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Où est la Responsabilité des Arabes Palestiniens ?

 

Editorial du Jerusalem Post hebdomadaire des 6-12/04/12

Traduit de l'anglais par Albert Soued, écrivain http://soued.chez.com pour www.nuitdorient.com  

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L'hypocrisie est stupéfiante. La même semaine, l'Autorité Palestinienne (AP) annonce le lancement d'un nouveau prix pour récompenser la liberté de la presse et une descente de police contre des journalistes pour les intimider et les faire taire.

 

Le 25 mars 2012, Youssef el Shayeb, journaliste d'al Ghad, quotidien basé en Jordanie, est détenu sur ordre du procureur général de l'AP, parce qu'il avait publié un article sur une supposée corruption de la mission diplomatique palestinienne en France. Parue fin janvier, l'analyse de Shayeb disait que l'ambassadeur adjoint de la mission, Safwat Ibraghit, obligeait les étudiants palestiniens à espionner des groupes Musulmans en France et à transmettre l'information aux services spéciaux palestiniens et à des agences de renseignements étrangères.

Shayeb précisait aussi que le directeur du Fonds national Palestinien, le Dr Ramzi Khouri, le ministre des affaires Etrangères Riyad alMaliki et d'autres personnes ont aidé à promouvoir Ibraghit, malgré les accusations qui s'élevaient contre lui. Maliki et d'autres à l'AP attaquent en justice Shayeb, pour 6 millions $ de dommages et intérêts.

 

Trois jours plus tard, le 28 mars Esmat abdel Khaleq, une femme qui posait des questions sur FaceBook en ce qui concerne l'intégrité du président Mahmoud Abbas, a aussi été détenue et mise en détention secrète. Selon le procureur général, Khaleq aurait écrit "A bas le traitre Abbas" et, dans un autre commentaire, elle aurait demandé le démantèlement de l'AP.

Retour en janvier, un autre journaliste, Rami Samara, travaillant pour l'agence de presse officielle Wafa a aussi été arrêté pour un écrit sur FaceBook qui ridiculisait l'AP. Parmi de nombreux autres journalistes arrêtés, on trouve Mamdouh Hamamreh de la TV al Qods, George Canawati, directeur de la radio Bethlehem 2000.

 

S'ajoutant à la pure absurdité de la situation, ni les Etats-Unis ni l'Union européenne – qui financent chaque année le budget de l'AP – n'ont dit mot sur ce brutal usage de la force et sur cette intimidation de la presse. En d'autres termes, l'AP utilise les fonds reçus de pays en crise financière et économique, pour perpétuer encore un autre régime autocratique au Moyen Orient.

N'ayant sans doute rien appris du "Printemps arabe" – image percutante de la folie des tentatives de l'Occident de soutenir des régimes dictatoriaux – les pays occidentaux ont choisi de se taire devant ces infractions flagrantes des Droits de l'Homme.

 

De nombreuses ONG championnes des Droits de l'Homme – qui passent le plus clair de leur temps et de leur énergie à scruter et à vilipender Israël  -- sont restées silencieuses devant cette conduite totalitaire de l'AP. Il en est de même des journalistes de gauche qui ne ratent pas une occasion pour sauter sur le moindre manquement d'Israël. Ainsi +972Magazine, un blog de nouvelles, qui ne cesse de dénigrer Israël pour ses soi-disant injustices, n'a dit mot sur les arrestations de journalistes par l'AP. Il en est de même de Human Rights Watch.

On peut féliciter Khaled Abou Toameh, journaliste qui contribue au Jerusalem post, et Amira Hass, qui contribue pour Haarets, qui ont rapporté les faits avec courage. "Reporters sans frontières" a réussi aussi à critiquer  l'AP pour la détention de Shayeb, bien qu'il ait omis les autres faits.

 

Les arrestations de journalistes coïncident avec un effort renouvelé de la part des dirigeants palestiniens pour adopter de plus en plus des attitudes agressives et unilatérales contre Israël. L'appel au Conseil des Droits de l'Homme de l'Onu – qui lui-même a totalement ignoré les arrestations de journalistes – pour former une mission d'enquête sur l'impact des implantations israéliennes sur un futur état palestinien en est un exemple. La "Marche Globale" sur Jérusalem de la semaine dernière et les manifestations du Jour de la Terre en sont deux autres.

 

Si les Arabes Palestiniens sont vraiment intéressés à établir un état souverain, pourquoi ne cherchent-ils pas à former d'abord des institutions étatiques comme la police, le système judiciaire, qui respectent et protègent les droits de l'homme, comme la liberté de la presse ? Et l'Occident, les Ong et les spécialistes des Droits de l'Homme, pourquoi n'aident-ils pas les palestiniens à atteindre ce but, en consacrant plus de temps et d'énergie à des critiques constructives, au lieu de vilipender sans cesse Israël ?

 

En attendant d'y parvenir, les honneurs tels que "le Prix palestinien de la Liberté de la Presse" nous montrent le chemin qui reste à parcourir pour que les Arabes Palestiniens parviennent à assumer sérieusement les responsabilités d'un Etat.

 

 

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