www.nuitdorient.com
accueil -- nous écrire -- liens -- s'inscrire -- site
WAHABI alias SALAFI
Le wahabisme
est une hérésie de l'Islam sunnite qui revendique un Islam pur et dur,
débarrassé de la gangue idolâtre et moderniste amassée pendant des siècles.
Cette religion intégriste a été inventée par un homme ambitieux et révolté au
milieu du 18ème siècle, Moh'amed ibn A'bdel Wahab.
Cette hérésie est basée sur des
commandements négatifs tels que: pas d'adoration d'intermédiaire entre le
musulman et Allah: interdiction d'adorer un ange, un prophète ou un saint);
lors de la prière, pas d'invocation d'autres noms que ceux de Allah; ne pas
fumer ni boire d'alcool; ne pas utiliser de rosaire dans la prière ou la
méditation; ne pas construire de minaret et ne pas sculpter des décorations
dans une mosquée; ne pas faire de pèlerinage sur une tombe… Jusqu'ici il n'y a
pas de quoi fouetter un chat!
Parmi les commandements positifs,
en dehors de l'abattage rituel des animaux (h'alal)
et de l'aumône obligatoire perçue sur tout revenu, qui n'ont rien d'étonnant
non plus, on trouve cependant:
- tout homme musulman doit
participer aux prières publiques
- le pouvoir religieux doit
contrôler le comportement et la vie de tout musulman,
et ceci ouvre la voie à tous les excès. (1)
Vis à vis de l'extérieur, le
non-croyant est soit protégé (dhimmi), soit combattu
par le Jihad (lutte armée).
La péninsule arabique a toujours
été un rassemblement de tribus et de clans. Une première unité a été apportée
par l'Islam au 7ème siècle à
travers la conquête d'une grande partie du monde civilisé. Cette unité s'est
disloquée assez rapidement et l'unité suivante a été apportée au 16ème
siècle par les ottomans (1517).
En ce qui concerne le wahabisme, tout a commencé en 1713, quand Mohamed A'bdel Wahab, un adolescent
obscur, mais intelligent et agressif, rencontre à Basra où il étudiait un
espion anglais du nom de Hemfer. Moh'amed
avait déjà voyagé au Moyen Orient, avait beaucoup appris et était devenu une
espèce de "rebelle" à l'ordre établi, doté d'une bonne dose
d'ambition. L'anglais découvre dans cet adolescent l'homme providentiel qu'il
lui fallait pour fomenter des troubles et diviser la région, pourtant à
l'époque on ne subodorait pas encore le parfum du pétrole. Après l'avoir bien
écouté et compris ses motivations -- l'Islam est corrompu par des apports
étrangers, par des avancées interdites --, l'anglais propose à A'bdel Wahab de créer une
nouvelle religion, basée sur un puritanisme absolu. Il lui enseigne les
méthodes de sabotage et de désinformation, des "coups tordus" pour
arriver à ses fins. Et surtout, il lui conseille de s'appuyer dans son
entreprise sur la tribu la plus connue du Najd, au
centre de l'Arabie, et sur son chef un peu falot, Moh'amed
ibn al Saou'd, ancêtre de la famille régnante actuelle.
A'bdel Wahab réussit
facilement à convertir Ibn al Saou'd à ses idées et
devint son "Qadi", son chef religieux.
Et voici notre duo parti en 1730 à
la conquête de l'Arabie et de l'Islam, avec une nouvelle religion intégriste à
l'appui. Mais la conquête est loin d'être fulgurante et elle se transforme en
une interminable guérilla tribale.
Des victoires et des revers, des
avancées et des reculs, des trahisons et des assassinats, des razzias et des
pillages, avec leur cortège de morts, de viols et de rapines; aucun des deux
protagonistes ne verra la conquête de la Mecque, qui ne sera prise par leurs
émules qu'en 1805, avec l'aide de montagnards du Yémen, acquis à la nouvelle
foi. Pas pour longtemps, car le califat ottoman réagit et envoie un général
d'Egypte pour reconquérir la Mecque en 1814 et rétablir la vraie foi de l'Islam
sunnite. Mais il faudra attendre 1861 pour que toute l'Arabie soit débarrassée
pour un temps des "terroristes" wahabites
-- on les appelait à l'époque "les bandits".
Devant l'affaiblissement de
l'autorité ottomane qui s'écroule après la 1ère guerre mondiale, les
"coups fourrés" et les luttes intestines des clans arabes reprennent
de plus belle. Alors apparaît un autre espion anglais appelé Lawrence qui, lui,
a subodoré le parfum du pétrole. Grâce à lui d'abord, puis surtout grâce à John
Philby -- père du fameux espion prosoviétique -- une obscure tribu du Najd,
imprégnée de wahabisme, prend le pouvoir en Arabie en
1932 et y règne en maître absolu depuis cette époque. La Grande Bretagne installe ainsi comme roi d'Arabie un
allié, A'bd el A'ziz A'bdel Rah'man Ibn el Saou'd, qui va lui ouvrir l'accès aux champs pétrolifères.
Même si l'Angleterre a été
remplacée depuis et en grande partie par les Etats-Unis, les "coups
tordus" n'ont pas cessé entre les tribus de la "Jézirat
al A'rab". De plus, les protestations
nationalistes contre la "puissance impérialiste" ont commencé à se
faire entendre, de plus en plus bruyantes et de plus en plus sanglantes !
Grâce à l'argent du pétrole, le "wahabisme" est en train de supplanter progressivement
l'Islam sunnite. Dominant une grande partie de la péninsule arabique, grâce aux
subsides arabes, il s'insinue en Egypte et chez les Palestiniens, en Algérie,
et dans l'Islam d'Europe, d'Asie et d'Amérique. Il y parvient par l'argent et
par un cortège de "coups fourrés" qu'on appelle aujourd'hui
"attentats terroristes". Le but est toujours le même, frapper
l'imagination, faire peur et déstabiliser, pour conquérir en fin de compte. En
dehors des mosquées et des écoles coraniques, l'argent wahabi
alimente aussi en Occident, notamment en France, certains médias, des milieux
d'influence et des ONG. D'où la naissance d'un courant de pensée "islamiquement correct", comparable au défaitisme
précédant l'occupation allemande.
Depuis une trentaine d'années le
mot "wahabi" spécifiquement saoudien est
remplacé par le mot "salafi" plus
universel, car il se rapporte aux "apparentés" (salaf)
ou premiers califes, dont certains étaient les intimes de Mohamed (O'thman et Ali sont ses gendres). Ces "salaf" étaient donc plus proches de la révélation de
l'Islam et de la pureté de la doctrine. Celui qui "entre dans la famille
authentique" de l'Islam est dit "salafi".
Les wahabi-salafi sont
passés de quelques millions après la chute de l'empire ottoman à plus de cent
millions aujourd'hui; ils sont presque aussi importants en nombre que les shii'tes (2).
Notes
(1) voici la réaction spontanée
d'un habitant d'une ville investie en Irak par les rebelles islamistes d'al Zarqaoui: "Ils s'immiscent dans notre vie en toute
chose, même comment nous élevons nos enfants; ils ont transformé la ville en
enfer et on ne peut plus y vivre!"
(2) le livre de base de l'histoire du wahabisme a été publié en 1888 à Istanboul, "Mirat el Haramein" par Ayoub Sabri Pasha. Notre texte est basé sur un article d'un journal turc musulman "waqf ikhlas" paru le 21/6/95 et qui s'inspire de ce livre.
© www.nuitdorient.com par le groupe boaz,copyright autorisé sous réserve de mention du site