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Pas Tout à Fait Libre

Par Gérard Steinberg, président de NGO Monitor et professeur de sciences politiques à l’Université Bar-Ilan. 

The Jerusalem Post  - 19 avril 2010

Traduction pour Info’Sion par Edith Brenner
 http://www.desinfos.com/spip.php?page=article&id_article=18195

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Les démocraties européennes dépensent des millions pour manipuler la société et la politique israéliennes. Soixante deux ans après la renaissance de la souveraineté et après 2 000 ans d’exil et d’impuissance, l’Etat juif lutte encore pour une réelle indépendance. Au-delà des menaces de génocide de l’Iran et de ses mandataires, les démocraties européennes dépensent des dizaines de milliers d’euros, livres et couronnes pour manipuler la société et la politique israéliennes.
Cet argent européen bien caché qui finance de soi-disant organisations de la « société civile », comme B’Tselem, Yesh Din, Ir Amim, le Comité Public contre la Torture, La Paix Maintenant et des douzaines d’autres, sape la souveraineté juive et le droit à déterminer notre propre futur.
 
Avec des sommes aussi considérables à leur disposition, les leaders autoproclamés de ces organisations non gouvernementales financées par ces gouvernements étrangers (appelées d’une façon inappropriée comme des ONG) ont souvent une influence supérieure à celle des dirigeants élus.
Ils établissent souvent l’agenda politique, ils font la promotion de leurs objectifs à la Knesset et à l’ONU et dominent les discussions des médias sur Israël.
Par exemple, derrière la façade de la société civile, et en utilisant l’argent des contribuables européens, ainsi que les donations du New Israel Fund, les bureaux de B’Tselem à Londres et à Washington exercent de fortes pressions pour soutenir les diffamations sanglantes du Rapport Goldstone.
 
Parallèlement, la Coalition des Femmes pour la Paix fait la promotion des boycotts, désinvestissements et sanctions et de l’attaque des firmes israéliennes. Et une poignée d’individus de « Breaking the Silence » (BTS – Briser le Silence), a été invitée à voyager (tous frais payés) à travers l’Europe pour dire aux journalistes, aux « intellectuels » et politiciens de gauche qu’Israël et non le Hamas ou le Hezbollah, est le véritable « criminel de guerre ». Les films de BTS ont également été montrés le mois dernier sur les campus dans le cadre des activités de la Semaine de l’Apartheid d’Israël
 
Sous cette forme de néocolonialisme européen, ces groupes poussent les politiques sélectionnées par leurs dirigeants, alors que les sujets importants pour les Israéliens sont expédiés sans ménagement. De ce fait, peu de rapports des groupes des « droits humains » concernent Guilad Shalit, les femmes arabes victimes de crimes d’honneur et autres sujets qui ne figurent pas dans le calendrier de l’Europe. Non seulement ce financement permet aux ONG de manipuler la perception d’Israël à l’étranger, mais il manipule également le discours israélien. A la Cour Suprême, beaucoup d’affaires associées à des questions centrales de guerre et de paix, aux droits de l’homme et à la sécurité sont soumises par des ONG qui reçoivent la plus grosse part de leur financement de gouvernements européens. Grâce à des ressources considérables, ces organisations engagent des avocats et réalisent des campagnes massives dans les médias. C’est de cette façon que des groupes comme B’Tselem et l’Association pour les Droits Civiques en Israël bénéficient des avantages indirects de « joueurs renouvelés » dans le système légal.
Un certain nombre de juristes du gouvernement israélien reçoivent des bourses de ces petits groupes idéologiques pendant leur formation. Et certains journalistes influents sont également étroitement liés aux ONG financées par le NIF et les gouvernements européens.
Il ne serait pas surprenant de trouver l’influence des ONG dans l’éducation idéologique d’Anat Kamm, qui a déclaré qu’elle révélait les « crimes de guerre » de l’IDF quand elle a copié des documents militaires secrets et les a transmis à un journaliste. Toutefois, malgré le pouvoir exercé par ces groupes, ni les israéliens ni les Européens ne savent qui prend les décisions de répartition de cet argent utilisé pour promouvoir les informations des Palestiniens, diaboliser les Israéliens en en faisant des criminels de guerre et manipuler le débat public. A Bruxelles, Londres, Stockholm, Oslo, La Haye, Madrid, Barcelone, Paris et ailleurs en Europe, des dirigeants anonymes contrôlent des sommes relativement importantes sans comptabilité publique.
Chaque année, l’Union Européenne annonce des subventions importantes dénommées “ Partenariats pour la Paix”, “l’Instrument Européen pour la Démocratie et les Droits de l’Homme” et autres programmes, mais les détails cruciaux sont souvent cachés au public. Dans les différents pays, les programmes et les budgets, conçus pour fournir une assistance humanitaire sont détournés vers les ONG radicales qui font la promotion des mêmes calendriers anti-israéliens.
L’explication passe-partout est que ce financement européen reflète le soutien à la paix et l’opposition à « l’occupation ». En particulier depuis l’arrivée de Barack Obama, les USA ont des objectifs similaires mais ne cherchent pas à les imposer en manipulant en sous-main la société et la politique israéliennes, ou en utilisant des groupes israéliens pour faire pression au sujet de Goldstone. En refusant de révéler des aspects importants de son processus de prise de décision, l’UE viole également ses propres règles de transparence.
 
Pour regagner l’indépendance perdue d’Israël, la première étape consiste à fournir ces informations au public. A cet effet, un groupe composé des membres de la Knesset d’un certain nombre de partis a introduit une législation qui exigerait la transparence des financements – particulièrement en ce qui concerne les sommes d’argent des gouvernements étrangers.
Mais secret égale aussi pouvoir, et les dirigeants des ONG au niveau de la réception ont monté une campagne de désinformation précisément pour prévenir cette transparence. Le projet législatif est décrit d’une façon hystérique comme « la menace la plus dangereuse pour la société civile israélienne depuis son origine ».
Les ONG craignent que, lors de leur engagement dans des activités politiques, la mise en lumière du financement des gouvernements étrangers puisse les discréditer aux yeux de la société israélienne. 

C’est là exactement le débat public central pour l’indépendance et la souveraineté. Il contraste fortement avec les décisions prises par des dirigeants européens anonymes, qui distribuent les fonds des contribuables. Les dirigeants des ONG déclarent également que la loi proposée est inutile et que la transparence est déjà assurée par les réglementations existantes. Si c’était le cas, ils ne seraient pas obligés de faire une si grande publicité et n’enverraient pas des flots d’e-mails paniqués.
 
Après 62 ans d’indépendance, il y a encore beaucoup de place pour des améliorations. Certains aspects prendront de nombreuses années, mais d’autres, tels que la fin de l’influence démesurée et secrète de gouvernements étrangers sur les décisions importantes d’Israël sont à notre portée.