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Ne pas Confondre Palestine avec Israël

 

Par Michel Garroté, journaliste catholique

5 août 2011 http://www.drzz.info/

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Israël est l’Etat du peuple juif. Israël n’est pas un Etat de religion juive. Mais Israël est l’Etat du peuple juif. Au 21ème siècle Israël est naturellement l’Etat du peuple juif. Auparavant l’on utilisait la formule « Foyer juif », « Terre d’Israël » ou « Royaume de David ». Mais dans toutes ces formules, il est implicite et explicite qu’Israël était et demeure l’Etat du peuple juif. A ce propos, Mahmoud Abbas prétend que la Judée et la Samarie seraient un « Etat palestinien » et il veut que cet « Etat palestinien » soit vidé de toute présence civile juive. Lui qui ne supporte pas qu’Israël était et demeure l’Etat du peuple juif veut un « Etat palestinien » Judenrein, purifié de toutes personnes juives, femmes juives et enfants juifs inclus.

 

La Terre des Hébreux est juive depuis 5'000 ans. Alors que l’islam ne compte que 1'400 ans d’histoire. Et alors que les Arabo-musulmans de la Péninsule arabique, dès le VIIe siècle, ont envahi et occupé militairement la Terre des Hébreux et d’autres terres encore, où ils n’avaient pourtant pas leur place et où ils ont imposé l’islam par la force du sabre. Le Proche et le Moyen Orient constitue un territoire immense qui, avant d’être devenu, par la conquête armée et la colonisation religieuse, un territoire musulman, a été, pendant plusieurs millénaires, un territoire juif et chrétien.

La vraie raison pour laquelle les Arabes ont quitté la Terre des Hébreux, lors des guerres arabo-israéliennes du 20e siècle, c’est que les Nations arabes leurs ont dit de quitter la Terre des Hébreux que ces Nations arabes voulaient anéantir. Et la vraie raison pour laquelle les Arabes qui ont quitté la Terre des Hébreux sont devenus des « réfugiés palestiniens », c’est que les Nations arabes qui leurs ont dit de quitter la Terre des Hébreux et qui les ont parqués chez eux dans des camps d’internement ne leur ont jamais donné - pas même en 2011 au bout de 63 ans - la possibilité d’acquérir la nationalité de leur nouveau pays de résidence. Les Arabes de la Terre des Hébreux sont ainsi devenus des « réfugiés palestiniens » ; et dans cette même logique dépourvue de bon sens, ils sont supposés « revenir » en « Palestine ».

Depuis 1948, la majorité des médias européens et israéliens prennent la défense de la « cause palestinienne ». Pendant 63 ans et encore aujourd’hui, la majorité des médias européens et israéliens se sont rangés - et se rangent toujours, systématiquement - du côté de l’OLP, du Fatah et du Hamas. Et encore aujourd’hui, la majorité des médias européens et israéliens reprennent à leur compte la propagande de l’OLP, du Fatah et du Hamas. Une propagande qui constitue un véritable révisionnisme et un véritable négationnisme de la vérité géographique et de la réalité historique.

 

A ce propos, l’excellent Daniel Pipes rappelle : « La campagne de l'Autorité palestinienne visant à proclamer un état palestinien n'est guère une idée nouvelle. Selon mes calculs, cela est la quatrième répétition. J'ai décrit le premier cas comme suit : « Le 1er octobre 1948, Amin al-Husseini, le mufti de Jérusalem, se tenait devant le Conseil national palestinien à Gaza et proclamait l'existence du gouvernement de toute la Palestine (Hukumat 'Umum Filastin). En théorie, cet « Etat » gouvernait déjà Gaza et contrôlerait bientôt toute la Palestine. En conséquence, il était né de nobles proclamations de la nature libre, démocratique et souveraine de Palestine, et avec un effectif complet de ministres. Mais toute l'entreprise était une imposture, car la bande de Gaza fut gouvernée par le gouvernement égyptien du roi Farouk, les ministres n'avaient rien à faire, et le gouvernement de toute la Palestine ne fut jamais étendu à l'ensemble de la Palestine. Au lieu de cela, cet Etat rapidement sombra dans l'insignifiance, et pendant les deux décennies qui ont suivi, l'objectif d'un Etat palestinien avait pratiquement disparu ».

Et puis encore : « Près de quarante ans exactement après la première proclamation d'un Etat palestinien, une deuxième a eu lieu le 15 novembre 1988, à nouveau devant le Conseil national palestinien réuni. Cette fois, Yasser Arafat, chef de l'Organisation de Libération de la Palestine (OLP), déclara l'existence d'un Etat de Palestine. À certains égards, cet effort s'avéra encore plus vain que le premier, car le nouvel Etat fut proclamé à Alger, près de 3000 kilomètres et quatre frontières le séparant de la Palestine; cet Etat ne contrôlait pas un [seul] pouce du territoire qu'il revendiquait ; et celui-ci faisait face au puissant adversaire israélien ».

Ces deux situations sont de l'histoire ancienne, mais la troisième tentative, en 1999, ressemblait étrangement à la situation d'aujourd'hui. Comme je l'ai noté à l'époque : « Quand un Etat sera déclaré, les résultats seront sévèrement défavorables pour les Palestiniens comme pour les Israéliens. Cette violation flagrante des accords d'Oslo va provoquer encore plus de réduction dans les relations économiques et une augmentation de la violence. Les Etats-Unis et Israël sont plus importants dans ce cas, comme dans tant d'autres, que les 180 autres Nations. J'espère qu'ils ne refuseront pas seulement de reconnaître l'Etat palestinien en disant très clairement à Arafat et à l'Autorité palestinienne que la déclaration unilatérale sera coûteuse pour les Palestiniens. La poursuite des négociations est l'alternative sensée à une déclaration unilatérale d'indépendance. Les questions sont difficiles et le processus très long; il ne peut y avoir aucune date arbitraire pour la conclusion des négociations, car cela inviterait simplement à des atermoiements palestiniens. Pour que les négociations réussissent, le processus doit se poursuivre jusqu'à sa conclusion naturelle ».

« Et maintenant, septembre 2011. Plus ça change, plus c'est la même chose », conclut Daniel Pipes.

 

Quant à moi, je dirais même plus : « Plus le temps passe, plus c’est pire ». En effet, Les dirigeants de l’OLP et du Fatah envisagent de réclamer, en septembre prochain, une résolution, de l’Assemblée générale de l’ONU, en faveur de la création, unilatérale, d’un « Etat palestinien », sur les soi-disant « frontières de 1967 ». Le fait est que les soi-disant « frontières de 1967 » (dont tout le monde parle sans savoir qu’en réalité elles n’ont jamais existé) ne garantissent absolument pas la sécurité d’Israël ; et donc elles ne garantissent pas non plus la paix dans l’ensemble de la région.

Au Conseil de Sécurité de l’ONU  -- il n’est donc pas fait ici allusion à l’Assemblée générale de l’ONU -- les Palestiniens, pour faire passer une résolution, devraient obtenir neuf voix au minimum sur un total de quinze voix, sachant que les USA pourraient alors user de leur droit de veto. A l’Assemblée générale de l’ONU  -- il n’est donc pas fait ici allusion au Conseil de Sécurité de l’ONU -- de septembre prochain, les Palestiniens pourraient obtenir 140 voix en leur faveur -- les pays musulmans et les pays dits « non-alignés » qui, en fait, se rangent généralement du côté des pays musulmans, et, contre Israël -- sur un total de 196 voix.

Mais une résolution votée par l’Assemblée générale de l’ONU n’est absolument pas contraignante. Ce qui relève du bon sens, car il s’agit d’une « majorité automatique », chaque pays, quel qu’il soit, ayant une voix et une seule. Et puis, Israël a déjà fait l’objet de centaines de résolutions, de l’Assemblée générale de l’ONU, ces quarante dernières années.

Des centaines de résolutions plus stupides et hypocrites les unes que les autres. Durant toute la Guerre Froide, l’Assemblée Générale de l’ONU ne s’est pas trop préoccupée des atrocités commises dans les pays du bloc soviétique. Et aujourd’hui, elle ne se préoccupe pas trop des atrocités commises dans les pays membres de l’Organisation de la Conférence Islamique. Cela dit, si en septembre prochain une résolution en faveur d’un « Etat palestinien » est votée par une majorité automatique à l’Assemblée générale de l’ONU, celle-ci pourrait alors, théoriquement, se tourner vers le Tribunal international de La Haye, ce qui serait assez ennuyeux pour Israël.

 

A propos « frontières de 1967 », le Conseil de sécurité de l’ONU  -- il n’est donc pas fait ici allusion à l’Assemblée générale de l’ONU -- dans sa résolution 242 votée en 1967 et dans sa résolution 338 votée en 1973 ne mentionne absolument pas de « frontières de 1967 ». Le Conseil de sécurité de l’ONU, dans ses deux résolutions, 242 et 338, demande que les Palestiniens négocient la paix avec Israël. Négocier la paix ; et non pas fixer des frontières, inexistantes historiquement parlant, puisque la Judée, la Samarie et la partie orientale de Jérusalem n’ont jamais constitué le moindre « Etat palestinien ». La Judée, la Samarie et la partie orientale de Jérusalem ont, en revanche, été aux mains des Romains, des Ottomans, etc. L’article 80 de la Charte de l’ONU oblige celle-ci à s’appuyer sur le droit des peuples tel que défini dans les documents diplomatiques antérieurs. Concrètement, il s’agit ici d’un document, jamais abrogé et donc toujours en vigueur, datant de 1922, appelé « Le Mandat de 1922 », et, que l’ONU, a l’obligation de faire appliquer, en vertu de l’article 80 de sa Charte précisément.

Ce document stipule que les Juifs ont droit à un Foyer juif sur leur terre historique y  compris en Judée, en Samarie et à Jérusalem. S’il y a aujourd’hui 650 000 Juifs Israéliens en Judée, en Samarie et dans la partie dite « est » de Jérusalem, c’est en vertu du Mandat de 1922. Et non pas suite à une soi-disant « colonisation » entamée, nous raconte-on, à partir de 1967. Ces 650 000 Juifs se trouvent là où ils se trouvent grâce au Mandat de 1922, il y a 89 ans ; et non pas suite aux événements de 1967, il y a 44 ans.

Plus loin encore dans le temps, les Juifs ont commencé à retourner en Eretz Israël (Eretz voulant simplement dire terre en hébreu) suite à l’Affaire Dreyfus, et, à la même époque que l’affaire Dreyfus, soit en 1894, suite aux propositions faites par Theodor Herzl à la fin du dix-neuvième siècle. Propositions reprises au vingtième siècle par un autre Juif, un certain Ben Gourion. Après la Shoah le retour des Juifs en Israël s’est certes amplifié. Mais il ne date pas de l’époque de la Shoah. Il date de bien avant. Et il y a toujours eu une présence juive à Jérusalem, même aux heures les plus sombres de l’histoire du peuple hébreu.