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Pourquoi Issa n’est pas Jésus
Par Abbé Alain René Arbez, prêtre catholique, pour Dreuz.info, en
collaboration et selon les travaux en
islamologie de Révérend Mark Durie,
prêtre anglican (Australie).
Dreuz 7/9/17
Le juif Jésus (Yeshua) des évangiles n’est
pas le Jésus (Issa) du coran et des hadiths. A l’époque du multiculturel
et du politiquement correct, il est devenu banal d’entendre affirmer, au
nom de la « tolérance », que le christianisme et l’islam, l’un autant
que l’autre, vénèrent Jésus!
Qu’il soit appelé Jésus ou Issa
ne serait qu’un détail sans conséquence, puisqu’il appartiendrait de droit aux
deux religions…
Dans la même perspective, sous l’influence
de Massignon et de ses émules, l’appellation de civilisation « abrahamique« , a remplacé ce que précédemment on nommait
civilisation judéo-chrétienne! Les journalistes se réfèrent maintenant
aux « trois monothéismes« , ce qui
permet, au passage, de placer l’islam au même niveau que le judaïsme et le
christianisme, laissant croire que la religion de Mahomet (Mohamed)
appartient à l’héritage biblique…
Des commentateurs chrétiens n’hésitent pas
(par ignorance) à reprendre à leur compte l’expression pourtant spécifiquement
islamique de « religions du Livre« ,
qui désigne juifs et chrétiens considérés avec condescendance par l’ultime
« révélation coranique ». Alors qu’en fait ni le judaïsme ni le
christianisme ne sont une religion du livre, et que seul l’islam donne
littéralement au livre du Coran un statut aussi central et sacralisé.
Allah incarné dans un livre qui ignore l’historicité et qui – incréé –
serait hors du temps.
Toutes ces expressions
malencontreuses reflètent une idéologie qui gagne chaque jour du terrain dans
les médias et les mentalités, traduisant surtout l’irruption de l’islam
en ce début de troisième millénaire. Actualisation du hadith: « l’islam
domine, mais n’est pas dominé…
Quelle
est la logique de ce processus?
L’islam se perçoit comme la religion
primordiale. Pour lui, le judaïsme et le christianisme n’en sont que
des développements accessoires, et périmés. Les musulmans et eux seuls forment
« la meilleure communauté au monde« (3.110)
Car pour le Coran, Abraham (Ibrahim)
est le prototype radical du monothéiste, soumis à Allah (3.66), le hânif. Les musulmans et eux seuls sont donc
les vrais représentants de cette foi fondamentale d’Abraham dans le monde
d’aujourd’hui!
Or la religion de l’Abraham biblique et
celle de l’Abraham coranique n’ont pas grand chose de commun. La ressemblance
est purement formelle. Si l’Abraham de la Bible est le premier maillon vivant
d’une chaîne historique de croyants en la promesse de Dieu, l’Abraham du Coran
est un prophète qui proclame une foi intemporelle et abstraite en
l’unicité d’Allah. L’Abraham biblique renonce à sacrifier son fils Isaac,
(Ismaël, dans le Coran) car le « Dieu des vivants » a en horreur les
sacrifices humains.
Mais la relation à Dieu sous forme d’alliance,
c’est à dire de réciprocité vivante et confiante,
si fondamentale chez les juifs et les chrétiens, est absente dans l’islam.
L’Abraham du Coran est le premier « soumis » de toute une série de
personnages, Adam, Noé, Jésus, etc. Les prophètes du Premier Testament
manquent à l’appel, car le sens du mot « prophète » (nabi
en hébreu, rasûl en arabe) n’est pas le même
en islam.
Le
musulman ISSA (=Jésus?)…
Deux sources décrivent le personnage d’Issa,
Jésus musulman : le Coran et les Hadith, les deux ayant
autorité et constituant la sunna, la tradition islamique.
Le Coran donne un bref
aperçu de sa vie, tandis que les Hadith (collection de dits du
prophète Mohamed) précisent son rôle dans la compréhension islamique des temps
à venir.
ISSA
dans le Coran
Selon les sourates qui parlent de lui,
Issa est un prophète de l’islam parmi d’autres, mais dont l’envergure est
particulière. Son message est purement islamique, en relation avec Allah
(3.84). Comme tous les prophètes avant lui, et comme Mohamed après lui, Issa
n’a pour seul but que de donner la loi de l’islam,
et de ce fait, ses disciples appelés chrétiens devraient s’en remettre à
cette seule loi (3.50; 5.48) car, au départ, ils étaient naturellement soumis à
Allah en affirmant: « nous sommes croyants« ,
en d’autres termes: « nous sommes musulmans »
(5.111).
Les
Livres
Comme tous les prophètes de l’islam avant
lui, Issa a reçu sa révélation de l’islam sous la forme d’un livre
(6.90), appelé injil , (déformation de: évangile). La Torah
était le livre d’Abraham, (!) et le Zabour
(psaumes) était le livre de Daoud (David).
C’est pourquoi les juifs et les chrétiens
sont appelés les « gens du livre« . (ahl al kitab)
Mais la seule religion révélée dans tous ces livres, c’est l’islam
(3.18).
La révélation donnée à Issa
confirme les prophètes qui l’ont précédé (3.49, 84; 5.46; 61.6). Mohamed
lui-même, « sceau des prophètes« ,
a authentifié toutes les révélations antérieures, celle d’Issa incluse
(4.47). C’est la raison pour laquelle les musulmans doivent croire dans la
révélation que Issa a reçue (1.136) tout en sachant que son livre, injil, a été détourné de sa
forme originelle par ses adeptes, et que, de nos jours, seul le Coran est le
guide sûr pour accéder à l’enseignement d’Issa!
La
biographie coranique de Issa
Selon le Coran, Issa était « Messie« . Il était sous l’influence du Saint Esprit
(2.87; 5.110). Il est également présenté comme parole d’Allah (4.171).
La mère de Issa, Mariam, était la
fille d’Imram (3.34,35) (cf le Amram de l’Exode) et la sœur
d’Aaron et de Moïse (19.28). Elle avait été adoptée par Zakariah
(père de Jean-Baptiste) (3.36). Toujours vierge, Mariam donna naissance à Issa,
seule dans un lieu désert, non pas à Bethlehem de Judée, mais sous le palmier
dattier (19.22s) d’une oasis.
Issa se mit à parler, encore bébé, dans son berceau (3.46;
5.110; 19.30). Il réalisa de nombreux prodiges, comme d’insuffler la vie à des
oiseaux d’argile, de guérir les aveugles et les lépreux, de relever des morts
(3.49; 5.111). Mais surtout, il annonça la venue de Mohamed (61.6).
Issa
n’est pas mort sur une croix
Le Coran rectifie les messages qui l’ont
précédé, car « les chrétiens et les juifs ont corrompu leurs
Ecritures » (3.74-77; 113). Bien que les chrétiens croient que Jésus est
mort en croix, il ne fut en réalité ni tué ni crucifié, et ceux qui affirment
la crucifixion sont des menteurs (4.157).
Issa n’est jamais mort, mais a connu une
ascension auprès d’Allah (4.158). C’est pourquoi, au jour de la résurrection,
Issa en personne portera un témoignage d’accusation contre les juifs et les
chrétiens qui ont cru à sa mort en croix (4.159).
Les
vrais chrétiens devraient accepter l’islam
De la part des chrétiens et des juifs, il
est impardonnable d’ignorer le fait que Mohamed a transmis le Coran comme
claire évidence de la révélation d’Allah (98.1). Mohamed était même le cadeau
d’Allah aux chrétiens, venu corriger leur mauvaise interprétation et leur
déviance. Ils devraient donc accepter Mohamed comme messager d’Allah, et le
Coran comme la révélation finale! (5.15; 57.28; 4.47).
Les « vrais » chrétiens étant
par définition incapables d’aimer les ennemis de Mohamed (58.22), de ce fait,
quiconque s’oppose au message de Mohamed ne peut pas être un vrai chrétien.
Les
chrétiens qui refusent ou acceptent l’islam
Quelques juifs et chrétiens sont de vrais
croyants, car ils acceptent l’islam, ne parlent ni n’agissent en sa défaveur;
mais la plupart, indifférents ou hostiles, sont des transgresseurs (3.109) qui
seront châtiés, puisque ceux qui refusent de reconnaître la mission de Mohamed
iront en enfer (98.6).
Pour le Coran, il est clair que les
musulmans ne devraient « jamais prendre pour amis des juifs ou des
chrétiens » (5.51). Ils doivent plutôt les combattre jusqu’à ce qu’ils se
soumettent, payent la taxe de dhimmi, et
soient humiliés (9.29).
Des centaines de versets coraniques sont
de fait consacrés au « jihad dans le sentier d’Allah »
(= guerre armée contre les infidèles). On trouve dans ce livre
« sacré » plus fréquemment les termes de combattre et de
tuer que le mot prier.
Il existe un Livre du Jihad
dans toutes les collections de Hadith, ce qui prouve la
centralité de ce thème combattant, assimilé à un 6ème pilier de l’islam pour tout un courant
historique.
Les
croyances des chrétiens
Il est expressément demandé aux chrétiens
de ne pas croire que Issa est le Fils de
Dieu. La paternité étant perçue sur le plan purement biologique, la
transcendante majesté d’Allah est évidemment incompatible avec le fait d’avoir
un « fils » (4.172; 25.2).
Issa n’était simplement qu’une créature
humaine, et un serviteur d’Allah. (4.172; 3.59).
Le Coran accuse les chrétiens de
blasphémer, parce qu’ils croient en une famille de dieux: Dieu le Père, Marie
la mère, et Issa le Fils… Pourtant Issa a rejeté cet
enseignement (5.116). La doctrine de la trinité est une mécréance, et une
destinée douloureuse attend inévitablement ceux qui y adhèrent (5.73) car le
blasphème mérite les plus sévères sanctions. Les « associateurs »
auront un châtiment particulièrement sévère en raison de cette impiété
impardonnable aux yeux de l’islam (shirk).
Issa
(Jésus) dans les Hadith
·
Issa,
le destructeur de la chrétienté
La deuxième source officielle de la
croyance islamique (aussi importante que le Coran lui-même) considère que le
prophète Issa va jouer un rôle important à la fin des temps: il fera la
guerre à toutes les religions, jusqu’à leur destruction, démontrant ainsi le
triomphe de l’islam…
Dans une tradition, nous lisons que de
nouveaux prophètes n’apparaîtront plus sur terre avant que Issa ne
revienne, comme un homme de taille moyenne, au teint rougissant, portant deux
vêtements légers, des gouttes tombant de sa tête, bien qu’il ne soit pas
mouillé. Il combattra pour la cause de l’islam.
Issa « brisera la croix« ,
« tuera les porcs » et abolira la taxe imposée aux
infidèles soumis. Allah détruira alors toutes les religions, à l’exception de
l’islam.
Issa fera disparaître la figure du mal,
vivra sur terre durant quarante ans et ensuite mourra. (Sunan Abou Daoud,
livre 37,4310).
·
Quelle
est la signification de ces dits?
La croix est le symbole de la chrétienté: briser
la croix veut dire: abolir le christianisme. Dans la culture
islamique, les porcs sont associés aux chrétiens, et les singes
aux juifs; tuer les porcs est donc une manière d’annoncer leur anéantissement.
Le retour d’Issa purifiera le monde de l’impureté que représentent les
chrétiens aux yeux des musulmans.
Sous la loi islamique, payer la taxe
de capitation permet de racheter sa survie et ses biens lorsque l’on fait
partie des « gens du livre » (9.29). L’abolition de la taxe
signifie donc que le jihad a repris contre les juifs et les chrétiens
vivant sous l’islam, et que ceux-ci devraient se convertir sous peine de mort
ou d’esclavage.
Telle est donc la tâche finale
d’assainissement que le musulman Issa devra accomplir, lorsqu’il
reviendra dans les derniers jours!…
Rappelons que le musulman dit plusieurs
fois par jour la fatiha, la première
sourate du Coran, qui est considérée comme la matrice de toutes les autres. Or
dans cette invocation à Allah, il est fait mention de « ceux qui
encourent sa colère », c’est à dire les juifs, et de
« ceux qui se sont égarés », c’est à dire les chrétiens!
(Les commentateurs autorisés du Coran le spécifient traditionnellement ainsi).
On voit combien cette incantation répétitive peut ancrer dans les esprits une
discrimination religieuse méprisante envers les non-musulmans, ainsi que nombre
d’autres sourates du Coran et que certains hadith
particulièrement agressifs.
Analyse
du musulman Issa (Jésus)
·
Issa
n’est pas une figure historique.
Le Issa coranique n’est pas un personnage
historique crédible, car son identité, comme son rôle de « prophète
de l’islam« , se basent sur de présumées
révélations individuelles à Mohamed, ayant eu lieu plus d’un demi millénaire
après la vie et la mort du Jésus historique, au sujet duquel seuls les écrits néo-testamentaires sont les témoignages tangibles les plus
proches.
·
Le
véritable nom de Jésus n’a jamais été Issa.
La langue maternelle de Jésus était
l’araméen. Du temps de son existence personnelle, il a été appelé Yeshua en araméen, puis Jesu
en grec. Yeshua est une variante de l’hébreu Yehoshua, qui signifie « Yahvé sauve ».
Yeshua de Nazareth n’a jamais été appelé Issa, le nom
que lui attribue le Coran. Issa ne veut rien dire en arabe; Jésus est
délibérément privé de son identité.
·
Jésus
n’a jamais reçu un « livre »!
Selon le Coran, un livre a été révélé à Issa,
comme aux autres prophètes: c’est l’injil.
Le terme arabe « injil »
n’est que la déformation du grec eu-angelion qui
veut dire bonne nouvelle ou évangile. Jésus annonçait en effet
une bonne nouvelle libératrice de la part de Dieu, dans la ligne de ses
prédécesseurs, en se référant à une expression de la période du retour d’exil
où une annonce de bonheur avait été faite au peuple d’Israël déporté à
Babylone.
L’expression eu-angelion
ne se comprend donc pas par rapport à un texte de révélation que Jésus lui-même
aurait reçu tout rédigé, et que le Coran appelle « injil« .
Le terme « évangile » n’a
été utilisé qu’après la mort de Jésus pour donner un titre biblique aux
récits biographiques rédigés par Matthieu, Marc, Luc et Jean comme base de
confessions de foi des communautés. C’est sans doute à partir de ces rédactions
apostoliques que Mohamed s’est fait cette fausse idée d’un injil
comme livre de révélation donné au prophète Issa par Allah..
L’ensemble des prophètes de l’islam dont
les noms sont puisés dans les Ecritures hébraïques n’ont pas reçu de livre ou
de code de lois. Par exemple les psaumes ne sont pas un livre révélant l’islam,
comme le prétend le Coran, mais une collection de chants liturgiques, dont
quelques-uns sont de David. Les Israélites qui se référaient alors à la Torah
de Moïse n’ont jamais cherché de prescriptions légales dans les psaumes. Ainsi,
David ne pouvait pas être un « prophète » au sens coranique du terme,
c’est-à-dire un transmetteur de loi; de même, nombre de personnages cités comme
tels par l’islam n’ont jamais été des porte-parole d’une loi.
Prophéties
bibliques et prophéties coraniques: rien à voir!
La compréhension biblique de la prophétie
est totalement différente de celle de Mohamed. Une prophétie n’est pas
considérée comme extrait d’un texte céleste préexistant éternellement, à
l’instar du Coran, mais comme message de Dieu inspiré à des êtres humains pour
un temps et un lieu spécifiques.
Un prophète biblique est une personne
vivant dans un contexte précis, à qui Dieu révèle des réalités encore cachées à
tous et qui est appelée à agir comme son porte-parole. La variété des textes
inspirés dans la Bible montre bien que ceux-ci ne sont pas dictés à partir d’un
livre céleste intemporel et an-historique.
Erreurs
et anachronismes du Coran
L’affirmation du Coran selon laquelle
Jésus ne fut pas exécuté sur une croix n’a aucune base factuelle, et rappelle
étonnamment la polémique développée quelques siècles plus tôt par les courants
hérétiques hostiles au christianisme naissant.
Or, l’un des points forts orthodoxes sur
lequel se rejoignent toutes les sources chrétiennes originelles est précisément
la crucifixion de Jésus.
La mère d’Issa est appelée Mariam
dans le Coran, et elle est présentée comme la sœur de Moïse et d’Aaron,
et la fille d’Imram (en hébreu Amram). Mohamed a visiblement confondu Marie avec la
Myriam de l’Exode, treize siècles auparavant!
Le Coran reproche aux chrétiens d’adorer trois
dieux: Dieu le Père, le Fils Jésus, et la Mère Marie. Ce qui est une
caricature grossière. Il accuse aussi à tort les juifs et les chrétiens de
polythéisme. (voir Deutéronome 6.4 et Jacques 2.19a),
impiété gravissime.
De nombreuses séquences du Coran évoquent
des récits populaires juifs ou chrétiens, et d’autres rappellent la littérature
apocryphe datant d’un siècle minimum après la mort de Jésus. Ainsi, le récit
coranique de Jésus (Issa) né sous un palmier-dattier est la reprise
d’une fiction tardive, de même que celui de Jésus enfant insufflant la vie à
des oiseaux d’argile.
Les titres que le Coran donne à Jésus,
tels que Messie et Parole de Dieu ne trouvent aucune explication
dans la propre logique islamique. Par contre dans la Bible, d’où ils ont été
expatriés, ces titres prennent un sens précis, lié à un système théologique
cohérent, que le Coran méconnaît totalement.
Le Coran mentionne le Saint Esprit
en connexion avec Jésus, utilisant ainsi des phrases extraites de l’Evangile. Ibn
Ishak, le biographe de Mohamed,
rapporte que, pour ce dernier, l’Esprit est l’ange Gabriel (Jibril),
(de même que les sourates 2.97 et 16.02).
C’est pourquoi l’expression biblique
« Esprit de Dieu » ou ruah
Elohim, ne peut se comprendre qu’à la lumière des saintes Ecritures
hébraïques; cela ne correspond en tout cas pas à un ange.
L’allégation coranique selon laquelle
Jésus aurait annoncé la venue de Mohamed (61.6) semble fondée sur une lecture
complètement reformulée de Jean 14.26, un passage qui se réfère à la
venue du Saint-Esprit.
Les Ecritures saintes hébraïques étaient
la bible de Jésus. Il a toujours affirmé leur autorité et leur pertinence, et
il a prêché à partir de leur message théologique. C’est en fonction de ces
mêmes Ecritures que Jésus a reconnu et présenté Dieu comme Adonaï Elohim,
le Dieu d’Israël. Il n’a jamais appelé Dieu Allah, nom d’une divinité
païenne arabe dont le culte existait à la Mecque bien avant Mohamed (son propre
père, mort avant sa naissance, se nommait d’ailleurs Abd
allah = serviteur d’Allah).
Les développements narratifs de la Bible
sont riches de détails historiques souvent confirmés par la recherche
archéologique. Ils recouvrent plus d’un millier d’années et révèlent un long
processus de créativité culturelle.
A l’opposé, l’histoire religieuse du Coran
ne s’appuie sur aucun support archéologique; les récits fragmentaires et
discordants qui la composent n’offrent jamais le reflet de cultures
historiques. Aucune localisation possible de l’Israël ancien n’y est
mentionnée, et le nom de Jérusalem, si central dans la Bible, n’y apparaît
jamais!
La plupart des événements prétendument
historiques relatés dans le Coran n’offrent aucune possibilité de vérification
indépendante. Ainsi, on nous explique qu’Abraham et Ishmaël
ont construit la Kaaba à la Mecque (1.127) mais il n’y a
aucun support historique à cette affirmation. Le texte biblique original,
antérieur de plus de mille ans, ne place Abraham dans aucun lieu proche de
l’Arabie.
Le Coran, écrit par étapes à partir du 7ème siècle de notre ère, et dont les sourates
innombrables ont été finalement sélectionnées et peut-être reformulées par Othman (modifications jusqu’au 10 ème,
selon Mondher Sfar) n’est
pas crédible lorsqu’il parle de Jésus Christ. Il n’est pas compétent en
histoire biblique, contient de nombreux contresens historiques, et ne peut donc
faire autorité en la matière.
Appropriation,
par l’islam, de l’histoire du judaïsme et du christianisme
A la lumière des événements ultérieurs, on
peut analyser la prétention selon laquelle l’islam est la religion primordiale
et les prophètes antérieurs à Mohamed déjà musulmans: cela s’appelle une
appropriation abusive au profit de l’islam. Cette captation d’héritage
spirituel prive le judaïsme et le christianisme de leur propre histoire.
N’oublions pas que de nombreux sites
bibliques, comme les tombeaux des patriarches hébreux et le Mont du Temple,
sont réclamés par l’islam comme étant des sites islamiques, et non pas juifs ou
chrétiens. (Le Coran nous raconte qu’Abraham était le prototype du croyant de
l’islam. D’où la revendication d’une Palestine arabe et musulmane, sans tenir
aucun compte des bénéficiaires historiques de la Promesse, les Juifs).
Il est vrai que sous la loi islamique (le
waqf), après la sortie des Arabes d’Arabie et
l’invasion de la Terre sainte, les juifs et les chrétiens ont effectivement été
bannis de ces sites chargés de mémoire juive et chrétienne exclusivement.
Le rôle des Ecritures hébraïques dans le
christianisme n’a pas de parallèle avec la place que l’Islam donne à la Bible
Il y a une différence fondamentale entre
l’attitude chrétienne vis-à-vis des Ecritures hébraïques et l’attitude
musulmane envers la Bible. Les chrétiens acceptent telles quelles les Ecritures
hébraïques, qui étaient celles de Jésus et de ses apôtres, et celles de la
primitive Eglise, entièrement juive.
L’essentiel de la foi chrétienne s’appuie
sur elles, et les concepts essentiels tels que Messie, Esprit de Dieu,
Royaume de Dieu, salut, etc, s’enracinent
profondément dans la tradition biblique. L’Eglise a même excommunié
l’hérésiarque Marcion qui voulait exclure la Bible hébraïque du Canon des
Ecritures!
Dans les temples et les églises, on lit
chaque dimanche les mêmes Ecritures hébraïques que celles lues le samedi dans
les synagogues. Les prêtres et les moines prient les psaumes chaque jour,
louange typiquement juive.
Au contraire, la façon qu’a l’islam de
traiter la Bible est d’une arrogance insupportable : d’un côté le Coran
prétend « confirmer » les révélations précédentes, en même
temps il n’accorde strictement aucune place au contenu réel de la Bible.
En déclarant sans aucun argument précis
que les juifs et les chrétiens ont falsifié leurs Ecritures, le
Coran cherche surtout à couvrir ses fantaisies historiques et
théologiques. Il est très rare que les étudiants musulmans connaissent quelque
chose des textes ou de la théologie bibliques, les imams ne lisent jamais la
Bible et ils restent ainsi enfermés dans leur autoproclamation
coranique sans aucun repère critique.
Quelques
voix contemporaines à propos de Jésus
·
Yasser
Arafat. Dans une conférence de presse aux Nations Unies en
1983, Arafat a appelé Jésus « le premier fedayin palestinien qui a
porté l’épée » (c’est à dire: qui a combattu pour
l’islam).
·
Sheik Ibrahim Mahdi, employé de la télévision de l’autorité
palestinienne a déclaré en direct en avril 2002: « Les juifs attendent
le faux messie juif, tandis que nous attendons, nous, Jésus, paix sur lui. Les
mains pures de Jésus feront trépasser le faux messie des juifs. Où? En
Palestine! »
·
Shamim A. Siddiqi, écrivain, New
York, a récemment exposé la définition classique de l’islam:
« Abraham, Moïse, Jésus et
Mohamed, étaient tous des prophètes de l’islam. L’islam est l’héritage commun
de la communauté judéo-christiano-islamique des Etats
Unis, et établir le royaume de Dieu est la tâche commune des trois religions
abrahamiques.
L’islam était la foi, l’art de vivre, des
juifs et des chrétiens, mais ceux-ci les ont perdus dans des innovations
humaines. Maintenant, les musulmans désirent remémorer la vraie religion à
leurs frères et sœurs juifs et chrétiens. Ce sont les faits de
l’histoire! »
Le négationnisme historique est un
stratagème de l’apologétique islamique: en se présentant comme une confirmation
du judaïsme et du christianisme, l’islam peut mieux les rejeter et les
supplanter ensuite. Embrasser pour mieux étouffer.
Ce qui est affirmé dans une parodie de
respect n’est ni du judaïsme, ni du christianisme, c’est une récupération pour
mieux phagocyter l’ensemble, et finalement promouvoir Jésus et Moïse comme
prophètes musulmans.
C’est souvent l’arrière-pensée des
musulmans qui fréquentent le « dialogue interreligieux », car par ces
discussions de salon pour naïfs, l’islam peut ainsi baliser la reconversion des
juifs et des chrétiens vers « la vraie religion », dans le sens où Siddiqi parle de « tâche commune des juifs et des
chrétiens dans l’établissement du royaume de Dieu aux USA« , ce qui, pour lui, veut dire promouvoir
ensemble la sharia et l’ordre islamique!
Conclusion
Le Jésus du Coran, appelé Issa, est
le résultat conjoint de l’imagination, de la fiction et de l’ignorance. Quand
les musulmans vénèrent ce Issa, ils ont
en tête quelqu’un qui n’a rien à voir avec le vrai Jésus, premier né de Marie,
fils d’Israël, lié à l’histoire biblique. Le Issa
du Coran est basé sur des affirmations non historiques émanant de légendes
caravanières de l’Arabie du 7ème siècle.
Pour l’immense majorité des croyants
musulmans, Issa est le seul Jésus qu’ils connaissent. Mais quiconque accepte ce
Jésus islamique accepte aussi le Coran et la religion de Mohamed. En faisant du
Jésus des évangiles Issa, un prophète de l’islam, les musulmans
réduisent à néant l’existence propre du christianisme, comme ils l’ont fait du
judaïsme en vampirisant Abraham, Moïse et David.
Selon les hâdith,
la fin des temps verra ce Issa
combattant venant détruire la foi chrétienne et faire de l’islam la seule religion
triomphante dans le monde entier. Issa en personne démontrera la désobéissance
des juifs et mettra les chrétiens en accusation pour les condamner à l’enfer en
raison de leur croyance à la crucifixion et à l’incarnation.
L’acte final du musulman Issa
reflète bien la stratégie apologétique qui consiste à remplacer le vrai Jésus
historique, le Yeshua pacifique, par un
clone agressif de Mohamed, de sorte que rien ne subsiste en dehors des visées
planétaires de l’islam. L’altérité ne fait pas partie du paysage culturel de
l’islam.