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Jours Sombres en Israël

 

Par Jean-Pierre Braun, a passé sa carrière au cœur de la Hi Tech dans la Silicon Valley (Californie). Jean-Pierre a également été le fondateur et président pendant 20 ans d’une synagogue unique au centre de la Silicon Valley et, à son retour en France, est devenu vice-président du CRIF Rhône Alpes et président de la communauté Rachi à Grenoble. Avec sa femme Annie, ils ont fait leur Aliyah a Jérusalem en 2016.

 

2/9/ 2024-- LPH INFO

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En cette fin du mois de Av 5784 (Septembre 2024), il règne un mélange de colère, de tristesse, et de dépression jamais vu ici. Les corps de six de nos chers otages, Hersh, Eden, Ori, Alex, Almog, Carmel (que leur souvenir soit une source de bénédiction), ont été ramenés en Israël par les soldats de Tsahal. Ils ont été massacrés, tués à bout portant, exécutés comme les nazis exécutaient les martyrs juifs pendant la Shoah. Et puis Roni, Hadas et Arik (que leur souvenir soit une source de bénédiction), trois policiers tués dans une embuscade terroriste près de Hébron. En deux jours, 9 morts, 9 enterrements, des familles déchirées (qu’elles soient consolées parmi les endeuillés de Tsion), des millions d’Israéliens en larmes devant leur télévision.

 

Une poignée de politiciens au jugement trouble, animés par des intentions malsaines pointent immédiatement du doigt le bouc émissaire si longtemps conspué : notre premier ministre démocratiquement élu, Bibi Netanyahou. Ils jouent de façon malsaine sur le désespoir de la population devant ces meurtres insensés, ils enflamment les foules, poussent à la révolte civile, donnent des consignes pour paralyser le pays et mettre à genoux l’économie.

Se trompent-ils d’ennemi ? Objectivement oui bien sûr. Le véritable ennemi d’Israël est l’islamisme sous toutes ses formes : le Hamas qui en est le bras armé actuel, le Hezbollah pas loin derrière, les Houthis, le Jihad islamique, et surtout l’Iran. Désigner Bibi comme l’ennemi est utile à ces politiciens agitateurs pour revenir au pouvoir, eux qui n’ont pas réussi à le faire par les voies démocratiques. La gauche WOKE à travers le monde occidental et donc ici même en Israël, est devenue experte pour nier la réalité et imposer un nouveau narratif, après tout, n’est-ce pas cela l’essence même du Wokisme ? Pour faire court : débarrassez-vous de Bibi et de tous les problèmes d’Israël et même du monde seront instantanément résolus, la paix éternelle, le retour triomphal de tous les otages, l’amour entre juifs et arabes, l’économie florissante, le Hamas gouvernant Gaza avec clairvoyance et générosité, etc.. etc..

 

Alors aujourd’hui, Lundi 2 Septembre, des centaines de milliers de citoyens descendent dans la rue, entravent la circulation, font grève, s’attaquent quelquefois à la police. L’aéroport international Ben Gourion est fermé pour une partie de la journée, certains des plus grands hôpitaux du pays limitent leur activité aux urgences seulement. La violence des propos, des slogans, des revendications fait craindre une guerre civile imminente. Avec l’aide de D. cela ne se produira pas, mais beaucoup en ont peur, peut-être pour la toute première fois dans l’histoire moderne d’Israël.

Beaucoup se demandent quelle est la stratégie du Hamas, pourquoi ont-ils tué ces 6 otages, pourquoi les ont-ils exécutés si brutalement ? Ce n’est bien sûr que mon opinion, mais il me semble qu’il n’y avait pas de stratégie particulière pour justifier ce massacre. Je crois que les terroristes qui gardaient ces otages dans un tunnel à 20 mètres de profondeur ont pris peur, d’abord après la libération de Farhan Alkadi, puis en entendant les soldats de Tsahal approcher d’eux samedi soir. Ils ont peut-être paniqué, certainement ont-ils voulu couvrir leur fuite, sans aucun doute ont-ils voulu éliminer des témoins gênants. D’où ce massacre insensé.

Mais la réaction des Israéliens a dû les surprendre très agréablement : il suffit de tuer 6 otages pour que les Israéliens en arrivent au bord de la guerre civile ? Alors le Hamas jubile. Les grands titres dans la presse arabe de ce matin se résument à : « Israël est au bord de l’autodestruction ». Soyons tous sûrs d’une chose : si le Hamas n’avait pas anticipé ce lien de cause à effet auparavant, ils le comprennent très bien maintenant et le sort des otages n’en sera rendu que plus précaire, (D. préserve), plus dramatique même : ce que tous nos gauchistes wokistes, anti-Bibi ont confirmé au Hamas, c’est qu’il suffit qu’il tue quelques otages pour que le pays se détruise par la haine gratuite interne.

 

Il faut lire ou écouter, et bien assimiler le propos de Mohamed Sifaoui vis-à-vis du Hamas. Son message est dense, multiple et juste. Je paraphrase :

1- l’islamisme politique, dont le Hamas est sans doute une des branches les plus actives actuellement, a des visées mortifères et hégémoniques sur tout l’occident. Israël est la première étape dans cette conquête.

2- Il est complètement faux de dire que Hamas n’étant soi-disant qu’une idéologie, en tant que telle, elle ne peut pas être vaincue. Peut-être faut-il s’accorder ici sur le terme « vaincue ». Sifaoui est en accord avec la stratégie de Bibi : il faut détruire ses capacités militaires et ses tunnels (ses voies de communication, de circulation et d’approvisionnement), éliminer ses dirigeants et un maximum de ses combattants, et l’empêcher à tout prix de revenir au pouvoir à Gaza ou en Judée / Samarie.

3- Les forces islamistes, Iran compris, savent maintenant que בעה ils ne pourront jamais détruire Israël militairement. Les récentes humiliations de l’Iran et du Hezbollah, les avancées militaires de Tsahal dans Gaza sont là pour le leur rappeler. Mais en voyant le chaos qu’ils ont créé dans le nord et le sud du pays, les évacuations de dizaines de milliers de familles israéliennes, et surtout en voyant l’implosion apparente de la société Israélienne, ils comprennent maintenant (c’est Sifaoui qui le dit ainsi) qu’ils peuvent rendre le pays invivable. Retenez bien ce terme : « invivable », on en reparlera. Et

4- (à mes yeux le point le plus important) : si qui que ce soit croit réellement pouvoir négocier et arriver à un accord avec le Hamas, alors cette personne se trompe grossièrement, dangereusement même. Il n’y a pas d’exemple de démocratie concluant un accord digne de confiance avec un mouvement terroriste. Ni maintenant, ni par le passé, aussi loin que l’on puisse chercher. Emmanuel Kant l’avait déjà démontré brillamment il y a 230 ans, ce principe ne s’est jamais vu démenti.

 

C’est l’Occident tout entier qui est en péril aujourd’hui faute d’avoir reconnu à temps la menace de l’entrisme islamique. La plupart des pays développés sont aujourd’hui débordés par une minorité musulmane qu’ils ont laissé s’installer chez eux, et qu’ils ont essayé d’amadouer en pensant s’approprier un électorat fidèle. Biden et Harris ont besoin des swing states de la région des Grands Lacs et de leur très nombreuse population musulmane, les partis de gauche à travers l’Europe ayant perdu leur électorat ouvrier traditionnel comptent sur les musulmans pour les maintenir aux marches du pouvoir, certains de ces pays sont tellement dominés par les populations musulmanes immigrées qu’ils ont perdu des régions entières au profit de la Ouma (voir les panneaux « Sharia applies here » dans de nombreuses villes anglaises). Alors oui, les dirigeants de ces pays se persuadent, avec une certaine fourberie, qu’il faut négocier avec le Hamas, leur faire des concessions de plus en plus généreuses, de plus en plus suicidaires. Et bien sûr, ils font pression sur Israël, encore et encore, et toujours plus. Mais il n’y a personne en face d’Israël à la table des négociations. Il n’y a rien de pire que de négocier avec soi-même : on perd à tous les coups.

 

C’est vrai que Bibi est responsable du sort des otages. Cela représente pour lui, sans aucun doute, une charge écrasante, un poids énorme sur ses épaules, sur sa conscience. Il est le Premier ministre démocratiquement élu de l’Etat d’Israël. Il porte la responsabilité ultime de tout ce qui arrive à notre cher pays. Mais il n’est pas seulement responsable des 105 otages aux mains du Hamas, il est aussi responsable des 9,5 millions d’Israéliens, de leur présent, de leur bien-être et de leur futur. Il est aussi responsable de la survie du seul Etat juif de la planète, du seul pays garant de la sécurité de tous les Juifs du monde dans une adversité chaque jour grandissante. Il négocie, c’est sûr, il le doit aux otages, à leurs familles, au pays. Mais il négocie comme il se doit, avec la fermeté nécessaire, et sans jamais perdre de vue l’intérêt supérieur de la nation. Tant que d’autres hommes politiques d’envergure n’auront pas compris la vraie nature du Hamas et les risques liés à la pression internationale vers une négociation hasardeuse, alors Bibi doit rester en place. Nous savons tous qu’il n’est pas parfait, loin de là, mais a-t-on vraiment le choix ?

 

Un dernier mot pour messieurs Lapid, Gantz, Barak, Olmert et consorts : veuillez cesser immédiatement vos efforts de déstabilisation et de paralysie du pays. Vous ne faites que le jeu du Hamas, et comme démontré plus haut dans cet article, si vous persistez, vous porterez sur vos seules consciences la responsabilité de l’exécution par le Hamas des dix prochains otages, et encore dix après cela, etc… (Que D. nous en préserve).

Un principe semblait prendre corps en Israël après le 7 Octobre : » ביחד ננצח » dans l’unité nous vaincrons. Prions le Maître du Monde qu’Il restaure l’unité et la concorde parmi le peuple d’Israël et de la diaspora, qu’Il ramène tous les otages et les soldats chez eux en bonne santé, et qu’une paix durable vienne bercer notre cher pays.