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ISRAEL AU MOYEN ORIENT

ETAT DES LIEUX - DEFIS ET ATOUTS

 

 

Par Albert Soued, écrivain et analyste- www.nuitdorient.com 

Conférence au Bnai Brith - "Versailles-le Chesnay" le 22/06/2010 & "Yovel Hamedina" - Maison de la Wizo - Tel Aviv - 26/05/10

 Voir aussi les 50 derniers articles et toutes les informations de politique générale au Moyen Orient  

 

Il y a encore un siècle, l'empire ottoman dominait le Moyen Orient. Après son effondrement en 1923, on a vu naître de nombreux états indépendants, ou sous mandat britannique ou sous protectorat français. Depuis la fin de la 2ème guerre mondiale, nous avons assisté à deux transformations majeures du panorama de la région:

- au-delà des nationalismes qui se sont cristallisés dans les nations nouvellement établies, voilà que les sociétés arabo-musulmanes, qui pratiquaient modérément leur Islam, s'islamisaient à outrance, progressivement ou brutalement, avec une radicalisation extrême de certaines franges. La notion coranique de "oumma" (nation-mère) renaissait profitant de la globalisation ambiante (1).

- la renaissance de la nation juive sur sa terre ancestrale, malgré les efforts constants de délégitimation des pays arabo-musulmans, d'une partie de l'Occident et des Juifs qui ne se reconnaissaient plus ou qui ne se sont jamais reconnus dans le sionisme.

 

A 62 ans, Israël est comme un grand père (sav=62) qui a engendré de nombreux enfants, petits enfants et arrière petits enfants, beaux et vigoureux, mais qui est toujours dénigré par ses voisins. Pour avoir une paix relative, ce grand père et sa famille se sont armés et clôturés.

La question qu'on pourrait se poser "Si Israël était entouré de pays arabes laïcs et démocratiques, la paix aurait-elle pour autant été assurée ?"- je ne le pense pas.

La Syrie de Hafez al Assad et l'Irak de Saddam Hussein étaient des états laïcs, ceci ne les a pas empêchés de s'attaquer à Israël. Le Liban dit démocratique et non religieux vient d'intégrer dans son gouvernement une milice islamiste et terroriste, violemment antisioniste. L'Irak shiite façonné par les Américains pour être démocratique et pluraliste n'a pas de relations avec Israël.

 

En fait, dans la tradition politique islamique ou arabe, seules comptent la force et l'hégémonie sur l'autre. Israël n'est respecté ou craint que s'il est fort et s'il manifeste sa force (2). Depuis un demi-siècle, nous avons assisté à de nombreuses velléités d'hégémonie et de puissance au Moyen Orient:

- l'Egypte de Nasser avec la République Arabe Unie et l'expédition au Yémen

- la Syrie des Assad avec le projet constant de Croissant fertile

- l'Irak de Saddam Hussein avec la guerre avec l'Iran et l'occupation du Koweit

- l'Arabie saoudite avec la clique wahabite qui utilise ses pétrodollars pour diffuser sa doctrine à travers le monde et qui a engendré al Qaeda

 

Aujourd'hui ces pays arabes sont supplantés par 2 pays non arabes:

- l'Iran shiite, avec son équipée nucléaire et balistique pour mettre à genoux le Moyen Orient et sans doute au-delà

- la Turquie sunnite qui en 8 ans de pouvoir du parti AKP d'Erdogan a transformé un pays laïc et semi-démocratique en une république islamique. L'historien Bernard Lewis lui donne encore moins de dix ans pour devenir un autre Iran.

 

Comment est-on arrivé là ? L'Islam, mon général !

L'Islam porte en lui les germes de l'extrémisme et de la violence, beaucoup plus que toute autre foi. Il suffit de regarder l'état du monde et l'origine de la majorité des conflits politiques dans le monde:

- de nombreuses sourates préconisent la puissance et la domination de l'autre qui n'est pas musulman

- contrairement à la tradition judéo-chrétienne où certaines interdictions sont absolues, dans le Coran les 3 commandements liés au meurtre, au vol et au faux témoignage ne sont pas "absolus", mais "relatifs", ce qui entraîne à coup sûr la violence (voir www.nuitdorient.com/n2312.htm )

 

Ainsi en 62 ans, l'Islam a réussi à écoeurer ou à tuer 80% des Chrétiens qui vivaient au Moyen Orient à la fin de la dernière guerre mondiale. (voir www.nuitdorient.com/n18.htm)

- en Egypte, les coptes formaient 20% de la population en 1950. Aujourd'hui, ils sont moins de 10%. Ils se sont exilés en Europe et aux Etats-Unis

- au Soudan, on a compté 2,5 millions de morts assassinés au Sud du pays

- au Liban, la majorité chrétienne est devenue une minorité divisée et sans voix

- en Irak, en Syrie et dans les territoires autonomes de Judée-Samarie comme à Gaza, les Chrétiens émigrent en masse vers l'Amérique Latine, au Chili et au Pérou.

 

L'Islam a réussi à chasser tous ses juifs des pays arabes qui sont devenus pratiquement

"judenrein" (voir www.nuitdorient.com/n15.htm). Mais il n'a pas réussi à les dissuader de faire renaître la nation d'Israël, et les Juifs d'Orient comme d'Occident sont revenus repeupler leur terre comme la colombe revient à son colombier après un long périple (voir http://symbole.chez.com/sion.htm )

Pourtant les Musulmans ont tout essayé pour les en empêcher:

- les pogroms de Palestine des années 20/30

- la collusion avec les nazis de leur chef religieux Haj Amin al Husseini qui cherchait à faciliter la "solution finale" au Moyen Orient, l'occupation de la Palestine et de l'Irak en 1942/43

- la collusion des Arabes avec les Anglais pour empêcher les Juifs de débarquer et de s'installer en Terre d'Israël, dans les années 30/40

- les nombreuses guerres offensives menées depuis 1948

- la nucléarisation de l'Iran et ses menaces constantes d'extermination

- et récemment la Turquie qui se faufile derrière l'Iran et qui menace la sécurité d'Israël

 

Malgré toutes ces menaces, Israël comptera en 2012, 6 millions de Juifs, multipliant par plus de 10 la population à son indépendance.

Etat des lieux

 

Israël au Moyen Orient semble aujourd'hui un îlot de démocratie et de progrès au milieu d'un océan de dictatures rétrogrades. Comment alors ne pas susciter les convoitises de ces peuples voisins qui ont longtemps vécu de razzia et de butin ?

En effet, Israël est une "success story" comme disent les anglo-saxons, sur les plans technologiques, économiques, financiers, sur le plan des start-up, de l'esprit d'entreprise, sur le plan des performances, du nombre de prix Nobel par habitant, des différents prix reçus dans tous les domaines notamment culturels. Sur le plan politique, le pays est stable et le niveau de sa dissuasion enviable.

 

En dehors de quelques îlots d'extrême richesse, je dirais de richesse ostentatoire, le Moyen Orient arabo-musulman est délabré dans sa globalité. Le refus de la modernité du nouvel Islam wahabite ou salafiste en est la principale cause. Un rapport récent de l'Onu confirme cette régression socio-économique. Il faut ajouter à cela le mépris de la femme qui s'oppose à son émancipation. Nous avons décrit cette situation dans de nombreux articles parus dans www.nuitdorient.com 

De plus les régimes en place n'ont d'autre but que de se perpétuer, sans aucune place pour une véritable expression populaire. Tous les pays du Moyen Orient sont dans un équilibre fragile, le pouvoir pouvant être renversé du jour au lendemain par la force ou par des urnes truquées ou non, au profit d'un régime islamiste encore plus violent et plus arbitraire.

 

Aujourd'hui l'opinion occidentale est manipulée par des médias et de nombreuses ONG largement financés par cet Islam rétrograde. Ceci explique en partie l'alignement aveugle "des nouvelles gauches" du monde avec des dictatures arabo-islamiques dont le Hamas à Gaza et l'OLP à Ramallah sont les exemples les plus flagrants. Cet alignement vociférant de l'Occident n'est-il pas le prélude à sa vassalisation?

 

LES DEFIS D'ISRAËL

 

Défis sociologiques

 

Démographie

La population juive croit chaque année d'environ 110 000 âmes, excédent des naissances sur les décès et de 25/30 000 personnes, excédent de l'aliyah (montées vers Israël) et des retours sur la yérida (départs d'Israël).

La différence du taux de croissance démographique qui est de 2,1% pour les Juifs et de 2,8% pour les Arabes sera comblée avant 10 ans, les taux respectifs se rejoignant vers les 2,3%, grâce à l'accroissement des populations juives traditionnelles, grâce à la prise de  conscience des populations juives laïques et agnostiques et surtout grâce à l'amélioration du niveau de vie de la population arabe, devenant alors moins prolifique.

 

Education et violence

La population des jeunes est violente et mal éduquée. La violence provient de l'usage de l'alcool et de drogues diverses et d'une situation familiale dissolue. Cette situation s'ajoute à un système éducatif primaire et secondaire peu performant. Les enseignants sont mal payés et les crédits de l'école publique sont en régression.

En 1960, 61% des élèves allaient à l'école publique. Aujourd'hui, il n'y en a plus qu'un tiers des élèves et demain en 2040, on prévoit seulement 14%!

Pour donner à leurs futurs adultes des atouts dans la vie courante, les écoles religieuses devraient inclure dans leur cursus, une langue étrangère, les mathématiques et les sciences. Les écoles publiques, quant à elles devraient intensifier l'enseignement de la culture générale, notamment biblique, l'esprit civique et l'éthique, car au-delà de l'efficacité pour passer des examens et obtenir des résultats, il faut former des citoyens.

 

Ecart de revenus

Avec la libération de l'économie qui était nécessaire, la croissance est venue au rendez-vous, mais elle ne tire pas tout le monde vers le haut, de la même manière. Les laissés pour compte sont passés en 20 ans de 10 000 à 140 000. La pauvreté se situe là où l'éducation est faible, là où le chômage volontaire ou non sévit, c'est-à-dire chez 2/3 des religieux orthodoxes et de 1/3 des Arabes qui ne travaillent pas. Or cette population représente 30% du total et a tendance à croître. Le gouvernement vient de mettre en place des moyens de la juguler (3).

 

Démocratie et liberté d'expression

Dans la 1ère moitié du 20ème siècle les idées humanistes et universalistes avaient un certain sens, face aux fascismes ambiants, issus souvent de la droite de l'échiquier politique, et parfois de sa gauche. Depuis la fin de la 2ème guerre mondiale et surtout depuis la fin de l'URSS, le monde a changé. On a assisté à la naissance de nombreuses nations et l'Onu en compte près de 200 ! Ces nations jeunes et neuves sont rarement démocratiques. Des régimes dictatoriaux, autoritaires ou anarchiques règnent partout en Afrique, en Asie, en Amérique latine, sous couvert de socialisme, de communisme ou de national-socialisme. Les anciennes élites intellectuelles d'Occident sont restées figées dans leurs dogmes d'antan, soutenant ces régimes soi-disant de libération nationale ou révolutionnaires. De fil en aiguille, elles en viennent à soutenir les états autoritaires et les mouvements terroristes ou fascistes du Moyen Orient, notamment le Hezbollah, le Hamas, le Fatah et tutti quanti….

En Israël, ces élites ne sont pas en reste. Issues des mouvements humanistes d'avant-guerre, elles ont participé aux guerres d'indépendance et à la construction du pays. Mais elles n'ont pas évolué sur le plan mental. Elles sont en perte de vitesse du fait de l'évolution rapide de la structure démographique de la société. Dans une génération elles vont disparaître. "Alors après moi le déluge" se disent-elles! Ainsi elles participent au sabotage de leur propre patrie, se permettent tout, cherchant à contrecarrer le destin par la force et par des pressions venant de pays étrangers. C'est le sens du NIF, fonds pour l'établissement d'"un nouvel Israël", à l'image du passé. Alors ces élites menacées enseignent la haine du Juif dans leur propre université. Elles trahissent l'Université qui les paie, hurlant avec les ennemis de leur pays, les incitant au boycott, à désinvestir et à prendre contre lui des sanctions internationales (4).

La liberté d'expression dans une démocratie c'est aussi le respect des institutions, le respect du scrutin populaire, c'est aussi le respect de l'autre tout simplement.

Israël est un pays jeune malgré ses 62 ans. Il devrait trouver des moyens légaux et financiers pour limiter les énormes dégâts causés par ces hurluberlus attardés, ces utopistes d'un autre temps, prêts à vendre leur propre université et leur propre pays, parce qu'ils ne s'y sentent plus à l'aise. Ce pays devrait aussi pouvoir empêcher les élites arabes élues de divaguer publiquement, appelant leurs concitoyens au boycott de leur pays, se transformant en hérauts du jihad ou d'un califat mondial, voire même en dangereux espions.

La liberté d'expression trouve ses propres limites dans une véritable démocratie. Aujourd'hui Israël est assez mûr pour trouver la voie moyenne dans la tolérance.

 

Défis environnementaux

 

Israël est un petit territoire se situant au croisement de 3 continents, de structure géologique particulière, puisqu'on vit aussi bien à 1000 m qu'à - 500m, avec de grandes variétés climatiques, allant des vents de poussière à 45° aux tempêtes de neige.

Aujourd'hui l'eau commence à manquer.

 

Le déficit en eau est évalué à 1 milliard de m3. Les sources habituelles, le lac Kinneret et les nappes phréatiques, commencent à s'épuiser. Le lac a perdu 5,2m en 6 ans et n'est plus qu'à 40 cm de son niveau d'alerte rouge. Comment réduire le déficit ?

Pendant longtemps le pays a caressé le projet d'importer de Turquie de l'eau en bateaux-citernes. Mais un malentendu sur le prix de l'eau rendue n'a pas permis la réalisation de ce projet, qui était par ailleurs condamné du fait de l'évolution désastreuse des relations entre les deux pays. Israël espérait qu'un miracle climatique se produirait, mais celui-ci n'a pas eu lieu.

Alors des solutions plus coûteuses, mais volontaires et autonomes, ont enfin vu le jour. Une centrale de désalinisation de 150Mm3 vient d'être inaugurée à Hadéra (5). Une autre le sera en 2013 à Sorek (capacité 300 Mm3). D'autres doivent suivre, notamment à Ashdod.

Divers moyens sont mis en œuvre pour réduire le déficit:

- traitement des eaux résiduaires pour l'agriculture et l'industrie

- recueil des eaux d'écoulement de pluie dans des bassins imperméabilisés ou, au niveau individuel, dans des citernes pour des usages domestiques

- économies domestiques par des campagnes de sensibilisation pour une meilleure plomberie et par l'addition de gadgets économisant l'eau, étanchéisation des conduits

- …

 

Un autre défi est le niveau de la mer Morte qui perd 1m/an provoquant une modification du paysage écologique (énormes crevasses dangereuses) et mettant en péril les industries chimiques qui en vivent. L'eau douce du Jourdain n'arrive plus à la mer Morte puisqu'elle est puisée pour les besoins aussi bien d'Israël que de la Jordanie qui reçoit 50 Mm3/an. La pluie ne parvient pas à compenser l'évaporation de la mer.

Le projet de canal mer Rouge/mer Morte qui nécessite une coopération avec la Jordanie et d'énormes investissements semble lointain, d'autant plus que les apports d'eau sont salins et non doux, ce qui peut changer la structure aqueuse de la mer Morte, l'écologie et les ressources en sels de l'industrie en place.

 

Les défis sécuritaires

 

En milieu hostile, on n'achète pas la paix. La paix est alors obtenue par la dissuasion. En demandant sans cesse "la paix maintenant", c'est comme si on était prêt à l'obtenir à tout prix, c'est à dire jamais.

Israël doit être prêt pour 4 types de guerre militaire, ce qui est unique dans l'histoire du monde à ce jour:

- guerre conventionnelle (les diverses guerres avec les pays arabes voisins jusqu'à la sortie du Liban Sud en 1995)

- guerre non conventionnelle, avec des missiles porteurs ou non d'armes de destruction massive (depuis l'an 2000, roquettes et katiouchas….)

- guerrilla (cf depuis 1973 commandos suicide, bombes humaines, attaques improvisées – Hezbollah au Liban- Hamas à Gaza)

- conflit urbain ou émeute urbaine (cf Djénine)

 

Pour chacun de ces types de guerre que l'ennemi lui a imposés en 62 ans, Israël a trouvé la parade technique (barrière de sécurité, blocage des côtes, bouclier anti-missile, sous-marin nucléaire…), ou humaine (renseignement, entraînement, commandos…).

Or depuis les accords d'Oslo, l'ennemi a trouvé d'autres moyens de destruction, en dehors des attentats-suicide, les ONG occidentales, les médias, les cours de Justice, et les arènes internationales de l'Onu: plaintes en justice, votes-sanction par des majorités automatiques, désinformation….(6)

 

Défis de l'information (hasbara)

 

Israël n'a jamais été très fort en matière d'information interne comme externe, encore moins pour se faire de la publicité. Car qui dit "publicité" dit "propagande", et qui dit "propagande" dit une bonne part d'exagération, voire de mensonges. Alors que la désinformation bat son plein au Moyen Orient, c'est-à-dire la propagande organisée et systématique, comment voulez-vous qu'un petit pays, voulant simplement s'exprimer pour survivre, puisse s'en sortir ? Tache immense et incertaine.

Un moment le gouvernement avait envisagé de créer une chaîne de télévision internationale pour neutraliser les chaînes arabes et terroristes, al Arabiya et al Jazira. Les émissions en ondes courtes sont limitées à peu de langues dont le persan. Les émissions en persan sont très appréciées par l'opposition iranienne.

 

Il faudrait faire aussi le ménage à la télévision israélienne, car sous prétexte de tolérance, on accepte des insanités contre le pays, dans les émissions en arabe, ce qui serait interdit dans n'importe quel autre pays. En fait les pouvoirs publics semblent désemparés dans cette guerre des ondes et de l'internet. Ils semblent néanmoins avoir opté pour l'information moléculaire, la moins coûteuse.

Tous les citoyens israéliens qui partent à l'étranger en mission d'affaires, de diplomatie, de culture, de science ou d'éducation doivent recevoir une formation spécifique pour discuter et débattre. Ce programme s'appelle "Debate" et 200 séances de 14 heures ont déjà commencé à former ces ambassadeurs à l'étranger. Pour les autres Israéliens sans mission autre que le tourisme, des livrets individuels sont distribués aux points de sortie.

La diaspora est invitée à créer des sites, des documents et des vidéos pour neutraliser la désinformation ennemie, mais aussi celle qui émane de Juifs ou d'Israéliens coopérant avec l'ennemi.

 

ATOUTS

 

Dans ce maelstrom moyen oriental, Israël doit à la fois garder sa spécificité et s'intégrer, encore faut-il que ses voisins l'accueillent pour cela. Ces voisins sont à la fois jaloux des atouts d'Israël et craintifs vis-à-vis de ceux-ci, craignant ne pas pouvoir les égaler. La situation devrait pouvoir évoluer favorablement si les forces du mal, c'est-à-dire celles de l'extrémisme, sont jugulées et empêchées de triompher.

 

Je note pèle mêle les atouts suivants:

- Peuple ancien et nation jeune: les atouts d'un peuple ancien sont l'histoire et la culture qui peuvent le guider dans sa progression. La nation est jeune et dynamique, pleine d'espoir, sans trop d'illusions.

- Pour un petit pays, 3 universités mondialement reconnues comme performantes: Université Hébraïque de Jérusalem, ben Gourion du Négev, Technion de Haifa

- Economie et finances performantes grâce à la sagesse du gouverneur de la banque d'Israël, M Fisher, et celle du 1er ministre B Netanyahou. Taux de croissance prévu en 2010: 3,5/3,7%- Taux de chômage: 7/7,3% - Taux d'inflation: 2,7/2,9%.

Accession à l'OCDE à l'unanimité des 31 pays. Premier pays au monde sur 58 sur le plan de la résilience économique (résistance à la crise) et 17ème sur le plan de la compétitivité. Réserves financières confortables permettant de faire des prêts à d'autres pays.

- High Tech: taux le plus élevé de sociétés étrangères cotées au Nasdaq (bourse de New York), proportionnellement à ses dimensions. De même pour les brevets déposés. Forte inventivité et fort esprit d'entreprise. Fortes avancées dans l'agriculture, la médecine, la protection médicale, l'armement, les énergies alternatives…

Une "Silicon Valley" entre Tel Aviv et Haifa. Premier pays au monde à relever le défi de la généralisation de la charge de voitures électriques sur tout le territoire, par des bornes ou par échange standard de batterie en 2 minutes.

- Culture surabondante mais parfois délirante: musées, théâtres, films primés, musique

- Tourisme soutenu tout au long de l'année et pas seulement biblique.

- Liens étroits avec la Diaspora

 

Les arrière petits enfants de ce grand père de 62 ans devraient aujourd'hui être fiers des accomplissements des anciennes générations et ils doivent œuvrer de plus belle pour défendre ce magnifique colombier qui a été remis en état de fonctionner.

 

Notes

(1) Pour neutraliser cette évolution, sous l'impulsion de GWBush, on assisté à de timides manifestations de la démocratie en Irak après 2003, et dans certains émirats du Golfe.

(2) Un 1er ministre israélien ne semblait pas avoir assimilé ces notions quand il annonçait publiquement "Nous sommes fatigués de la guerre !" Il a été amené de ce fait à mener 2 guerres…

(3) Formation des femmes et création de crèches, formation offerte des hommes en ingénierie, formation complémentaire offerte pour accéder à l'université, incitations financières des employeurs pour embaucher des orthodoxes, subventions pour la création d'entreprises, zones industrielles dans l'environnement orthodoxe, amélioration des services Maftéah' (centre de développement de l'emploi des H'arédim), encouragement pour le service militaire et le service civique….

(4) Mark Tannenbaum, membre du Conseil d'administration de l'Université de Tel Aviv a dû récemment démissionné, car le président de l'université refusait des sanctions contre deux professeurs de l'université qui menaient en Europe une campagne de boycott de leur propre université, Anat Matar et Rachel Giora. Un exemple parmi des dizaines de cas…

(5) Utilisant le procédé fort connu de l'osmose inverse.

Trois usines de désalinisation sont actuellement en marche : Palmahim (45 millions m3), Ashkelon (110 millions m3) et Hadera (127 millions m3). La consommation d'eau des ménages est de l'ordre de 750 millions m3. Le prix de l'eau desalinée reviendra à 2 sh/m3.

(6) L'administration Obama semble vouloir enlever à Israël quelques uns de ses moyens de dissuasion. En effet l'extension des implantations en Judée et Samarie peut être considérée en effet comme un moyen de dissuasion des Palestiniens de prolonger les hostilités. Or le président Obama a exigé l'arrêt de ces extensions aussi bien Judée et Samarie qu'à Jérusalem. De même son administration vient de voter favorablement une réunion en 2012 de la Commission de l'Onu de non prolifération nucléaire pour obliger Israël à dévoiler son arsenal. Or l'ambiguïté du nucléaire d'Israël est un atout de sa dissuasion. Enfin récemment le vote défavorable du Conseil de Sécurité, concernant le blocus de Gaza, où pour la 1ère fois les Etats-Unis n'ont pas utilisé leur veto, est un flagrant révélateur des tentatives répétées du président Obama d'affaiblir l'état hébreu.

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