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Qu’est-ce que la Palestine ?
Le terme
"Palestine" trouverait son origine dans le nom des Philistins, un
peuple qui vivait le long de la côte méditerranéenne, aux frontières du royaume
d’Israël, au 12ème siècle avant notre ère, aujourd’hui disparu. En
l’an 135, après que les Romains eurent écrasé la révolte des Juifs, ils
rebaptisèrent la Judée Syria Palaestina dans le but de "minimiser l’identification
des Juifs avec la terre d’Israël". Puis, au 4ème siècle, le terme Palestine sera utilisé pour
définir un territoire bien plus grand que celui occupé aujourd’hui par Israël
et les territoires palestiniens. Ce territoire sera divisé en trois entités,
répondant au nom de Palaestina Prima, Secunda et Tertia.
Les Arabes
conquièrent ensuite le Proche-Orient et donnent le nom de Filastin au territoire s’étendant du Sinaï à St. Jean
d’Acre. Le terme "Palestine" cessera d’être utilisé à l’époque des
Croisés, pour être réhabilité après la défaite de ces derniers, au 14ème
siècle.
Sous l’Empire
ottoman, le terme Palestine ne sera plus une dénomination officielle, continuant
d’être utilisé par la population locale. Enfin, à l’époque de la colonisation
anglaise, l’usage sera de parler de "Palestine sous mandat
britannique".
En 1947, le Plan
de Partage voté par l’ONU soutiendra d’ailleurs la création d’un "Etat
juif" et d’un "Etat arabe", et ne parle pas d’Etat palestinien.
En résumé, la
Palestine n’a jamais constitué un pays et le concept même de Palestine
n’existait pas dans l’Empire ottoman.
Comme
l’explique Bernard Lewis, le spécialiste du Proche-Orient: "Depuis la
destruction de l’Etat juif dans l’Antiquité jusqu’au Mandat britannique, le
territoire connu sous le nom de "Palestine" n’avait pas de
frontières... Cette région englobait des subdivisions administratives changeantes.
La Syrie fut en 1887 divisée en deux "vilayat":
Beyrouth et Damas, et les sandjaks d’Acre et Naplouse rattachés à Beyrouth,
celui de Jérusalem étant indépendant".
Point de Palestine,
donc, dans l’Empire ottoman, que ce soit sur les plans physique, administratif
ou linguistique. Le mot "Palestine" n’était pas utilisé par les
Turcs ou les Arabes. Ce furent les Britanniques qui ressuscitèrent "la
Palestina romaine". Il n’y avait pourtant ni
Etat ni peuple palestinien. Comme le reconnut d’ailleurs le rapport Peel de
1937, qui n’était en rien favorable aux Juifs: "Durant les douze siècles
qui se sont écoulés depuis l’invasion arabe, le pays a quasiment disparu de
la scène historique (…) Il est resté en dehors de l’Histoire, tant sur le
plan économique que politique. Même sur le plan culturel et scientifique,
sa contribution à la civilisation est nulle".
Contrairement à
une idée largement répandue, les Palestiniens d’aujourd’hui ne sont pas les descendants
des Philistins. Il s’agit, pour la plupart, de descendants des populations
arabes et musulmanes venues s’installer sur ce territoire à l’époque de l’Empire
ottoman, à partir du 16ème siècle. La population palestinienne
actuelle est, dans sa grande majorité, musulmane sunnite, avec une minorité
chrétienne, et une petite communauté samaritaine.
Si des mouvements nationalistes voient le jour, chez les Arabes de Palestine, depuis le début du 20ème siècle, il s’agit la plupart du temps d’un nationalisme panarabe et non pas spécifiquement palestinien.
La Charte nationale palestinienne de 1964 déclare à son article 1er que "la Palestine est une terre arabe unie par des liens nationaux étroits aux autres pays arabes. Ensemble, ils forment la grande nation arabe".
La Charte ne parle pas de "peuple palestinien",
mais du "peuple arabe de Palestine" (art.3). Il faudra
attendre quatre ans pour que la notion de peuple palestinien
fasse
son entrée dans la deuxième Charte nationale palestinienne de 1968.