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La Haine Obsessionnelle de Yair Lapid envers les Mizrah’im

Les médias israéliens ont transformé Lapid en « Teflon » (1) malgré ses remarques racistes sur les Mizrah’im, l'entraînant vers de nouveaux fiascos. Poutine en est un.

Par Ron Jager

25 juillet 2022

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À un peu moins de 100 jours des élections nationales israéliennes, les grands médias ont fait un effort concerté pour ignorer les commentaires racistes flagrants exprimés à plusieurs reprises par Yair Lapid, le Premier ministre israélien par intérim et chef du parti progressiste de centre-gauche Yesh Atid. Dans n'importe quel autre pays démocratique, les commentaires racistes de Lapid lui vaudraient le titre de "suprémaciste blanc", mais voilà qu'en Israël, Lapid est le chouchou de la gauche progressiste et s'est désigné comme la dernière ligne de défense contre la réélection de Benjamin Netanyahu au poste de Premier ministre en novembre prochain.

Pour cette seule raison, Yair Lapid est devenu l'ultime Premier ministre en « téflon » (1) dont les commentaires racistes à l'encontre des Mizrah’im (Juifs d'origine moyen-orientale et nord-africaine) ne collent jamais, de sorte qu'il parvient à éviter d'être étiqueté pour ce qu'il est, un raciste.

Au cours des dernières semaines et des derniers mois, Lapid a insulté la moitié de la population d'Israël et a tenu des propos racistes à son égard, sans le moindre signe de remords ou un iota de regret. Sa déclaration la plus scandaleuse s'est produite lorsqu'il a traité les Mizrah’im - je cite - de "Sh-t heads", ou de "A-Holes", selon votre source de traduction. Il a qualifié les Mizrah’im de "dégoûtants". Récemment, lors d'un discours largement diffusé, Lapid a qualifié les Mizrah’im d'incarnation des "forces des ténèbres"  Dark Vador se retourne dans sa tombe.

Tout Juif, qu'il soit ashkénaze ou séfarade, devrait se sentir mal à l'aise en entendant des expressions racistes à propos d'autres Juifs. Alors qu'est-ce qui rend la déclaration raciste de Lapid acceptable pour les médias grand public ? Qu'il n'y ait aucun doute, la haine contre les Mizrah’im et la haine contre Benjamin Netanyahu et ses partisans sont devenues interchangeables. La majorité des partisans de Benjamin Netanyahu sont des Mizrah’im, et pour cette seule raison, ils ont mérité l'insulte d'être traités de "babouins", de victimes du syndrome de la femme battue, de personnes ayant une mentalité de troupeau - tout cela, à plusieurs reprises.

Le père de Lapid, Tommy Lapid, était ministre et chef du parti politique « Shinouy » il y a deux décennies. Tommy Lapid était un ennemi des Mizrah’im et des h’aredim et un raciste à part entière. Voici quelques-unes de ses "perles" racistes : "Avec l'argent que vous dépensez en coiffures, vous pourriez éduquer vos enfants", a-t-il dit à une mère lors d'une discussion sur la pauvreté. Parlant des femmes battues, il a fait remarquer : "Je ne connais pas la source du chiffre de 200 000 femmes battues ; peut-être qu'un sociologue a entendu dire que son voisin battait sa femme et en est arrivé à la conclusion que dans chaque maison, il y a au moins un mari qui bat sa femme." Une autre perle de sagesse était "Nous n'avons pas conquis Toul Karm, Toul Karm nous a conquis", qu'il a dit en référence aux chansons de style arabe des musiciens Mizrah’i. Lapid a également souvent fait l'amalgame entre les pauvres et les Mizrah’im.

La figure politique Yossi Beilin a défini le parti politique Shinouy de Tommy Lapid comme étant en réalité "un front nationaliste ashkénaze, qui comporte des éléments à la limite du racisme". Comme on dit, le fruit ne tombe pas loin de l'arbre, et Yair Lapid a embrassé la mentalité raciste de son père.

Si Yair Lapid voulait vraiment comprendre pourquoi les Mizrah’im votent systématiquement et depuis des années pour le Likoud et Benjamin Netanyahu, il prendrait le temps de tendre la main et d'écouter ce que les Mizrah’im ont à dire.

Lapid découvrirait que les Mizrah’im, ou un grand nombre d'entre eux, estiment que leur souffrance et leur sacrifice sont un prix qu'ils sont prêts à payer pour le bien de la nation. Ils ne se perçoivent pas comme des individus qui souffrent, mais embrassent la notion que leur place en Israël et leur contribution à l'État d'Israël sont pour le bien collectif de la nation juive. Les Mizrah’im sont également convaincus que Benjamin Netanyahou et le Likoud ont été et seront à la tête de la pyramide politique travaillant pour le bien général de tous les Israéliens, y compris les Mizrah’im.

Les 12 dernières années au cours desquelles Benjamin Netanyahou et le Likoud ont dirigé la nation ont apporté l'amélioration du niveau de vie, de l'éducation, du logement, de la santé, de l'emploi et de la sécurité qui se sont répercutés à tous les niveaux de la société, permettant à tous les Israéliens de bénéficier de la prospérité de la dernière décennie, et pas seulement à l'élite progressiste que représente Yair Lapid.

En outre, les Mizrah’im pensent que la gauche progressiste et Yair Lapid ont oublié ce que signifie être juif. En Israël, le secteur Mizrah’im incarne un large pourcentage de la population dont la loyauté envers les valeurs juives et l'identité juive de l'Etat est très profonde et très personnelle, un sentiment qui ne doit pas être dilué ou altéré et certainement pas dénigré.

L'utilisation constante par Lapid de termes désobligeants et racistes contre les Mizrah’im sert un objectif supplémentaire. Au cours de l'année écoulée, Lapid a commis un certain nombre de gaffes très médiatisées et ses nombreux commentaires racistes constituent une distraction parfaite ; ils permettent de détourner l'attention de son inexpérience, de sa politique "Tikkoun Olam" inappropriée et de son ignorance pure et simple des questions géostratégiques qui ont gravement nui aux relations internationales d'Israël.

Malgré la tentative de Lapid de cacher ses piètres performances en tant que ministre des affaires étrangères d'Israël, ses critiques et attaques publiques malavisées contre les dirigeants de la Pologne, de la Turquie et de la Russie ont ébranlé les relations bilatérales d'Israël.

La semaine dernière, Vladimir Poutine, le dirigeant de la Russie, a ordonné la fermeture de l'Agence juive et des bureaux affiliés opérant sur le territoire russe, au moment même où Lapid tenait sa première réunion de cabinet en tant que Premier ministre. Ce changement de politique de la part des Russes a été mis en œuvre à dessein la même semaine que Lapid est devenu Premier ministre, pour se venger de l'homme qui, jusqu'à présent, a critiqué publiquement et avec force l'invasion de l'Ukraine par la Russie.

Au cours des derniers mois, Lapid a fait un certain nombre de commentaires irresponsables critiquant la nation russe et son dirigeant sans même en comprendre les implications. Lapid s'est tellement habitué à ne jamais être tenu responsable de ses commentaires racistes, inexpérimentés et manquant de tact ici en Israël, qu'il s'est permis d'agir de la même manière désobligeante et impulsive avec des partenaires stratégiques, affaiblissant ainsi la position internationale d'Israël.

Pour vraiment comprendre le danger imminent de Yair Lapid comme Premier ministre d'Israël, même pour une brève période de quatre mois jusqu'aux prochaines élections, il suffit de regarder du côté de l'Ukraine. Là aussi, le leader a un passé similaire à celui de Lapid. Zelensky et Lapid étaient tous deux des célébrités du spectacle. Lapid s'est fait connaître en tant qu'animateur de talk-show tandis que Zelensky était une personnalité de la télévision et un comédien. Zelensky a fait preuve d'une incapacité flagrante à diriger sa nation en temps de paix, tandis que son inexpérience et ses décisions erronées tirées du "manuel progressiste de la politique" ont entraîné l'invasion de la Russie et la destruction totale de l'Ukraine.

Yair Lapid semble être guidé par le même "manuel de politique progressiste" et a mis en danger les intérêts stratégiques de l'Etat d'Israël. La décision russe d'interdire l'Agence juive sur le territoire russe en réponse à l'accession de Lapid au poste de Premier ministre, pourrait bien n'être qu'une première étape, tandis qu'une nouvelle détérioration des relations bilatérales israélo-russes pourrait conduire à des restrictions supplémentaires qui limiteraient la liberté d'Israël face à la menace iranienne au Liban, en Syrie et au-delà.

Espérons et prions pour que Yair Lapid, un raciste avoué, prenne des mesures immédiates pour écarter le danger imminent qu'il a lui-même fait courir à l'État d'Israël.

(1) joint étanche à tout faire