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Blocage Electoral & Impasse Politique

 

Par Albert Soued, écrivain, http://symbole.chez.com pour www.nuitdorient.com

20 /12/19

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Avigdor Liberman, chef du parti « Yisrael Beteinou », dont l’électorat est principalement constitué d’immigrants russes votant à droite, vient de proposer à Ayelet Shaked, chef du parti de droite « Yamina », d’entrer dans son parti en 2ème position, lui assurant qu’il rejoindrait alors la coalition de droite, pour débloquer la situation aux 3ème élections législatives en un an, le 2 mars 2020, en Israël. L’ex-ministre de la Justice A Shaked aurait refusé. Alors comment se fait-il que cette proposition de A Liberman n’exige plus des orthodoxes de la coalition les concessions demandées, qui ont mis le pays dans une impasse politique dangereuse depuis 9 mois ?

Il est vrai que A Liberman n’est pas le seul à avoir bloqué le système et que tous les chefs politiques sont plus ou moins impliqués ; mais du fait de son attitude inutilement implacable, A Liberman apparaît comme le bloqueur, non plus d’une boîte de nuit, mais de l’ensemble du système électoral israélien.

Mais le mode de scrutin est également responsable de la situation. Le citoyen n’élit pas son député qui va le représenter dans l’Assemblée, appelée Knesset. Il élit un parti. De ce fait, au fur et à mesure du développement démographique et social du pays, 16 partis sont en lice pour 120 députés, ce qui provoque un émiettement, suivi de coalitions de plus en plus hétérogènes. C’est comme si en France on avait 80 partis…

Une réforme semble indispensable pour éviter à l’avenir l’impasse vécue qui risque de se prolonger.

L’interférence des velléités d’inculpation du 1er ministre Benyamin Netanyahou avec les élections a également contribué à l’impasse politique.                                                

- Annoncer la probabilité d’une mise en examen du 1er ministre, peu de temps avant les premières élections d’avril 2019, était une manière d’inciter l’électeur à ne pas voter pour son parti, le Likoud, et empêcher d’avoir la majorité de l’électorat.                                   

- Annoncer les mises en examen du 1er ministre, juste après que l’opposant Benny Gantz ait échoué à former un gouvernement, après les deuxièmes élections en novembre, c’est donner un prétexte à ceux avec qui B Netanyahou pourrait gouverner, pour qu’ils adoptent une attitude de blocage.

Puis, le Procureur Général s’est empressé de proposer à B Netanyahou l’arrêt des poursuites contre sa démission immédiate.

C’est à croire que le but du système judiciaire, peu apprécié par la population, était de profiter des élections pour éliminer un 1er ministre qui gêne. Alors qu’on constate depuis 2009 un essor exponentiel dans tous les domaines, en dehors de l’éducation, des transports, et des revenus des plus démunis.

Par ailleurs, sont à signaler d’autres anomalies ou excès dans l’organisation politico-juridique qui ont influé dans ce dédale électoral. J’en citerai deux.                                                                                                             

– en 1992, une loi dite «dignité humaine et liberté», proposée par le juriste Aharon Barak, a été votée à la Knesset. Cette loi fait partie des lois fondamentales. Elle permet à toute personne ou association de déposer un recours devant la Haute Cour de Justice contre une loi ou une décision prise par le gouvernement. Et cette association peut avoir des liens ou un financement venant de l’étranger.                                                                                                               

la Haute Cour de Justice, constituée de 15 juges, non élus, mais cooptés à vie, sans aucun contrôle, a des pouvoirs exorbitants eu égard à sa fonction judiciaire de casser toute loi votée par la Knesset et toute décision du gouvernement. Elle joue le rôle à la fois de Sénat, de Conseil d’Etat, de Cour constitutionnelle, de Cour de cassation. Et depuis sa constitution cette Haute Cour s’est politisée et s’est perpétuée à gauche de l’échiquier.

Ainsi s’est mis en place un gouvernement des juges qui représente une toute petite minorité et qui pèse sur les décisions issues de la souveraineté du peuple. A titre d’exemple, la Haute Cour peut s’opposer à la nomination de fonctionnaires et même de ministres ou de juges. La Haute Cour vient de s'opposer à la nomination de la Procureure d'Etat par interim, Orly Ginsberg Ben-Ari, désignée par le ministre de la Justice, Amir Ohana, pour remplacer le Procureur Shai Nitzan, partant à la retraite, sous prétexte qu'elle manquait d'expérience.

 

Face aux menaces iraniennes de faire disparaître le pays et à celles de l’intérieur visant à remettre en cause l’identité juive de l’Etat d’Israël, il est grand temps que le système et le débat électoral reviennent à l'essentiel pour le bien du pays.

 

 

 

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