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Les Avatars d’une Illusion Désastreuse, l’Idée d’un Etat Palestinien

 

Par Sidney Touati

29 juillet 2025

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Le président de la République française, Emmanuel Macron, vient de déclarer : « J’ai décidé que la France reconnaîtra l’État de la Palestine » en septembre devant l’Assemblée Générale de l’ONU.

La France devient ainsi le 148 État mais le premier du G7 à faire ce geste. Que signifie cette reconnaissance ? Quelle est sa portée ? Dans quel chemin le président Macron engage-t-il le pays ? Les observateurs hésitent sur le sens de ce geste :

un coup d’épée dans l’eau ? Un simple effet d’annonce prononcé par un président isolé qui n’a plus de légitimité ? Décision désespérée du représentant d’un pays qui ne pèse plus sur les destinées du monde et qui tente de retrouver la place qu’il a perdue ?

Macron et ses prédécesseurs ont appauvri les Français et détruit le prestige de la France. Le coup de théâtre pro-palestinien de Macron, loin d’inverser la tendance au déclin, ne fera que l’accélérer.

Mais faisons comme si la parole du président Macron avait une efficacité réelle. Quelles conséquences pour la France et le monde ? Qu’adviendra-t-il si l’ONU donne une suite favorable à cette déclaration ? Que deviendront les relations de la France avec Israël ? Avec les États-Unis ?

Telles sont quelques questions que soulève cette déclaration pour le moins intempestive.

 

Un président isolé

Le président français, qui ne dispose d’aucune majorité dans le pays, a-t-il le droit d’engager la France dans une aventure aux conséquences imprévisibles ?

Le président Macron ne dit pas ce qu’il entend par État de Palestine. Cet État englobera-t-il l’ensemble des Palestiniens habitant en Israël ? Ou bien comprendra-t-il tous les Palestiniens, y compris ceux de la Diaspora ? Quelles seront ses frontières ? Intégrera-t-il l’actuel État d’Israël comme le veut le Hamas ?

 

Réalité ou fantasme ?

Dès lors que les Palestiniens ne semblent pas disposés à renoncer à leur nationalité israélienne pour adopter la nationalité « palestinienne », cet État fantasmé par les ennemis d’Israël ne concernerait très probablement que les seuls Arabes-palestiniens habitant la bande de Gaza. Cela reviendra à valider définitivement la division des Palestiniens et offrir un État au Hamas.

En effet, la Bande de Gaza est actuellement administrée et dirigée par le Hamas. Ce fait majeur ne peut être oublié. La France va-t-elle s’engager aux côtés d’Israël pour combattre le Hamas ou s’apprête-t-elle à soutenir et à se faire le porte-parole d’un groupement terroriste qui considère que la création d’un État palestinien serait un premier pas vers la destruction de l’État hébreu ? Cette reconnaissance-création n’est donc pas un pas vers la paix, mais alimenterait l’engrenage d’une guerre qui prendrait une dimension planétaire par son exemplarité.

 

Un nouvel impôt pour Gaza ?

Ce fantomatique État de Palestine que la France s’apprêterait à reconnaître n’existe pas. Il faudra donc le créer de toutes pièces. Une telle création coûterait très cher, nécessitera des centaines de milliards d’investissements. Si la France porte un tel État sur les fonts baptismaux, c’est qu’elle est prête à faire partie des principaux contributeurs.

Or, la France, qui se débat dans une situation de crise dramatique (les comptes publics sont plombés par une dette vertigineuse), a-t-elle les moyens de financer un tel projet ? En un mot, les Français sont-ils prêts à payer un impôt pour Gaza ?

L’effet boomerang dramatique si une telle reconnaissance était prise au sérieux

Israël est, dans le contexte actuel, fermement opposé à la création d’un État qui serait fatalement dominé par le Hamas et donc par l’Iran. Cet État, ennemi de l’État hébreu, ne pourra ni physiquement ni matériellement exister dans la Bande de Gaza. Il devra donc s’installer dans un pays étranger. La France ayant activement participé à cette reconnaissance-création, est-elle prête à accueillir le « Gouvernement provisoire de la République islamiste de Gaza », épicentre des actions terroristes que ce gouvernement provisoire ne manquera pas de financer, d’organiser, de planifier ? Raison pour laquelle l’Ambassadeur américain en Israël ironise en disant que la France va offrir la Côte d’Azur aux Palestiniens.

Là encore, les Français qui souffrent des conséquences d’une immigration qu’ils perçoivent comme massive, incontrôlée, sont-ils prêts à accueillir des centaines de milliers de Gazaouis ? À les nourrir, les loger, les entretenir aux frais du Trésor Public, c’est-à-dire des contribuables ?

Pour les Juifs français, la reconnaissance d’un tel fantasme d’État sera dramatique. C’est un véritable coup de poignard dans le dos que le président Macron assène aux Juifs de France. Le « Djihad d’atmosphère » qui empoisonne déjà leur vie quotidienne, deviendrait « Djihad guerrier ». Nous voyons déjà les prémices de la guerre civile qui se profile. De nombreuses villes de France sont la proie d’émeutes violentes. Le pouvoir est impuissant à rétablir l’ordre. Dans un tel contexte, nombre de Français juifs et non-juifs n’auront d’autre choix que subir la persécution islamiste ou s’exiler.

La France a-t-elle intérêt à favoriser le départ des Juifs français, qui sont parfaitement intégrés à la nation, au profit d’une minorité qui pose de plus en plus problème ? Dont les mœurs, les coutumes… prônées par certaines organisations s’opposent frontalement aux principes républicains, notamment celui de l’égalité homme-femme…?

Galvanisés par les déclarations élyséennes, les campus universitaires livrés aux hordes des pro-palestiniens fanatisés seront fermés aux étudiants juifs et à tous ceux qui ne partagent pas l’intolérance religieuse.

Partout, la violence se déchaînera… la France sera confrontée à un vrai phénomène de guerre civile, préalable à la prise du pouvoir par les aventuriers qui rêvent de plonger le pays dans le chaos ?

Une jurisprudence dangeureuse qui ouvre la boîte de Pandore des micro-nationalismes

Si une minorité ethnico-religieuse (les Palestiniens) est en droit de devenir une nation souveraine dotée d’un État, et ce par l’intervention de puissances étrangères, alors toutes les minorités peuplant de nombreux pays seront en droit de réclamer l’indépendance et d’avoir un État en sollicitant l’appui de pays qui auraient intérêt à soutenir leur cause.

Israël pourrait ainsi reconnaître l’État libre de Corse ou l’État basque, ou breton… les musulmans majoritaires dans certaines régions de France pourraient également être tentés par la « partition » du pays… qu’évoquait l’ex-président Hollande.

D’une manière générale, tous les pays qui possèdent des minorités qui aspirent à l’autonomie, voire à l’indépendance, pourraient prendre appui sur la jurisprudence onusienne.

L’Algérie devrait se méfier de l’impact d’une telle décision sur sa forte minorité berbère… la Turquie également avec les Druzes… et tous les pays africains dont les frontières issues de la période coloniale ont divisé arbitrairement de nombreuses ethnies… la Chine est également concernée : comment pourrait-elle refuser aux Ouïghours leur autonomie, voire leur indépendance ? La présidente de l’Institut ouïghour d’Europe s’étonne du silence des musulmans sur la répression bien réelle que subit cette minorité. Pourquoi tant de bruit autour de la question palestinienne et tant de silence autour de la répression des Ouïghours par le gouvernement chinois ? Deux poids, deux mesures…

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L’ONU dans l’embarras

Le président français appelle l’ONU à reconnaître l’État de Palestine. Mais, en dépit de la haine obsessionnelle d’Israël dont fait preuve l’actuel président de l’ONU, il n’est pas certain que celui-ci s’engage dans cette voie. En effet, que feront Israël et les USA si cette question est inscrite à l’ordre du jour de l’organisation onusienne ? Ils claqueront la porte de cette Organisation ; les États islamistes disposant d’une majorité automatique, il est plus que probable que cette reconnaissance serait adoptée.

Il est non moins probable que cette résolution ira rejoindre la longue suite des condamnations de l’État hébreu dont l’ONU s’est fait une spécialité.

Mais imaginons que cette décision ait une suite concrète…

L’ONU apparaîtra pour ce qu’elle est déjà officieusement : une officine phagocytée par le djihad islamiste et la volonté de conquête de l’islam politique. L’ONU aura de fait cessé d’exister car tous les pays qui condamnent ce processus de conquête violent prendront leur distance, voire quitteront cette organisation qui affiche implicitement une complicité avec le terrorisme du Hamas.

 

Le cadeau empoisonné au monde arabo-musulman

La plupart des pays arabo-musulmans n’ont jamais accepté la présence juive et la création de l’État d’Israël qu’ils ont tenté de détruire à maintes reprises. Ayant perdu toutes les guerres, les pays arabes, sous l’influence soviétique, ont créé le mythe du peuple palestinien colonisé par Israël.

Depuis les années 60, la nouvelle guerre conduite par les États arabo-musulmans par l’intermédiaire du mythe d’un « peuple palestinien injustement opprimé » a remporté une victoire idéologique et diplomatique au plan international.

Mais les pays arabo-musulmans ont payé au prix fort leur soutien inconditionnel à ce mythe. Leur jeunesse et leur population, éduquées dans la haine des Juifs, sont devenues ingouvernables. Les révoltes populaires que ce mythe a alimentées ont provoqué la chute de nombreux régimes. Le « Printemps arabe » rime avec chaos. La plupart des pays arabo-musulmans sont en ruines : la Libye, le Yémen, l’Irak, la Syrie, l’Égypte, le Liban… l’effort entrepris par certains pour sortir de cette spirale (cf. Les Accords d’Abraham) risque fort d’être remis en cause par la « reconnaissance du mythe d’un État palestinien ». Les États arabes, avec le « triomphe de la cause palestinienne », se retrouveront à la case départ. Encore un déchaînement de haine antisémite qui ravagera leurs opinions publiques.

Rappelons la règle jamais démentie par la longue histoire de l’antisémitisme : celui-ci agresse les Juifs, les blesse, les tue… mais les Juifs ont survécu à toutes les persécutions. Il n’en est pas de même pour ceux qui sont la cause de ces crimes. Il faut le dire et le répéter : l’antisémitisme est mortel pour ceux qui s’en font les vecteurs. Inutile de faire la liste des empires, des États, des organisations… qui ont fait de la persécution de Juifs leur credo et qui se sont effondrés, et qui ont disparu.

Avec la reconnaissance de l’État fantasmé de Palestine, nul doute que le monde arabo-musulman poursuivra son processus de délitement chaotique. Nul ne peut se construire sur la haine des Juifs, surtout si elle est institutionnalisée.

Au final, le président Macron a-t-il le droit de prendre une telle décision, seul, sans consulter l’Assemblée nationale et le Sénat ? D’entraîner le pays dans des conséquences imprévisibles ? Un président sans légitimité ne peut agir de la sorte. Les sondages montrent qu’il est désavoué massivement par l’opinion publique. Cette décision a un parfum de dictature.

S’opposer frontalement aux Français ne peut qu’accroître le désordre.

Réhabiliter l’antisémitisme de « peau » ne peut qu’avoir des conséquences dramatiques pour le pays, pour l’Europe et pour le monde. Les responsables politiques devraient mettre en demeure le président Macron de renoncer à son funeste projet. Le Parlement devrait se réunir en Congrès pour examiner cette question.

Mais il est probable que cet État fantasmé, même reconnu par l’ONU, soit un État mort-né, un État qui ne remplit pas les conditions concrètes pour exister. Au mieux, la montagne accouchera d’une souris… au pire, d’une organisation terroriste revêtue d’une pseudo-légalité étatique que cette même ONU sera contrainte de déclarer hors-la-loi. Alors, comme dans la fable, on dira de la déclaration de Macron : beaucoup de bruit pour rien…

L’idée d’un État palestinien n’est pas la solution au conflit qui déchire le Moyen-Orient depuis des décennies ; par l’illusion qu’elle entretient, elle est le principal obstacle à la paix.

Reproduction autorisée avec la mention suivante : © Sidney Touati pour Dreuz.info.