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Purge à la saoudienne,
est-ce la fin du wahabisme ?
Par
Hélios d’Alexandrie
Dreuz 11/11/17
Voir
aussi tout ce qui concerne l'Arabie, et
les 50 derniers articles
L’Histoire du monde arabe s’écrit sous nos yeux, de temps en temps
au ralenti, quelque fois à l’arrêt et plus souvent à reculons. Mais voilà
qu’elle vient de connaître en Arabie Saoudite une accélération fulgurante,
le jeune prince héritier Mohamed Ibn Salman a pris les affaires en main.
Par une
purge, sans précédent dans les annales du Royaume, il vient de neutraliser tous
ceux qui étaient en position de tracer des limites à ses ambitions réformistes.
Nul ne s’attendait à un tel chambardement et pourtant tout le monde s’accordait
depuis des années qu’il fallait mettre fin à l’immobilisme et à la sclérose.
L’irrésistible
ascension de Mohamed Ibn Salman ne laisse pas d’étonner, à trente deux ans il
s’apprête à mettre fin à plus de cinquante ans de gérontocratie. La majorité de
ses prédécesseurs ont accédé au trône à un âge vénérable, Son père Salman Ibn Abd el Aziz est devenu roi en janvier 2015 à 80 ans, son
âge et sa santé ne lui permettent pas de prendre en main les affaires du
Royaume. Dès sa montée sur le trône il a placé son fils Mohamed aux plus hauts
échelons du pouvoir, il a par la suite évincé deux aspirants à sa succession
pour le nommer héritier direct, et tout le monde croit qu’il s’apprête à
abdiquer en sa faveur.
De par
son âge et sa formation Mohamed Ibn Salman est plus proche des préoccupations
des saoudiens, et en particulier des jeunes, que les membres séniors de sa
famille. Il a une lecture juste de la situation intérieure du pays qu’il veut
gouverner. Audacieux, voire un tantinet téméraire, il cherche à le faire
évoluer rapidement pour lui permettre d’accéder à la modernité. La chute des
prix du pétrole a réduit considérablement les revenus de l’État et ses surplus
monétaires, la famille régnante n’a plus les moyens d’acheter le silence du
peuple avec de l’argent tout en poursuivant un train de vie scandaleux. L’obscurantisme religieux, fruit de l’alliance avec le courant
wahhabite, tyrannise littéralement les gens et en particulier les femmes, il
est la cause principale de l’ignorance, de la stagnation et de la régression
dans le terrorisme. Le pays est littéralement
bloqué, à moins d’un changement rapide il risque l’effondrement. Heureusement
il existe un exemple à suivre, celui des Émirats Arabes Unis (EAU) dont
l’ouverture au monde s’accorde assez bien avec la fidélité à l’islam.
Un royaume en crise
Pour bien
comprendre les décisions audacieuses de Mohamed Ibn Salman il est important de
bien saisir la situation intérieure de l’Arabie Saoudite. Dans une interview
traduite et publiée en février 2014, l’écrivain et penseur égypto-allemand
Hamed Abd el Samad, auteur
de « la chute du monde
islamique » et du « fascisme islamique » a dit ceci:
« …cette stabilité (celle de l’Arabie Saoudite) n’est
qu’apparente, car si on revient à la réalité des choses, un État comme l’Arabie
Saoudite ne peut être considéré comme stable; de tous les pays islamiques il
est celui qui souffre le plus de schizophrénie…Il fait preuve d’une grande ouverture à la consommation de style
américain, et en même temps il abrite le fondamentalisme islamique wahabite, réputé être le plus extrémiste, et pour qui tout
musulman est un kafir (mécréant) à moins qu’il
n’adopte le wahabisme. Ce mélange de consumérisme à
l’américaine et de wahabisme est à proprement parler
explosif. C’est le fait d’adopter un mode de vie à l’occidentale, en jouir,
s’adonner à tous ses travers et à toutes ses voluptés, et en même temps, en son
for intérieur et de par son éducation religieuse, entretenir une hostilité profonde à l’égard de ce mode de vie. L’existence chez la même personne de deux manières d’être aussi
conflictuelles, est source de danger.
L’explosion à laquelle je m’attends en Arabie Saoudite sera
assourdissante. Nous approchons de l’étape où elle aura épuisé ses réserves
pétrolières, ce sera au cours des prochaines décennies. Il existe dans ce pays,
supposément très riche, pas moins de 40% de jeunes qui ne trouvent
pas d’emploi, la pauvreté a atteint des
niveaux impossibles à imaginer. Le contraste entre la richesse et la pauvreté engendre le
mécontentement et la colère. L’Arabie Saoudite compte une minorité chiite importante, 50 mille shiites sont emprisonnés sans jugement; les trois millions de shiites sont en colère. Tous ces
ingrédients mis ensemble augurent du pire et je prévois une explosion comme en
Égypte, autre pays décrit il n’y a pas si longtemps comme le plus stable de la
région.
Mais les gens n’ont pas encore réalisé que le caractère tribal de
la société saoudienne est en voie d’être remplacé par quelque chose de
différent: l’Arabie Saoudite est le pays
musulman qui compte le plus grand nombre d’athées.
Les gens ont par conséquent
une longue expérience du mensonge, de la répression et des promesses en l’air
au nom de l’Islam. Ils ont été immunisés et on ne peut plus leur faire gober
n’importe quoi.
Le phénomène de l’athéisme se
rencontre en Arabie et en Iran, deux pays qui vivent depuis longtemps sous un
régime islamique, les gens ont par
conséquent une longue expérience du mensonge, de la répression et des promesses
en l’air au nom de l’Islam. Ils ont été immunisés et on ne peut plus leur faire
gober n’importe quoi. Mais en contrepartie il existe des mouvements
fondamentalistes aussi forts; c’est exactement cela « le conflit de civilisation interne »: un groupe religieux fanatisé suscite en réaction un groupe qui
rejette catégoriquement la religion; mais ce dernier ne se contente pas d’appeler à séparer la
religion de la politique, il va jusqu’à réclamer l’élimination de la religion.
Le nombre élevé de gens qui rejettent l’islam, est l’un des éléments qui m’ont
convaincu que l’explosion en Arabie Saoudite est imminente; parce que nous
vivons dans une époque où la dictature, quelle que soit sa forme, ne peut pas
durer. Ce n’est plus possible à cause de la mondialisation et surtout de la
révolution dans les communications. Dans le passé la dictature était possible,
parce qu’elle avait les moyens de contrôler l’information et d’isoler sa population
du reste du monde. À présent les jeunes sont branchés, ils voient tout ce qui
se passe ailleurs dans le monde, en Europe, au Liban…Il n’y a plus de monopole
de l’information. Aucun pays, à part la Corée du Nord n’est en mesure de contrôler
l’information, pas même la Chine. Après
avoir goûté à la possibilité de voir le monde tel qu’il est, les jeunes ne se
laisseront pas faire, et n’accepteront pas qu’on leur impose une information
censurée par l’État, d’autant plus que, dans le monde musulman, les moins de 25 ans forment plus de 50% de la population.
La génération montante est comme un déluge, elle a adopté un
langage différent et s’est habituée à d’autres façons de faire. Il est
illusoire d’essayer de contrôler ces jeunes, l’argument d’autorité n’a aucune
prise sur eux. Il n’existe pas d’autre avenue en dehors du dialogue et
du compromis.
Ceux qui aujourd’hui tiennent à vivre comme au temps où on
voyageait à dos de chameau, sont voués à l’insignifiance. Nous vivons à l’ère
des satellites et de la nanotechnologie, et non à l’ère des caravanes et de
l’urine de chameau comme remède universel
Notre attente ne sera pas longue, l’Arabie Saoudite et la Jordanie
nous réservent des surprises, ce sera dans un couple d’années; c’est que les
fondements de ces sociétés ne sont pas sains et ne s’accordent pas avec
l’esprit du temps. Avant la modernité, la télé, l’internet ça pouvait aller,
mais plus maintenant. Ceux qui aujourd’hui tiennent à vivre comme au temps où
on voyageait à dos de chameau, sont voués à l’insignifiance. Nous vivons à
l’ère des satellites et de la nanotechnologie, et non à l’ère des caravanes et
de l’urine de chameau comme remède universel. Interdire aux femmes de monter à
bicyclette ou à conduire une auto… Paralyser la moitié de la société en
appuyant sur un bouton appartient désormais à un passé révolu. Que ce soit en
Arabie Saoudite ou ailleurs, la femme aujourd’hui observe le monde, elle sait
dans quelle direction il avance. Il sera impossible de lui bander les yeux et
de paralyser la moitié de la société. Les jeunes Saoudiens attendent qu’une
brèche s’ouvre, un peu comme en Égypte, ils s’y engouffreront et ne tarderont
pas à descendre dans la rue. »
La situation extérieure
n’est pas moins inquiétante, les dangers guettent le royaume d’à peu près tous
les côtés. Au Nord, à l’Est et au Sud l’ennemi shiite menace. L’Iran, puissance
régionale veut en découdre avec l’Arabie pour le contrôle du Moyen-Orient.
Partout où shiites et sunnites s’affrontent, le sang des civils coule à flot,
des villes et des villages sont détruits, des régions entières se dépeuplent,
des millions de gens partent pour l’exil, et tout espoir est perdu pour eux. l’Arabie opprime sa minorité shiite, Il suffit donc de peu pour qu’elle se soulève et que le feu de
la guerre civile consume le royaume, de la même façon qu’il dévore la Syrie,
l’Irak et le Yémen. Face à cet ennemi l’Arabie doit s’armer, elle doit
également tisser des alliances avec la Jordanie et l’Égypte, mais surtout avec
Israël avec qui elle partage le même ennemi, elle doit surtout pouvoir compter
sur la protection des États Unis, seuls capables d’endiguer militairement
l’Iran.
Ce fut Mohamed Ibn Salman qui frappa le premier, il prit l’autre
parti de vitesse et trancha le nœud gordien
Tout
porte à croire que Mohamed Ibn Salman et le parti qui le soutient ont une
conscience aigüe des dangers qui menacent le régime, et il y a fort à parier
qu’à ce sujet les discussions, au sommet de l’État Saoudien et particulièrement
à l’intérieur de la famille régnante, ont abouti à des désaccords profonds,
voire à des oppositions irréductibles entre la branche traditionnaliste et le
courant réformateur. Comme en pareil cas, chaque parti a pris acte de
l’impossibilité d’en arriver à une entente et de la nécessité de trancher dans
un sens ou dans l’autre. Ce fut Mohamed Ibn Salman qui frappa le premier, il prit l’autre
parti de vitesse et trancha le nœud gordien.
Le facteur Trump
Il y a
exactement un an Donald Trump gagnait l’élection à la
présidence des États Unis. Les saoudiens n’étaient pas peu contents de voir Obama quitter la Maison Blanche. Le nouveau locataire leur
est apparu comme un chef d’État fiable, ayant des objectifs bien définis et la
ferme intention de les réaliser. Un Président avec qui ont peut faire un bon
bout de chemin en étant assurés qu’il ne vous laissera pas tomber comme son
prédécesseur. L’Arabie Saoudite a davantage besoin des États Unis que ces
derniers ont besoin d’elle, autosuffisants et même exportateurs d’énergie, la
protection qu’ils offrent à l’Arabie, premier exportateur de pétrole, ne leur
apporte pas en retour autant de bénéfices que par le passé, elle ne doit donc
pas s’inscrire comme une priorité absolue. Le
fait que l’Arabie consacre une part importante de sa richesse dans la
propagation de l’islam wahhabite et du terrorisme islamique, constitue plus
qu’un irritant, il s’agit d’un sujet profondément préoccupant, source de
méfiance et de désaccord, qui affecte sérieusement les relations des deux pays.
Malgré les accusations d’islamophobie qui fusaient de toutes part,
ou en partie à cause d’elles, Trump a été élu; ce fut
pour les saoudiens un signe qui ne trompe pas que les temps ont changé
Durant
l’année précédant sa nomination à la candidature du parti républicain, Donald Trump ne s’empêchait pas de rappeler les dangers de
l’extrémisme islamique, allant jusqu’à suggérer de mettre fin à l’immigration
en provenance des pays musulmans. Ses déclarations ont suscité l’indignation du
prince saoudien Al Walid ibn Talal, dont la richesse
personnelle évaluée à trente milliards de dollars, et le statut d’actionnaire
majeur dans plusieurs entreprises multinationales, faisaient de lui un
personnage influent dans les hautes sphères du mondialisme. Il en résulta un
échange acrimonieux entre les deux hommes dont l’effet concret fut de
convaincre nombre d’américains excédés par l’islam, que Trump
était l’homme de la situation. Malgré les accusations d’islamophobie qui
fusaient de toutes part, ou en partie à cause d’elles, Trump
a été élu; ce fut pour les saoudiens un signe qui ne trompe pas que les temps
ont changé. Ils ont rapidement compris que leur promotion systématique de
l’extrémisme islamique, se retrouvera bientôt sur la table lors des négociations
avec Trump.
Mohamed
Ibn Salman n’a pas perdu de temps, peu de temps après l’assermentation de Trump il était reçu à la Maison Blanche pour discussion.
Les deux hommes ont échangé leurs points de vue, les intérêtsde
l’un s’accordaient avec ceux de l’autre. Trump
voulait deux choses: couper les vivres à l’extrémisme islamique et monnayer à
prix élevé la protection américaine. Mohamed Ibn Salman voulait un engagement
ferme de la part des États Unis aux côtés de l’Arabie et contre l’Iran. La
rencontre ne dura pas longtemps, signe que les deux leaders ont trouvé
rapidement un terrain d’entente. Il fut convenu que le président américain,
lors de son prochain voyage, allait visiter l’Arabie en signe non-équivoque
d’appui au Royaume. Bien plus, il devait à cette occasion s’adresser à un
parterre de chefs d’États musulmans invités à le rencontrer à Riyad et signer
par la même occasion des contrats plantureux de vente d’équipements militaires
et des accords d’investissements dans l’économie américaine.
Lors de son discours
historique à Ryad Trump a été clair. Ses demandes
concernant l’extrémisme et le terrorisme islamiques ont pris l’allure d’ordres
adressés à tous les chefs d’États musulmans, à l’effet de mettre fin au
terrorisme islamique et au fondamentalisme qui le nourrit
Lors de
son discours historique à Ryad Trump a été clair. Ses
demandes concernant l’extrémisme et le terrorisme islamiques ont pris l’allure
d’ordres adressés à tous les chefs d’États musulmans, à l’effet de mettre fin au terrorisme
islamique et au fondamentalisme qui le nourrit. Spécifiquement il exigea qu’on tarisse les ressources en tous
genres qui l’alimentent et qu’on le prive de ses bases territoriales. Pour
appuyer le sérieux de sa demande, Trump a cru bon de
donner l’exemple, en intervenant massivement dans la guerre contre l’État
islamique en Syrie et en Irak. Défaire les extrémistes et les priver de leurs
assises territoriales, voulait dire aussi que les États Unis ne voient plus
d’un bon œil qu’on soustraite, comme au temps d’Obama,
l’effort de guerre en le confiant aux jihadistes.
La
volonté clairement exprimée par Trump semble avoir
donné des ailes à Mohamed Ibn Salman. Il en profita pour signifier que les
beaux jours de l’extrémisme islamique touchaient à leur fin. Il annonça publiquement
que l’Arabie se doit de trouver sa place dans le monde comme une nation
normale, pratiquant un islam tolérant qui n’antagonise
pas les autres religions. Accéder à la normalité c’est également diversifier
l’économie en investissant dans l’industrie et le tourisme pour créer des
emplois, réduisant d’autant la dépendance au pétrole. Des gestes concrets ont
suivi le discours: abolition de la police religieuse, renvoi et même arrestation de
milliers de religieux extrémistes dont la seule occupation consistait à
fanatiser les jeunes, arrêt du financement étatique de la prédication
outre-frontières de l’islam wahhabite, abolition de l’interdiction faite aux
femmes de conduire une auto. Toutes
ces décisions ont suivi de près la défaite de l’État islamique (DAESH) en Irak
et en Syrie, et la fin du rêve de califat universel. Mohamed Ibn Salman en a
profité pour frapper sans tarder l’extrémisme islamique, croyant ainsi lui
assener le coup de grâce.
Faire d’une pierre deux coups
Donald Trump et Mohamed Ibn Salman ont une opinion convergente sur
la nécessité de redonner à la nation la place qui lui revient face au
mondialisme. Tous les deux concentrent leurs efforts à protéger leurs
frontières et développer leur économie, et C’est sur la base de l’intérêt
national qu’ils conçoivent leur politique étrangère. Les grands ensembles,
unions économiques et politiques, zones de libre échange, accords
internationaux, ont pour but d’entraver la liberté d’action des États et
restreindre l’exercice de leur souveraineté. Cet affaiblissement des nations au
profit d’instances supranationales non-élues et donc illégitimes, a pour effet
de concentrer
les leviers du pouvoir entre les mains d’une oligarchie mondiale extrêmement
puissante mais largement invisible, et qui n’a de compte à rendre à
personne. Cette oligarchie vise
l’uniformité; sous couvert de défendre la diversité, elle exige et obtient
l’ouverture des frontières au détriment de la cohésion nationale et de la
culture propre à chaque pays. La libre
circulation des biens et des personnes, l’immigration de masse, l’imposition du
multiculturalisme, le monopole sur les médias et l’islamo-gauchisme violent,
sont les outils dont elle se sert pour rendre inopérante la volonté des peuples
et mettre fin à leur résistance.
L’arrestation de onze émirs richissimes, dont el Walid Ibn Talal et de plusieurs personnalités du régime sous
l’accusation de corruption, a pour effet de mettre hors jeu des membres
importants de l’oligarchie mondiale
La guerre
déclarée contre Trump par ses opposants, tous partis
confondus, et par les médias, ne vise pas tant sa personne que sa politique
ouvertement nationaliste. C’est parce qu’il poursuit des objectifs contraires à
ceux du mondialisme qu’il est à présent la bête noire de l’oligarchie mondiale.
Entre cette dernière et Trump la guerre totale est
déclarée, désormais tous les coups sont permis. Il y a peu de chefs d’États
puissants avec lesquels Trump peut faire alliance,
Mohamed Ibn Salman est de ceux-là et c’est à travers lui que Trump a riposté. L’arrestation de onze émirs richissimes,
dont el Walid Ibn Talal et de plusieurs personnalités
du régime sous l’accusation de corruption, a pour effet de mettre hors jeu des
membres importants de l’oligarchie mondiale. Il aura aussi pour effet un
transfert massif de richesse vers l’État saoudien, lui permettant de payer
comptant l’équipement militaire acheté à l’Amérique et d’aller de l’avant dans
la transformation de l’économie saoudienne.
Un avenir fait d’incertitudes
Les
retournements de fortune doivent toujours être pris en compte, nul ne peut
prédire l’avenir avec certitude, l’Histoire a cette
fâcheuse habitude de fausser compagnie à ceux qui prétendent lui assigner son
cours. Chose certaine, comme l’a prédit Hamed Abd el Samad le monde islamique, en déclin depuis des siècles, est à la veille de
s’écrouler, sa chute est inéluctable à moins d’un sursaut inattendu et
spectaculaire. En ce qui concerne
l’Arabie, la stagnation et même le pourrissement sur le plan politique et
social, mènent tout droit à la catastrophe, en ce sens les mesures énergiques
prises par Mohamed Ibn Salman constituent, non des actes irréfléchis ou
téméraires, mais le coup de barre qui s’impose pour sauver le pays.
Le tarissement des fonds saoudiens pour la propagation du wahabisme, amènerait tous ceux qui en vivent à chercher un
vrai emploi
Les
décisions prises par Mohamed Ibn Salman auront des répercussions partout sur la
planète. Le tarissement des fonds saoudiens
pour la propagation du wahabisme, amènerait tous ceux
qui en vivent à chercher un vrai emploi. Le fanatisme islamique, faute d’argent
perd une bonne partie de son ardeur et de son pouvoir de séduction; nul doute qu’une foule de vocations religieuses et jihadistes ne verraient pas le jour. Qui s’en
plaindrait?
Certaines
questions se posent: Mohamed Ibn Salman réussira-t-il son pari? Pourra-t-il
vaincre rapidement ses opposants pour se concentrer par la suite à l’atteinte
de ses objectifs? Réussira-t-il à convaincre et mobiliser la jeunesse
saoudienne? Parviendra-t-il à exorciser les démons du Wahhabisme?
Le
conflit armé avec l’Iran semble à présent inévitable. On ne peut toutefois
exclure qu’un changement de régime survienne, qui mettrait fin au despotisme
des ayatollahs et conduirait les iraniens à se recentrer sur leur pays. Mais un
conflit étendu entre chiites et sunnites aura des conséquences catastrophiques
sur tous les pays impliqués. Seuls les États Unis et la Russie, deux nations
majoritairement chrétiennes, possèdent les moyens de le prévenir, à condition
qu’ils y trouvent leur intérêt et qu’ils aient la sagesse d’unir leurs efforts.