières victimes du Hamas sont bien entendu les populations palestiniennes de la Bande de Gaza. Il leur impose un régime totalitaire qui sait être d'une brutalité extrême. Un quotidien londonien de langue arabe vient de révéler qu'il est en train d'élaborer un dispositif pénal multipliant les peines de fouet, les amputations et les peines de mort pour tout manquement aux obligations religieuses ou toute marque d'insoumission à sa terrible férule. Les peines de mort vont de la lapidation, à la pendaison et même semble-t-il à la crucifixion. On ne pourra pas comme en Iran précipiter les homosexuels d'une falaise, car il n'y a pas de falaise ad hoc dans l'aire de Gaza. Le Hamas plonge aussi les Palestiniens dans la détresse économique car il a trop peur des aspirations plus humaines et modérées d'une population prospère. Il prélève sur les Palestiniens les lourdes contributions à sa stratégie guerrière, la doctrine du martyr n'étant que le paravent qui lui permet de ponctionner dans les familles la chair à canon dont il a besoin. Enfin, ces malheureux palestiniens de Gaza courent tous les risques des boucliers humains, obligés de dormir sur des stocks d'explosifs ou de missiles et de jouer le rôle de victimes collatérales en cas de riposte aux provocations quotidiennes contre les Israéliens.

 

 De ce point de vue, le droit international statue clairement et sans ambiguïté. Ce sont ceux qui utilisent la population civile comme bouclier humain qui sont responsables des pertes civiles ainsi provoquées. Dans la mesure où Israël poursuit au nom de la légitime défense des membres du Hamas ou de ses organisations satellites qui ont commis contre lui des actes de guerre, la responsabilité exclusive de toutes les pertes civiles incombe à ce dernier. La conduite d'Israël qui repose sur l'économie la plus rigoureuse des pertes civiles dans le camp adverse devrait recueillir l'éloge unanime des nations, d'autant que cette politique a un coût militaire, financier et humain considérable pour ce pays dont la démographie est si réduite. Cette réalité ne semble pas franchir le perron de l'Élysée.

 

L'enjeu de survie d'Israël dans la campagne déclenchée le 27 décembre

 

Pour Israël, l'enjeu de son face à face avec le Hamas ne se limite pas à ces différents aspects. Il faut aussi prendre en compte l'appartenance de cette organisation à une coalition organisée autour de l'Iran, qui compte aussi la Syrie et le Hezbollah sinon le Liban tout entier. De ce point de vue, le Hamas est l'un des fronts, le front sud, d'une confrontation globale entre Israël et cette coalition, au sud et au nord du pays. Dans la mesure où la nucléarisation de l'Iran, grosse de tous les périls n'est plus qu'une question de mois, Israël a un intérêt vital à se débarrasser au plus vite du problème du front sud. Sauf à avoir à combattre bientôt sur tous les fronts à la fois des ennemis dépourvus du moindre code moral comme l'atteste le traitement épouvantable qu'ils réservent à leurs propres populations civiles.

 

Tel est l'enjeu de l'opération au nom étrange, "Plomb durci". L'accusation de vengeance proférée par le sénateur Marini pour qui le Hamas est une honorable corporation qui a vocation à jouer un rôle régional, est authentiquement scandaleuse. Celle de Nicolas Sarkozy, qui accuse Israël de violence à l'instar du Hamas, et d'agir de façon disproportionnée, n'est pas moins choquante, car elle consiste à retenir le bras de celui qui tente de protéger sa population d'un interminable calvaire et de se protéger comme pays, comme nation, d'une coalition abominable qui conjugue ses efforts éradicateurs depuis les quatre points cardinaux.

 

Cette position extrême des autorités françaises, ne parlons pas des médias qui en sont souvent un médiocre reflet, n'est pas courante parmi les puissances de notre époque. Elle contraste singulièrement avec celle des principaux pays occidentaux. En témoignent les réactions britanniques, américaines et allemandes. C'est ainsi qu'Angela Merkel a affirmé avec force, ce qui est une évidence même, que le Hamas est indiscutablement le responsable de l'état de guerre actuel dans la Bande de Gaza. De même de nombreuses autorités arabes, l'Arabie saoudite, l'Égypte, Mahmoud Abbas, font savoir mezzo voce que le Hamas reçoit une leçon bien méritée. Les grandes puissances et les pays arabes sunnites exposés à la menace de la coalition iranienne ont conscience que le Hamas et ses soutiens contribuent à enflammer la région, à crisper les antagonismes internationaux et à ébranler de nombreux régimes plus ou moins chancelant, ouvrant des perspectives de chaos. Toutes les forces modérées de la planète savent qu'arrêter le Hamas est un facteur de réduction des tensions et de renforcement des solutions négociées dans la région, dont il est l'adversaire jusqu'à la caricature.


Comment la politique arabe de la France a enflammé et empoisonné le Moyen Orient

 

 Dans ce contexte, pourquoi la France, apportant son soutien au moins diplomatique au Hamas en péril, joue-t-elle en faveur des forces les plus extrémistes, des forces de tension et de guerre ? Il n'y a pas de raison économique ou politique qui tiennent. Les prises de parti de la France ne lui ont donné dans le passé ni influence, ni marchés lucratifs. L'attitude actuelle de Nicolas Sarkozy (ou du très modeste Marini) qui tend à préserver les capacités militaires et terroristes du Hamas, funestes pour tous, est irréductible à l'analyse géopolitique.

Elle s'inscrit cependant dans une histoire qui commence il y au moins 60 ans, à partir de l'immédiat après-guerre.

 

En organisant en 1945 l'exfiltration vers Le Caire du collaborateur nazi et mufti de Jérusalem, Amine Al Husseini, alors qu'il était réclamé par les Anglais et les Américains, les autorités françaises de l'époque allaient semer les graines de la guerre et de l'extrémisme arabe au Proche Orient. En effet, à peine arrivé au Caire, répandant son antisémitisme forcené, le mufti unifiait les forces les plus féroces et les plus rétrogrades de la région pour préparer la guerre contre l'état d'Israël naissant, jetant les bases d'une guerre de religion pluri-générationnelle contre les Juifs.

 

C'est aussi à la France, celle de Giscard d'Estaing que l'ont doit la prise du pouvoir en Iran par une secte de mollahs fanatiques conduite par Rouhollah Khomeiny. Le président français avait jugé bon, à partir de calculs rationnels comme on en imagine à Paris, de laisser carte blanche à ce fanatique pour organiser le renversement du Shah: il disposait de plusieurs lignes téléphoniques, d'une liberté d'expression totale et pouvait recevoir qui il voulait. Le régime ainsi établi, qui utilise le terrorisme sans vergogne, est aujourd'hui une menace commune pour le monde civilisé, un des principaux facteurs d'instabilité mondiale ; il porte en lui le cauchemar suprême de notre époque, la fusion du terrorisme et de l'arme nucléaire.

 

C'est à Giscard d'Estaing aussi que l'on doit l'accession d'un terroriste hyper actif et innovateur, Yasser Arafat, à la dignité d'homme d'état. La France joua alors un rôle clé en envoyant un ministre des affaires étrangères le rencontrer et en ouvrant une délégation de l'OLP à Paris. Elle continua en contribuant à organiser sa montée à la tribune de l'ONU en 1974, date de sa transformation officielle en dirigeant fréquentable pour l'Europe. On sait comment par la suite, avec une grande habileté, Yasser Arafat extrémisera encore plus le conflit, semant à son tour la guerre pour des générations et laissant au monde le présent des attentats suicide érigés en doctrine de combat universelle. François Mitterrand sera de ce point de vue un fidèle continuateur de Giscard comme protecteur et promoteur du grand terroriste du 20ème siècle.

 

Giscard encore, flanqué de l'inénarrable Jacques Chirac, devait inaugurer la politique française de soutien indéfectible à Saddam Hussein, un autre facteur décisif de guerre et d'extrémisme dans la région. Le soutien commença par la tentative de lui donner les moyens d'un armement nucléaire, Osirak, qu'Israël entrava pour un temps. L'amour de Saddam connut une sorte d'apothéose avec la guerre ouverte de Chirac à l'Amérique de Bush pour protéger son fidèle et généreux ami en 2002-2003. Il n'est pas certain que cette force de l'amitié n'ait pas nui profondément aux intérêts généraux de l'Occident, occasionnant un dangereux affaiblissement de sa nation la plus puissante dans une phase où montent en puissance, sous les traits des dirigeants russes et chinois, les figures grimaçantes du totalitarisme.

 

Amine Al Husseini, Rouhollah Khomeiny, Yasser Arafat, Saddam Hussein, tels sont les hommes qui ont été mis en orbite par la France, ou du moins qui en ont reçu un soutien étroit et prolongé. Ce sont eux qui ont alimenté la haine et la guerre dans la région et qui l’ont transformée en base du jihad contre le monde libre, un horizon de terreur et de conflit pour le monde, Europe comprise. C'est ce désastre collectif qui a pris le nom de "politique arabe de la France". Désastre d'abord pour la région du Proche orient, puis du Moyen Orient. Désastre étendu aujourd'hui à la planète entière.

 

Alors, Monsieur Sarkozy, on continue ?