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Pas Tout à Fait Libre
Par Gérard Steinberg, président de NGO Monitor et professeur de sciences politiques à l’Université Bar-Ilan.
The
Traduction pour Info’Sion par Edith Brenner
http://www.desinfos.com/spip.php?page=article&id_article=18195
Les démocraties européennes dépensent des millions pour manipuler
la société et la politique israéliennes. Soixante deux ans après la renaissance
de la souveraineté et après 2 000 ans d’exil et d’impuissance, l’Etat juif
lutte encore pour une réelle indépendance. Au-delà des menaces de génocide
de l’Iran et de ses mandataires, les démocraties européennes dépensent des
dizaines de milliers d’euros, livres et couronnes pour manipuler la société
et la politique israéliennes.
Cet argent européen bien caché qui finance de soi-disant organisations
de la « société civile », comme B’Tselem, Yesh Din, Ir Amim, le Comité Public
contre la Torture, La Paix Maintenant et des douzaines d’autres, sape la souveraineté
juive et le droit à déterminer notre propre futur.
Avec des sommes aussi considérables à leur disposition, les leaders
autoproclamés de ces organisations non gouvernementales financées par
ces gouvernements étrangers (appelées d’une façon inappropriée comme des ONG)
ont souvent une influence supérieure à celle des dirigeants élus.
Ils établissent souvent l’agenda politique, ils font la promotion de leurs
objectifs à la Knesset et à l’ONU et dominent les discussions des médias sur
Israël.
Par exemple, derrière la façade de la société civile, et en utilisant l’argent
des contribuables européens, ainsi que les donations du New Israel Fund, les
bureaux de B’Tselem à Londres et à Washington exercent de fortes pressions
pour soutenir les diffamations sanglantes du Rapport Goldstone.
Parallèlement, la Coalition des Femmes pour la Paix fait la promotion
des boycotts, désinvestissements et sanctions et de l’attaque des firmes israéliennes.
Et une poignée d’individus de « Breaking the Silence » (BTS – Briser
le Silence), a été invitée à voyager (tous frais payés) à travers l’Europe
pour dire aux journalistes, aux « intellectuels » et politiciens de gauche
qu’Israël et non le Hamas ou le Hezbollah, est le véritable « criminel de
guerre ». Les films de BTS ont également été montrés le mois dernier sur les
campus dans le cadre des activités de la Semaine de l’Apartheid d’Israël
Sous cette forme de néocolonialisme européen, ces groupes poussent
les politiques sélectionnées par leurs dirigeants, alors que les sujets importants
pour les Israéliens sont expédiés sans ménagement. De ce fait, peu de rapports
des groupes des « droits humains » concernent Guilad Shalit, les femmes arabes
victimes de crimes d’honneur et autres sujets qui ne figurent pas dans le
calendrier de l’Europe. Non seulement ce financement permet aux ONG de
manipuler la perception d’Israël à l’étranger, mais il manipule également
le discours israélien. A la Cour Suprême, beaucoup d’affaires associées à
des questions centrales de guerre et de paix, aux droits de l’homme et à la
sécurité sont soumises par des ONG qui reçoivent la plus grosse part de leur
financement de gouvernements européens. Grâce à des ressources considérables,
ces organisations engagent des avocats et réalisent des campagnes massives
dans les médias. C’est de cette façon que des groupes comme B’Tselem et l’Association
pour les Droits Civiques en Israël bénéficient des avantages indirects de
« joueurs renouvelés » dans le système légal.
Un certain nombre de juristes du gouvernement israélien reçoivent des bourses
de ces petits groupes idéologiques pendant leur formation. Et certains journalistes
influents sont également étroitement liés aux ONG financées par le NIF et
les gouvernements européens.
Il ne serait pas surprenant de trouver l’influence des ONG dans l’éducation
idéologique d’Anat Kamm, qui a déclaré qu’elle révélait les « crimes de guerre
» de l’IDF quand elle a copié des documents militaires secrets et les a transmis
à un journaliste. Toutefois, malgré le pouvoir exercé par ces groupes,
ni les israéliens ni les Européens ne savent qui prend les décisions de répartition
de cet argent utilisé pour promouvoir les informations des Palestiniens, diaboliser
les Israéliens en en faisant des criminels de guerre et manipuler le débat
public. A Bruxelles, Londres, Stockholm, Oslo, La Haye, Madrid, Barcelone,
Paris et ailleurs en Europe, des dirigeants anonymes contrôlent des sommes
relativement importantes sans comptabilité publique.
Chaque année, l’Union Européenne annonce des subventions importantes dénommées
“ Partenariats pour la Paix”, “l’Instrument
Européen pour la Démocratie et les Droits de l’Homme” et autres programmes,
mais les détails cruciaux sont souvent cachés au public. Dans les différents
pays, les programmes et les budgets, conçus pour fournir une assistance humanitaire
sont détournés vers les ONG radicales qui font la promotion des mêmes calendriers
anti-israéliens.
L’explication passe-partout est que ce financement européen reflète le soutien
à la paix et l’opposition à « l’occupation ». En particulier depuis l’arrivée
de Barack Obama, les USA ont des objectifs similaires mais ne cherchent pas
à les imposer en manipulant en sous-main la société et la politique israéliennes,
ou en utilisant des groupes israéliens pour faire pression au sujet de Goldstone.
En refusant de révéler des aspects importants de son processus de prise de
décision, l’UE viole également ses propres règles de transparence.
Pour regagner l’indépendance perdue d’Israël, la première étape consiste à
fournir ces informations au public. A cet effet, un groupe composé
des membres de la Knesset d’un certain nombre de partis a introduit une législation
qui exigerait la transparence des financements – particulièrement en ce qui
concerne les sommes d’argent des gouvernements étrangers.
Mais secret égale aussi pouvoir, et les dirigeants des ONG au niveau de la
réception ont monté une campagne de désinformation précisément pour
prévenir cette transparence. Le projet législatif est décrit d’une façon hystérique
comme « la menace la plus dangereuse pour la société civile israélienne depuis
son origine ».
Les ONG craignent que, lors de leur engagement dans des activités politiques,
la mise en lumière du financement des gouvernements étrangers puisse les
discréditer aux yeux de la société israélienne.
C’est là exactement le débat public central pour
l’indépendance et la souveraineté. Il contraste fortement avec les décisions
prises par des dirigeants européens anonymes, qui distribuent les fonds des
contribuables. Les dirigeants des ONG déclarent également que la loi proposée
est inutile et que la transparence est déjà assurée par les réglementations
existantes. Si c’était le cas, ils ne seraient pas obligés de faire une si
grande publicité et n’enverraient pas des flots d’e-mails paniqués.
Après 62 ans d’indépendance, il y a encore beaucoup de place pour des
améliorations. Certains aspects prendront de nombreuses années, mais d’autres,
tels que la fin de l’influence démesurée et secrète de gouvernements étrangers
sur les décisions importantes d’Israël sont à notre portée.