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Face à l’Hypocrisie de l’Europe, la Vérité
d’Israël
Par Daniel Haik, journaliste
24/05/18
Tout d’abord, il y eu la colère : une colère franche face à
l’hypocrisie radicale des nations ; face à la mauvaise foi des médias
européens ; colère de les voir adhérer aux mensonges éhontés des
terroristes du Hamas.
Colère de les voir nier d’emblée la vérité complexe que l’Etat
d’Israël tente d’expliquer, parfois de manière maladroite.
Colère de voir ces médias et ces gouvernements se faire manipuler,
plus ou moins naïvement et tomber dans le piège de cette
« victimocratie » soigneusement forgée par les Palestiniens, au cours
des 70 dernières années et au prix de milliers de tués.
Colère de comprendre que l’Europe n’a toujours pas saisi que celui
qui paraît le plus faible peut aussi être le plus fourbe. Et que celui qui
paraît le plus puissant peut aussi être dans son droit le plus élémentaire.
Colère de constater avec quelle aisance cette Europe qui a laissé
massacrer il y a peu, six millions de Juifs, se laisse aller aujourd’hui à un
défoulement de haine après la mort de 60 Palestiniens dont 50 terroristes
patentés.
Colère de voir que même lorsque le Hamas reconnaît ses crimes, les
Européens s’efforcent de les « couvrir » et de les minimiser.
Colère face à ce refus français et européen de comprendre qu’une
nation puisse vouloir protéger ses frontières face à ceux qui réclament le
retour vers Jaffa, Haïfa et Lod.
Colère de voir les réactions stupéfiantes de leaders comme
Emmanuel Macron qui jusqu’à présent semblaient aller dans le droit chemin mais
qui s’avèrent finalement s’inscrire, lorsqu’il s’agit de l’Etat hébreu, dans la
plus pure tradition des De Gaulle, Pompidou et Giscard d’Estaing.
Colère face à la stupidité imbécile de certains députés français
qui prétendent donner des leçons de morale au président de la Knesset Edelstein
alors qu’ils n’ont jamais mis les pieds en Israël et qu’ils ne savent même pas
que celui-ci a passé trois ans dans le goulag soviétique uniquement parce qu’il
était Juif et voulait rejoindre la Terre ancestrale.
Et puis, après cette colère, il y a la prise de conscience. Le
terrible constat que si ces nations d’Europe occidentale se comportent ainsi
envers Israël, c’est parce qu’elles sont jalouses de son succès et frustrés par
son insolente réussite. C’est parce qu’elles ne peuvent admettre en leur for
intérieur que ce petit pays fondé, entre autres, par les rescapés de la Shoah
puisse avoir le toupet de venir leur donner des leçons en matière de lutte
anti-terroriste de haute technologie, d’agriculture, de traitements de l’eau.
Parce que lorsque le socialiste Benoît Hamon déplore qu’il n’y ait pas eu de
victimes « de l’autre côté », il s’inscrit dans cet art du lapsus
révélateur que pratiquait, en son temps, un certain Raymond Barre lorsqu’il
parlait des « victimes innocentes », comprenez non-juives, de
l’attentat de la rue Copernic… Et parce que ce derrière ce type de lapsus se
cache un antisémitisme, oui un antisémitisme, sournois et si profondément ancré
dans la France d’hier et d’aujourd’hui, qu’il s’échappe parfois même sans le
vouloir de la bouche de ses élus. Un antisémitisme qui saisit la moindre
occasion pour clamer la culpabilité d’Israël, même lorsque celui-ci ne fait que
défendre sa frontière.
Oui, après la colère, il y a cette constatation effrayante que,
pour cette Europe si tourmentée dans son identité, les Palestiniens ne sont
qu’un instrument qui permet de légitimer, « enfin », cette haine du
Juif qu’il n’était plus possible d’exprimer, depuis la découverte des chambres
à gaz d’Auschwitz et des crématoires de Treblinka.
Il y a ce terrible constat que l’Europe ne pouvait laisser passer
sous silence la reconnaissance par la plus grande des nations, de Jérusalem
comme capitale de l’Etat hébreu, parce que cette reconnaissance mettait en
péril le socle même de cette vieille Europe si familière des inquisitions et
pogroms; de cette Europe qui , au fil des siècles, a souvent su profiter de la
sagesse du peuple juif sans jamais la respecter réellement.
Et enfin il y a ce terrible constat que face à l’Islamisme
intégriste, l’Europe des Lumières a choisi la voie de la Faiblesse, voire même
de la couardise en se persuadant qu’elle détenait ainsi les clés de sa survie…
mais sans percevoir que cette voie risquait de lui être fatale.
Et enfin une fois cette colère contenue, une fois ce terrible
constat déposé, il y a l’Explication. Celle qui, ces derniers jours s’est
rappelée à nous, plus que jamais, avec une formidable clarté. Cette explication
évidente, que nous avons redécouverte dimanche dans les synagogues. Celle qui
nous a rappelé que pour ces nations, la faute majeure d’Israël, son
« péché originel » a été d’avoir accepté ce cadeau divin qu’est la
Torah et d’être ainsi devenu pour l’Eternité le porteur des valeurs spirituelles,
humaines, sociales, morales, éducatives et même sécuritaires qu’elle renferme.
Finalement, le Vieux Continent n’a finalement jamais vraiment
admis que le peuple juif soit l’immuable vecteur d’un tel message. Il a toléré
les Juifs lorsque ceux-ci étaient faibles, éloignés de leur Terre, prisonniers
de leur Exil. Mais il ne peut admettre qu’il soit devenu trois quarts de siècle
après la Shoah, un Etat puissant qui possède l’armée la plus morale au monde et
qui a résolument décidé de ne plus se laisser dicter son destin par ceux qui ne
lui veulent pas de bien.
Voilà pourquoi cet affrontement apparent entre Israël et les
Palestiniens dissimule de facto un autre combat : celui entre le message
de Vérité de Yaacov et le message de faux semblant porté par les descendants d’Esav
en Terre d’Europe.