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Le Jihad s’exporte en Egypte,

aidé par la Turquie, le Qatar et Obama

 

Par Yossef Bodansky, Rédacteur en chef, Système d’Information Globale worldtribune.com & Jihad global  17/4/14

Adaptation : Marc Brzustowski.

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Le conflit en Egypte est au bord d’une escalade majeure, alors que les parrains centraux de la cause jihadiste en Syrie, se sont, maintenant, engagés dans une campagne similaire contre l’Egypte.

L’objectif stratégique global est d’empêcher l’émergence d’un ordre régional recentré sur lui-même et fondé au cœur du pays arabe, protégé par le Croissant Fertile des Minorités, excluant ainsi l’influence des forces extérieures. Une Egypte forte et stable est considérée comme la pierre d’achoppement d’une telle reconfiguration régionale, et donc un danger pour l’exportation de la révolution islamiste, contre Israël et l’Occident.

Parce que la Russie est le soutien fondamental et le parrain de l’ordre régional émergent, les sponsors des Jihadistes sont convaincus que l’Administration américaine de Barack Obama les soutient, tout comme Obama soutient leur Jihad en Syrie.

 

Les sources jihadistes directement impliquées dans le parrainage des causes jihadistes, en Syrie et en Egypte viennent juste de faire connaître l’effort comparable qu’ils mènent contre l’Egypte.

Selon ces sources jihadistes, "les tentatives de créer une Armée Libre Egyptienne en Libye ont été identifiés, avec la participation des Frères Musulmans et d’Al Qaïda, sous le patronage du Qatar, de la Turquie et de l’Iran , en plus de plans visant à prendre pour cibles les installations vitales, dont l’Aéroport international du Caire, l’assaut des prisons pour en libérer les détenus appartenant aux Frères Musulmans et la propagation du chaos par le sabotage des élections présidentielles ".

 

Les services de renseignement libyens ont, selon toute vraisemblance, permis – ou, au pire, ne peuvent ni contrôler ni contraindre – l’avancée des préparatifs.

"Des usines en Libye fabriquent des uniformes de l’armée égyptienne et les distribuent aux membres de l’Armée Libre Egyptienne, en préparation de leur entrée dans le pays, dans un avenir proche et de l’instauration de ces schémas d’action, dans l’attente de l’heure H, qui sera déterminée par les services de renseignement qui les contrôlent", selon ces sources. De vastes quantités d’armes, de véhicules et d’autres équipements sont livrés aux groupes égyptiens et stockés à Darna, "l’Emirat" auto-proclamé de la région Cyrénaïque en Libye, attendant d’être déployés en Egypte. La plupart des combattants engagés sont, d’après ces informations, des Jihadistes expérimentés, dont la plupart ne sont pas de nationalité libyenne, mais comprenant un nombre considérable de Soudanais et d’autres combattants qui ont obtenu de l’expérience en Syrie et ailleurs.

 

L’Emir ou commandant en chef de cette "Armée Libre Egyptienne" est Sharif al-Radwani. Il dirige actuellement les camps d’entraînement et le site des magasins d’armes de l’Armée Libre Egyptienne en Libye. Au cours de ces dernières années, Sharif al-Radwani a participé aux Jihads en Syrie, au Liban et en Afghanistan-Pakistan.

Le commandant central, responsable de la coordination avec les parrains étrangers et les services de renseignement est Ismail al-Salabi. C’est un membre important du haut commandement d’Al Qaïda. De façon significative, Ismail al-Salabi est un ami et un confident du chef des renseignements qataris, Ghanem al-Kubaisi, et ces deux hommes se rencontrent fréquemment.

Ces commandants en chef se coordonnent aussi avec les dirigeants suprêmes de la branche clandestine des Frères Musulmans, pour lancer des opérations terroristes en Egypte. Les sources jihadistes spécifient que Kami al-Saifi et Ismail al-Salabi, qui appartiennent tous deux à Al Qaïda, étaient en contact avec l’adjoint du Guide Suprême des Frères Musulmans (Ikhwan), Khairat al-Shater et ont un rôle spécial à jouer afin de générer l’instabilité, avant les élections présidentielles à venir.

Khairat al-Shater ou le bon dieu sans confession

La globalité des activités dans les camps d’entraînement en Libye suggère que l’Armée Libre Egyptienne est composée de plusieurs éléments distincts, chacun d’eux ayant rejoint ces camps, après avoir bâti son expertise et sa cohésion sur d’autres fronts jihadistes, principalement en Syrie et en Libye. Les mieux organisés et entraînés sont les éléments d’Al Qaïda, sous le commandement de Soufian al-Hakim. Ils ont rejoint les camps d’entraînement, en tant qu’unité cohérente ayant des cellules et des réseaux bien définis, y compris à l’intérieur même de l’Egypte. Ils reçoivent des armes, des munitions et d’autres équipements sophistiqués, au sein de ces camps.

 

Les premières cellules se sont déjà mises en mouvement clandestinement, en s’infiltrant à travers les frontières libyennes poreuses. Le bloc le plus important de l’Armée Libre Egyptienne comprend des étudiants égyptiens qui se sont enfuis en Libye.

Le Commandant militaire de ces forces est Abu-Fahd al-Zaz, un vétéran du combat en Syrie, retourné en Libye pour aider à lancer le Jihad en Egypte. L’officier de liaison avec les Qataris, dans les camps d’entraînement est Abu-Oubaida, un commandant chevronné d’al Qaïda, qui a déjà travaillé avec elle et pour les Qataris en Libye, en Syrie et sur d’autres projets sensibles. Les officiers du renseignement et de l’armée qatarie sont présents sur le sol libyen et rendent fréquemment visite à Abou-Oubaïda, pour inspecter les camps et obtenir des rapports sur les progrès réalisés.

De façon significative, l’Armée Libre Egyptienne est organisée et dirigée de façon séparée, mais parallèle à l’expansion croissante des groupes jihadistes armés à l’intérieur et hors du Sinaï, en particulier les forces de l’Ansar Bayt al-Maqdis , les Partisans de la Maison Sainte à Jérusalem. L’Ansar Bayt al-Maqdis a débuté en établissant des bases dans le Sinaï, comme groupe affilié aux forces du Hamas à Gaza, émanation des Frères Musulmans d’Egypte. [Le Département d’Etat américain a annoncé la désignation d’Ansar Bayt al-Maqdis, en tant qu’Organisation Terroriste étrangère, dans le cadre de la section 219 de l’Acte sur l’Immigration et la Nationalité, en tant qu’entité terroriste globale, dans le cadre de la section 1(b) de l’Ordre Exécutif (EO) 13224.]

A la mi-juillet 2013, peu après le renversement de l’Administration Morsi par l’armée égyptienne, afin d’éviter à l’Egypte de sombrer dans le chaos, les Frères Musulmans ont instauré un poste de commandement à l’intérieur de l’Hôtel de la Plage, à Gaza. La mission fondamentale de ce poste de commandement est d’organiser et de diriger la résistance islamiste et, si le besoin se fait sentir, de déclencher une guerre civile en Egypte. Les Frères Musulmans coopèrent étroitement avec le Hamas et les divers groupes néo-salafistes affiliés à Al Qaïda et autres forces jihadistes du Sinaï.

Le poste de commandement de l’Hôtel de la Plage est dirigé par Mahmud Izzat Ibrahim, un lieutenant de premier ordre du Guide Suprême, connu comme l'"Homme de Fer". Les sources du Hamas prétendent qu’il serait le bras droit du principal dirigeant des Frères Musulmans, Khairat al-Shater et son adjoint aux projets spéciaux au sein de l’appareil souterrain et clandestin.

A l’origine, il y avait, au moins, six agents opérationnels de premier rang à l’Hôtel de la Plage, aussi bien que d’autres dirigeants du Hamas et de groupes jihadistes arabes pour assister les Egyptiens. A la mi-août 2013, le nombre et l’ancienneté des Egyptiens de l’Hôtel de la Plage à Gaza s’est élevé de façon remarquable.

Mais, plus importante a été l’arrivée du Guide Suprême de la branche clandestine des Frères Musulmans. Le nom véritable, ainsi que le nom-de-guerre de ce commandant restent, à ce jour, inconnus. Les responsables les plus importants du Hamas le mentionnent comme "M. X" et lui accordent une grande révérence.

La clé du pouvoir de "M.X" est qu’il a reçu une éducation "taqfirie" -- d’après le mot employé par un musulman pour dénoncer d’apostasie un autre, "kafer" -- du Cheikh Abdul Meguid al-Shazli, le mentor, autant de Shater, que du Guide Suprême Muhammad Badie.

Quelques 20 commandants principaux et agents opérationnels de l’appareil clandestin des Frères Musulmans sont arrivés avec "M. X", faisant grimper le nombre total d’Egyptiens présents à l’Hôtel de la Plage à plus de 30 hommes, au-dessus de la petite douzaine de Palestiniens et d’autres jihadistes arabes qui assistent à la direction des opérations, non seulement en Egypte, mais aussi à travers tout le Moyen-Orient.

Mohamed Al-Zawahiri.

Dans sa structure actuelle et son rôle, L’Ansar Bayt al-Maqdis, a été fondée en août 2013, par les cercles dirigeants des Frères Musulmans. Le tournant de cette opération remonte à l’accord passé entre l’adjoint au Guide Suprême, Khairat al-Shater et Mouhammad al-Zawahiri – le frère d’Ayman et dirigeant du Jihad Islamique égyptien – qui a entraîné le commandement des opérations spéciales du Hamas et de nombreux autres réseaux takfiris en Egypte, à se joindre à ce pacte. Dans le cadre de cet accord, les Frères Musulmans se sont engagés à fournir aussi bien l’Ansar Bayt al Maqdis que le Hamas, en armes venues de Libye, qui sont livrées par les tunnels subsistants à Gaza.

Le Qatar a donné son accord pour le financement de ces armes et aussi bien les responsables des services de renseignements qataris que turcs coordonnent l’achat d’armes et leur livraison, avec leurs homologues libyens.

Pas étonnant que les responsables du Hamas fassent souvent référence à l’Ansar Bayt al-Maqdis en tant que branche militaire des Frères Musulmans  en Egypte. Cependant, le cercle dirigeant autour du Guide Suprême demeure sur la réserve, concernant leur dépendance dans la Bande de Gaza et le Sinaï, et par conséquent, continuent de planifier et de former sa propre milice, expliquent les sources jihadistes.  

Pendant ce temps, selon des sources jihadistes, l’Ansar Bayt al-Maqdis a été convertie en force jihadiste d’élite constituée de terroristes du Hamas, des jeunesses des Frères Musulmans, et de combattants entraînés en Afghanistan. Effectivement, le poste de commandement de l’Hôtel de la Plage à Gaza est étroitement coordonné avec Ramzi Mowafi –le dirigeant d’Al Qaïda en Egypte, connu comme le chef du Sinaï – et l’armée jihadiste dans le Sinaï.

La première manifestation de cette nouvelle coopération est l’émergence dans le Sinaï d’un nouveau groupe jihadiste "Les Communicants avec le Mahdi" qui, bien que comprenant essentiellement des membres palestiniens du Hamas et du Jihad Islamique, venus de la Bande de Gaza, se concentre sur le combat contre les forces de sécurité égyptiennes. On a assisté, à l’automne 2013, au commencement d’opérations soutenues au cœur de l’Egypte.

Les premières frappes avaient un caractère amateur et ont causé des blessures étendues aux passants. L’Ansar Bayt al-Maqdis s’est excusé et a expliqué que les assaillants avaient fait de leur mieux en matière de surveillance et de planification, afin d’éviter de blesser tout musulman innocent. Ansar Bayt al-Maqdis a insisté sur le fait que l’objectif ultime des Moujahedin était d’attaquer le gouvernement sans infliger de blessures dans les rangs des Musulmans et a appelé tous les musulmans égyptiens  à se rassembler autour des frères Moujahedin dans leur guerre contre les forces de sécurité . Un individu identifié comme étant Abu-Osama al-Masri est alors sorti du rang, en tant que porte-parole en chef de l’Ansar Bayt al-Maqdis.

 

A l’hiver 2014, l’Ansar Bayt al-Maqdis est devenu suffisamment fort et stable pour faire monter ses opérations en puissance à travers le cœur même de l’Egypte, du Caire jusqu’aux villes du Delta du Nil et du Canal de Suez. Les réseaux d’Ansar Bayt al-Maqdis ont, depuis lors, perpétré de nombreux attentats à la voiture piégée et assassinats de chefs du personnel de sécurité. Les Commandants jihadistes considèrent cela comme le commencement d’un long jihad qui aboutirait à la restauration du gouvernement islamiste en Egypte. Les Jihadistes poursuivent l’escalade de leur Jihad afin de déstabiliser l’Egypte, à travers la "Bataille pour venger les Musulmans d’Egypte".

Selon des sources jihadistes, les objectifs fondamentaux d’Ansar Bayt al-Maqdis sont de prendre pour cibles des installations vitales, principalement le Grand Barrage d’Assouan, qui est au sommet de leur liste de cibles, en plus de prendre pour cible un certain nombre d’Eglises, de lieux de pèlerinage et d’installations de la police et de l’armée .

Ces sources jihadistes insistent sur le fait que, dès que l’Armée Libre d’Egypte, les nouvelles forces d’Ansar Bayt al-Maqdis et une myriade de réseaux jihadistes-takfiris locaux seront lancés, le Caire sera frappé de choc et d’effroi par la propagation et l’ampleur de cette violence.

Les chefs Jihadistes et les Etats qui les sponsorisent sont convaincus que « l’Egypte est en véritable état de crise et que le Caire sera incapable de faire face aux nouveaux défis. "L’ignorance des forces de sécurité et des services de renseignement, quant à ces nouveaux éléments de guerre terroriste est désastreuse ", affirment ces sources jihadistes.