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« Ribat » : La Vérité Derrière les "Enclaves Musulmanes"

Un secret ancien révèle ce que sont vraiment les zones islamiques "No-Go" en Occident.

Par Raymond Ibrahim

25/10/19

Texte en anglais ci-dessous

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En mars 2019, Reuters rapportait que la dernière enclave de l'Etat islamique en Syrie orientale était tombée.  "Son enclave de Baghouz était la dernière partie de l'immense territoire dont elle s'est soudainement emparée en 2014, à cheval entre l'Irak et la Syrie, où son chef Abu Bakr al-Baghdadi a déclaré un nouveau califat".

C'était une bonne nouvelle, mais cela nous a aussi amenés à nous demander : qu'en est-il de toutes ces autres enclaves islamiques, de ces bombes à retardement qui prolifèrent dans tout l'Occident, qui sont remplies de sympathisants de l'ISIS, sans parler de ses membres, et que l'Occident ne reconnaît guère comme telles ?  Je fais référence à ces nombreuses zones dites "No-Go Zones" : villes et régions occidentales qui sont effectivement devenues des ghettos islamiques.  Là-bas, la charia’h est la loi de facto ; les musulmans sont ouvertement radicalisés pour haïr les infidèles ; les non-musulmans, même les policiers, ont peur d'y entrer de peur de se faire agresser, violer ou tuer.

Bref, la vision du monde d'ISIS continue de proliférer - et non pas dans un théâtre de guerre lointain, mais en Occident même (1). Bien que ces enclaves soient uniques à l'ère moderne, elles ont des précédents dans l'histoire et même une nomenclature dans la conscience islamique.

Partout où le djihad a été arrêté, là, à la frontière avec les voisins infidèles, les jihadistes ont formé des forteresses, des foyers d'activités jihadistes.  Celles-ci sont devenues connues sous le nom de « ribat » (رباط), un mot arabe enraciné étymologiquement dans l'idée d'une fermeture, d’un ruban ou corde, ou d'un assemblage serré et trouvé dans le Coran 3:200 : "O vous qui avez cru, persévéré et enduré et êtes resté en poste [رابطوا] et craint Allah, que vous ayez du succès".

Dans l'histoire islamique, le ribat faisait référence aux chaînes de forteresses jihadistes érigées le long des frontières des non-musulmans et destinées à les franchir.

Le mot ribat est toujours d'actualité, bien que peu de gens le reconnaissent.  Par exemple, « Rabat », la capitale du Maroc, est ainsi nommée parce qu'à l'origine c'était un ribat, d'où des siècles de raids barbares/pirates sur la Méditerranée chrétienne ont commencé. De même, les Almoravides - le nom d'un important groupe jihadiste nord-africain du XIe siècle - sont simplement une translittération de l'arabe « al-mourabitoun », ce qui signifie que ceux qui se battent le long du ribat (2).  En 1086, ces "Almoravides" envahirent l'Espagne et écrasèrent les Castillans à la bataille de Sagrajas (ou Zallaqa). Ils érigèrent ensuite une montagne composée de 2 400 têtes chrétiennes pour crier "Allahou Aqbar"…. !

Du début des conquêtes islamiques au VIIe siècle jusqu'au milieu du XIe siècle, la quintessence du ribat existait le long de la frontière musulmane/byzantine en Anatolie (Turquie actuelle).  C'est là que le plus ancien manuel arabe sur le jihad, Qitab al-Jihad ("Livre du Jihad"), a été compilé par Abdallah bin Moubarak. Né moins d'un siècle après la mort du prophète islamique Muhammad en 632, Moubarak a consacré sa vie à étudier et à mener le jihad le long du ribat anatolien jusqu'à sa mort en 797.  Selon un historien moderne, Moubarak était un mourabite paradigmatique : « il a servi de modèle de zèle dans le volontariat. Sa piété et son ascèse lui donnèrent une force énorme » - Il était connu pour "beugler comme un taureau ou une vache qu'on massacre" quand il se battait contre les infidèles- et "ses semblables continuèrent à être attirés par son pouvoir après sa mort". Son Livre du Jihad reste un classique parmi les musulmans militants du monde entier.

Avec l'arrivée et les succès militaires des Turcs ottomans, le ribat anatolien continua à se diriger vers l'ouest, jusqu'à ce qu'il occupe Constantinople, le dernier bastion de l'empire byzantin, et la majeure partie des Balkans, atteignant Vienne à 2 reprises (en 1529 et 1683).

Une autre frontière importante s'est formée le long du fleuve Duero en Espagne, séparant le nord chrétien du sud islamique.  Pendant des siècles, elle est aussi devenue "un territoire où l'on se bat pour la foi et une place permanente du ribat", pour citer un autre historien. Comme dans d'autres frontières où les musulmans étaient en butte à des non-musulmans, une politique foncière du no man's land brûlée a prévalu dans le ribat de l'Espagne. Ibn Hudayl de Grenade (d.812) a expliqué la logique : « Il est permis de mettre le feu aux terres de l'ennemi, à ses réserves de céréales, à ses bêtes de somme - s'il n'est pas possible pour les musulmans d'en prendre possession -, ainsi que d'abattre ses arbres, de raser ses villes, en un mot, de tout faire pour le détruire et le décourager, si l'imam juge ces mesures appropriées, pour accélérer ou pour affaiblir l'Islamisation de l'ennemi. En effet, tout cela contribue à un triomphe militaire sur lui ou à le forcer à capituler ».

Après avoir expliqué comment les musulmans ont intentionnellement dévasté la région du Duero - qu'ils ont appelée plus tard "le Grand Désert" - l'historien français Louis Bertrand (né en 1866) élabore : « Pour garder les chrétiens [du Nord] à leur place, il ne suffisait pas de les entourer d'une zone de famine et de destruction. Il fallait aussi aller semer la terreur et les massacres parmi eux… » - Si l'on tient compte du fait que ce brigandage était presque continu et que cette fureur de destruction et d'extermination était considérée comme une œuvre de piété - c'était une guerre sainte [jihad] contre les infidèles - il n'est pas étonnant que des régions entières d'Espagne aient dû être rendues irrémédiablement stériles. C'est l'une des causes majeures de la déforestation dont souffre encore la péninsule. Avec quelle satisfaction sauvage et dans quels accents pieux les annalistes arabes nous parlent de ces raids au moins semestriels [à travers le ribat].

Une phrase typique pour louer la dévotion d'un calife est la suivante : "il pénétra en territoire chrétien, où il fit des ravages, se consacra au pillage et fit des prisonniers"… En même temps qu'ils étaient dévastés, des régions entières ont été dépeuplées…  La présence prolongée des Musulmans fut donc une calamité pour ce pays malheureux d'Espagne. Par leur système de raids continuels, ils l'ont gardée pendant des siècles dans un état de brigandage et de dévastation.

En quoi cette leçon d'histoire est-elle importante ?  Parce qu'à bien des égards, les enclaves musulmanes et les zones  « interdites » qui prolifèrent dans tout l'Occident fonctionnent comme des ribat embryonnaires : des foyers de radicalisation et d'activités jihadistes visant leurs voisins infidèles immédiats, c'est-à-dire leurs sociétés hôtes européennes. 

D'ici, on comprend pourquoi deux musulmans d'une « enclave islamique » dure à Dewsbury, l'une des zones les plus ségrégationnistes du Royaume-Uni, ont été arrêtés par la police armée parce qu'ils étaient soupçonnés de complot terroriste.  Ou pourquoi la plus grande secte musulmane du Royaume-Uni, qui contrôle la moitié des mosquées britanniques [dont la plupart se trouvent dans des enclaves], a accueilli un associé d'Al-Qaïda d'Oussama ben Laden qui a parlé à de nombreux futurs terroristes lors de sa visite de leurs mosquées dans tout le pays. Ou pourquoi, même aux États-Unis, les enfants musulmans qui fréquentent les mosquées et les écoles islamiques apprennent à haïr l'Amérique, notre gouvernement, notre personnel militaire et sa population non musulmane.

Il y a bien sûr une différence cruciale entre les ribat de l'histoire et leurs homologues modernes.  Les ribat traditionnellement formés là où les musulmans ne pouvaient, par la force, aller plus loin, devenant ainsi des zones frontalières, d'où le jihad a repris.  A l'inverse, les quasi-ribat d'aujourd'hui - "enclaves", "zones interdites", etc. - ne se situent pas aux frontières des régions non musulmanes, mais au milieu des nations européennes ; en outre, ceux qui sont entrés et ont transformé ces régions occidentales en enclaves islamiques ne l'ont pas fait par la force des armes, mais plutôt par un accueil à bras ouverts.

Si l'islam continue de croître en Occident et si les peuples occidentaux continuent de reculer (d'une myriade de façons), ce n'est qu'une question de temps avant que les nombreuses enclaves musulmanes de l'Occident ne prennent leur forme la plus naturelle : des « ribat » dédiés à mener un jihad sur leurs voisins infidèles, un scénario qui rend la chute du dernier ribat de l'État islamique en Syrie bien plus légère.

 

Notes

(1) une recherche sur Internet de termes tels que "zones interdites" et "enclaves musulmanes" démontre la prévalence de ce phénomène.

(2) un peu comme al-moujahidoun, qui mènent le jihad

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Ribat: The Truth BehindMuslim Enclaves”

An ancient secret reveals what Islamic “No-Go” zones in the West really are.

 

By Raymond Ibrahim

25/10/19

 

Last March, 2019, Reuters reported that the “Islamic State’s last enclave in eastern Syriahad fallen.  “Its enclave at Baghouz was the last part of the massive territory it suddenly seized in 2014, straddling swathes of Iraq and Syria, where its leader Abu Bakr al-Baghdadi declared a new caliphate.”

While this was welcome news, it also prompted one to wonder: what of all those other Islamic enclaves, those unassimilated ticking time bombs that proliferate throughout the West, which are packed with ISIS-sympathizers, not to mention ISIS members, and which the West largely fails to recognize as such?  I am referring to those many so-calledNo-Go Zones”:   Western cities and regions that have effectively become Islamic ghettoes.  There, Sharia is de facto law; Muslims are openly radicalized to hate infidels; non-Muslimseven police, are afraid to enter lest they get mugged, raped, or killed

In short, the ISIS worldview continues to proliferate—and not in some distant theater of war, but right smack in the West itself (an internet search for terms such as “no-go zones” and “Muslim enclaves” demonstrates the prevalence of this phenomenon).

Although these enclaves are unique to the modern era, they have precedents in history and even a nomenclature within the Islamic consciousness.

Wherever the jihad was stopped, there, on the border with their infidel neighbors, jihadis formed strongholds, hotbeds of jihadi activitiesThese became known as the ribat (رباط), an Arabic word etymologically rooted to the idea of a tight fastening or joining and found in Koran 3:200: “O you who have believed, persevere and endure and remain stationed [رابطوا] and fear Allah that you may be successful.” 

In Islamic history, the ribat referred to the chains of jihadi fortresses erected along and dedicated to raiding the borders of non-Muslims

The word ribat lives on, though few recognize it.  For example, Rabat, the capital of Morocco, is so named because in origin it was a ribat, whence centuries of Barbary/pirate raids on the Christian Mediterranean were launched.  Similarly, Almoravids—the name of an important eleventh century North African based jihadi group—is simply a transliteration of the Arabic al-murabitun, which means they who fight along the ribat (not unlike al-mujahidun, they who wage jihad).  In 1086 theseAlmoravidsinvaded Spain and crushed the Castilians at the battle of Sagrajas (or Zallaqa); afterward they erected a mountain consisting of 2,400 Christian heads to triumphant cries of “Allahu Akbar.”

From the start of the Islamic conquests in the seventh century till the mid-eleventh century, the quintessential ribat existed along the Muslim/Byzantine border in Anatolia (modern day Turkey).  There the oldest extant Arabic manual on jihad, Kitab al-Jihad (“Book of Jihad”), was compiled by Abdallah bin Mubarak. Born less than a century after Islamic prophet Muhammad’s death in 632, Mubarak committed his life to studying and waging jihad along the Anatolian ribat until his death in 797.  According to a modern historian, Mubarak was a paradigmatic murabit: heserved as a model of zeal in volunteering. His piety and asceticism gave him enormous strength”—he was known to “bellow like a bull or cow being slaughteredwhen warring on infidels—and “his fellows continued to be drawn to his power after his death.” His Book of Jihad remains a classic among militant Muslims around the world.

With the coming and military successes of the Ottoman Turks, the Anatolian ribat continued edging westward, until it finally consumed Constantinople, the last bastion of the Byzantine empire, and most of the Balkans, reaching Vienna twice (in 1529 and 1683).

Another important frontier formed along the Duero River in Spain, separating the Christian north from the Islamic south.  For centuries, it too becamea territory where one fights for the faith and a permanent place of the ribat,” to quote another historian. As in other borders where Muslims abutted against non-Muslims, a scorched no-man’s land policy prevailed in the ribat of Spain.   Ibn Hudayl of Granada (d.812) once explained the logic:

It is permissible to set fire to the lands of the enemy, his stores of grain, his beasts of burden—if it is not possible for the Muslims to take possession of them—as well as to cut down his trees, to raze his cities, in a word, to do everything that might ruin and discourage him, provided that the imam deems these measures appropriate, suited to hastening the Islamization of that enemy or to weakening him. Indeed, all this contributes to a military triumph over him or to forcing him to capitulate.

After explaining how the Muslims intentionally devastated the Duero regionthey later named it “the Great Desert”—French historian Louis Bertrand (b. 1866) elaborates:

To keep the [northern] Christians in their place it did not suffice to surround them with a zone of famine and destruction. It was necessary also to go and sow terror and massacre among them. . . . If one bears in mind that this brigandage was almost continual, and that this fury of destruction and extermination was regarded as a work of pietyit was a holy war [jihad] against infidelsit is not surprising that whole regions of Spain should have been made irremediably sterile. This was one of the capital causes of the deforestation from which the Peninsula still suffers. With what savage satisfaction and in what pious accents do the Arab annalists tell us of those at least bi-annual raids [across the ribat]. A typical phrase for praising the devotion of a Caliph is this: “he penetrated into Christian territory, where he wrought devastation, devoted himself to pillage, and took prisoners”. . . . At the same time as they were devastated, whole regions were depopulated. . . . The prolonged presence of the Musulmans, therefore, was a calamity for this unhappy country of Spain. By their system of continual raids they kept her for centuries in a condition of brigandage and devastation.

Why does this history lesson matterBecause in many respects, the Muslim enclaves and “no-go” zones that proliferate throughout the West function as embryonic ribat: hotbeds of radicalization and jihadi activities targeting their immediate infidel neighborsthat is, their European host societies.  

From here, one understands why two Muslim men from “a hardline Islamic enclave in Dewsbury, one of the UK’s most religiously segregated areas,” werearrested by armed police on suspicion of a terror plot.”  Or why “the largest Muslim sect in the UK, controlling half of Britain’s Mosques [most of which are in enclaves], hosted an Al-Qaeda associate of Osama bin Laden who spoke to numerous future terrorists as he toured their mosques across the country.” Or why even in the United States, “Muslim children attending mosques and Islamic schools are being taught to hate America, our government, our military personnel and its non Muslim population.”

There is of course one crucial difference between history’s ribat and their modern day counterparts.  Ribat traditionally formed wherever Muslims could not, by force, go any further, thereby becoming frontier zones whence the jihad resumedConversely, today’s quasi-ribat—AKA “enclaves,” “no-go zones,” etc.—are not located on the borders of non-Muslim regions but rather in the middle of European nations; moreover, those entering in and turning these Western regions into Islamic enclaves did not do so by force of arms but rather because they were welcomed in with open arms.

If Islam continues to grow in the West, and if Western peoples continue to retreat (in a myriad of ways), it is only a matter of time before the West’s many Muslim enclaves evolve into their most natural forms: ribat dedicated to waging full-blown jihad on their infidel neighbors—a scenario that makes the fall of the Islamic State’s last ribat in Syria pale in significance.