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LE BON VIEUX TEMPS D'AVANT "LA PAIX"

 

Par Khaled Abou Toameh, journaliste

Pour Hudson New York Programs - Article publié le 26 Janvier 2010

Titre original : The Good Old Days Before Peace

Traduction : Objectif-info

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De nombreux Juifs et Arabes qui vivent au Moyen-Orient regrettent vraiment le bon vieux temps d'avant le processus de paix, d’avant le transport de Yasser Arafat et de l'OLP en Cisjordanie et dans la bande de Gaza, suite à la signature des accords d'Oslo.

Il est temps de crier haut et fort que ce processus de paix n'a été rien d'autre qu'un désastre pour les deux peuples.

 

Qui a aujourd'hui conscience qu'il y a davantage de Juifs et d'Arabes qui sont morts depuis la signature des accords d'Oslo qu'entre 1967 et 1993 ? Ce processus de paix, qui s'est doublé d'un "processus de guerre," a échoué ; il est temps d'essayer autre chose.

La paix véritable entre les Palestiniens et les Juifs ne peut pas intervenir, du moins pas dans un avenir prévisible. Les divergences entre les deux parties demeurent aussi profondes et les parties n'ont pas confiance l'une dans l'autre. Au lieu de parler de résolution du conflit, nous devrions rechercher une bonne gestion du conflit, avec des gestes de bonne volonté des deux cotés.

 

Israël, par exemple, a pu alléger les mesures de sécurité, interrompre l'expansion des implantations en Cisjordanie, et contribuer à l'amélioration des conditions de vie des Palestiniens. Les Palestiniens pourraient de leur côté stopper toutes les manifestations de violence et d'incitation à la haine contre Israël et porter leurs efforts sur la construction d'institutions gouvernementales et d'infrastructures solides pour le futur état palestinien.

Gérer le conflit veut dire le maintenir à un bas niveau d'intensité, dans l'espoir d'un effet de modération, autant sur les Juifs que sur les Palestiniens.

 

Au bon vieux temps qui a précédé le processus de paix au Moyen-Orient, tout ceux qui vivaient en Cisjordanie et dans la bande de Gaza pouvaient à leur réveil de bon matin prendre leur voiture et se rendre n'importe où en Israël.

On ne connaissait pas les attentats suicide, ni les attaques de voitures (ni le vol de voitures).

Il n'y avait pas de tirs de fusées ni de roquettes sur Israël depuis la Cisjordanie ou la bande de Gaza.

Plus de 200.000 Palestiniens avaient l'habitude de travailler tous les jours en Israël.

Il n'y avait ni barrière de sécurité, ni mur de séparation en Cisjordanie.

Il n'y avait pas de milices armées du genre des Brigades des Martyrs d'Aqsa, du Fatah ni les bataillons du Jihad islamique de Jérusalem, écumant les rues des communautés palestiniennes.

Les villageois palestiniens avaient libre accès à leurs terres et à leurs fermes en Cisjordanie et dans la bande de Gaza.

Des milliers de marchands palestiniens de Cisjordanie et de la bande de Gaza convergeaient vers Tel Aviv et d'autres villes israéliennes, presque chaque jour pour faire des affaires. On pouvait voir des milliers de familles palestiniennes passer un bon moment sur les plages israéliennes, dans les parcs et les restaurants.

Il n'y avait pas de barrages routiers militaires permanents entre la Cisjordanie et la bande de Gaza ou entre ces territoires et Israël. Les barrages ne sont apparus que parce que la sécurité les a rendus nécessaires.

Il y avait un gouvernement et une force de police en Cisjordanie et dans la bande de Gaza, et les Palestiniens savaient à qui ils avaient affaire et quel était l’endroit où on devait les trouver. Les Palestiniens n'avaient pas à prendre garde à une dizaine de forces de sécurité et de milices créées par l'OLP après la signature des accords d'Oslo.

Des milliers de Juifs israéliens affluaient dans les villes et les villages palestiniens, particulièrement les week-ends, pour acheter des légumes et des fruits, relativement bon marché et goûter "au kebab et au houmous" du coin. Les Juifs israéliens avaient l'habitude de faire réparer leur voiture en Cisjordanie et dans la bande de Gaza. Ils avaient l'habitude d'aller voir leur dentiste à Qalqilya, à Bethlehem et à Jénine.

Les Palestiniens n'avaient pas besoin d'un permis spécial pour entrer en Israël.

Jérusalem était ouverte à tous les Palestiniens et même l'OLP avait de nombreux bureaux dans la ville.

Les Palestiniens pouvaient se déplacer à leur gré en Israël et même obtenir la citoyenneté israélienne s'ils se mariaient avec une personne de citoyenneté israélienne.

Nous en sommes arrivés au point où beaucoup de Juifs et d'Arabes disent, avec un peu d'ironie, qu'ils regrettent le bon vieux temps d'avant "la paix".