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Jésus à la Keffieh
Par Bat Ye’or pour Dreuz.info
15/12/24
V
Un
ami fervent catholique m’a envoyé avec tristesse la photo ci-dessus.
Elle expose la source motivant l’amour débordant du pape François pour les migrants. Ce Jésus emmailloté dans une keffieh est Issa, le Jésus musulman qui, dans le Coran, remplace le Jésus juif des Évangiles. Les deux Jésus sont quasi à l’opposé l’un de l’autre puisque Issa conteste les Évangiles et, selon le hadith, remplit un rôle eschatologique primordial pour la chrétienté. En effet le jour du Jugement dernier Issa témoignera contre le Jésus juif et ceux qui l’ont suivi : « Il brisera la croix (suppression du christianisme) ; il fera périr les porcs (désignation fréquente des chrétiens), il supprimera la capitation (abolition de toute autre religion) et il fera tellement déborder les richesses que personne n’en voudra plus ».
Quant à la keffieh, emblème de l’Arabie, elle ne fut jamais portée par les populations du Levant pré-musulman. Elle apparut avec le déferlement des tribus d’Arabie et leur implantation dans les pays conquis et islamisés à partir du 7e siècle. Étant une coiffure typiquement arabo-musulmane, son port fut interdit aux dhimmis juifs et chrétiens dont les vêtements devaient obligatoirement les distinguer de leurs conquérants musulmans jusqu’à la fin du 19ème siècle encore dans certaines régions de l’empire ottoman.
La première fois que les chrétiens portèrent la keffieh fut dans la Palestine mandataire durant la révolte arabe de 1936-1939 quand des bandes de villageois et de Bédouins semèrent la terreur par leurs exactions et leurs pillages. Si les villageois chrétiens refusaient de leur fournir des hommes, des armes et de la nourriture, leurs vignes étaient arrachées et leurs femmes violées. Les insurgés musulmans obligèrent la population chrétienne à observer le repos hebdomadaire le vendredi au lieu du dimanche, à remplacer le tarbouch par la keffieh pour les hommes tandis que le voile fut imposé aux femmes. Souvent les ordres des musulmans dans la Palestine mandataire exigeant le boycott des Juifs englobaient aussi les chrétiens.
Fin 1936, quand les chrétiens libanais obtinrent la reconnaissance de l’autonomie du Liban, contestée par leurs concitoyens musulmans, la campagne anti-chrétienne déborda en Palestine. Dans le village chrétien de Bir Zayt près de Ramallah, des musulmans défilèrent en chantant : « Nous tuerons les chrétiens ».
Parmi les causes des événements qui transmuèrent d’immenses contrées chrétiennes en empires musulmans, on observe souvent la conversion à l’islam de princes ou des plus hauts dignitaires de l’Eglise, désireux de poursuivre par le jihad leur combat contre un ennemi commun. L’histoire a retenu l’expression « plutôt le turban que la tiare » de Gennadius Scholarius, chef du puissant parti byzantin latinophobe et turcophile qui préféra livrer les Byzantins aux Turcs et au joug définitif de la dhimmitude plutôt que s’allier avec Rome, la rivale de Constantinople.
A l’époque actuelle le conditionnement islamophile
des chrétiens de Palestine en fit les plus zélés défenseurs d’un jihad qui
avait décimé leur propre peuple. De même la haine de l’Europe post-Shoah contre
l’État d’Israël et sa volonté de le punir pour avoir survécu et rétabli sa
souveraineté dans sa patrie malgré la violation de ses frontières en 1948 par
cinq armés arabes qu’elle soutenait, l’amena à s’allier à l’OLP, mouvement
nazi-jihadiste. Sous sa bannière elle put répandre sa
campagne de diffamations dans les organisations internationales et ses médias
pour poursuivre sa guerre intransigeante et ininterrompue contre le peuple dont
elle était issue et qui lui avait tant donné. Aujourd’hui l’adoration du Jésus
musulman par le pape François s’inscrit dans ces signes d’islamisation et de
vassalisation de la chrétienté qui jalonnent l’histoire. Cet acte appelle à
préférer la keffieh et le jihad pour exterminer les
Juifs plutôt que la réconciliation avec un Israël rétabli dans sa souveraineté
à Jérusalem et en Judée, nom effacé par l’Europe. Un Israël libéré du joug de l’exil exigé par l’Église et de la
déshumanisation de la dhimmitude imposée par l’islam
est intolérable pour l’Europe.
Les Juifs voient ces signes. Ils connaissent dans leurs chairs meurtries les affres de l’exil, les fuites désespérées et les agonies de la dhimmitude et des génocides. La face indestructible de Satan, aujourd’hui encore, se recompose indéfiniment dans la persistance de treize siècles de haine destructrice. Tous les efforts de nombreux amis chrétiens solidaires du peuple juif, sont impuissants à neutraliser l’acharnement des gouvernements européens à toujours sonner le glas pour Israël. Cinq décennies de diffamations contre l’État hébreu et d’alliance idéologique, économique et militaire avec le jihad palestiniste structuré par le nazisme menèrent à ce résultat.
Peut-être que la sagesse consisterait à accepter que Vatican II n’a été qu’une tentative failli et à s’en contenter sans espérer davantage d’un continent voué à exterminer le peuple d’Israël. Mais on pourrait par charité humaine, lui donner le conseil qu’il prodigue à Israël.
Pourquoi les pays européens en proie au terrorisme jihadiste intérieur n’adopteraient-ils pas pour eux-mêmes cette sage proposition destinée à Israël : la solution à deux États pour obtenir la paix. Chacun cèderait à leurs populations jihadistes naturalisées la moitié de leur territoire et partageraient avec elles leur capitale respective.
Ces populations
forment des peuples,
et que veulent les peuples ?
des territoires,
il faut donc les leur donner.