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IL FAUT SOUTENIR ISRAEL

CAR S'IL TOMBE, NOUS TOUS, NOUS TOMBERONS

 

Par José Maria Aznar, ex 1er ministre d'Espagne

The Times –Londres 17/06/10

Traduction Albert Soued http://soued.chez.com pour www.nuitdorient.com

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La colère à propos de Gaza est une diversion. Nous ne pouvons pas oublier qu'Israël est le meilleur allié de l'Occident dans une région turbulente.

Cela fait trop longtemps maintenant qu'il n'est plus "à la mode" de défendre Israël. A la suite du récent incident de la flottille remplie d'activistes anti-israéliens en Méditerranée, il est difficile de trouver une cause aussi impopulaire à défendre.

Dans un monde idéal, l'assaut des commandos israéliens sur le Mavi Marmara ne se serait pas terminé par 9 morts et des douzaines de blessés. Dans un monde idéal, les soldats auraient été accueillis paisiblement à bord. Dans un monde idéal, aucun état, notamment un allié récent d'Israël comme la Turquie, n'aurait promu et organisé une flottille dont le seul but était de créer une situation impossible pour Israël, c'est-à-dire choisir entre l'abandon de sa politique de sécurité et le blocus naval, ou risquer la colère du monde.

Dans nos relations avec Israël, il faut dissiper les brumes rousses de la colère qui trop souvent brouillent notre jugement. Une approche équilibrée et raisonnable devrait inclure les réalités suivantes.

D'abord l'état d'Israël a été créé par une décision de l'Onu. Par conséquent, sa légitimité ne peut pas être mise en question. Israël est une nation qui a des institutions profondément ancrées dans la démocratie. C'est une société ouverte et dynamique qui ne cesse d'exceller dans la culture, la science et la technologie.

Ensuite, grâce à ses racines, son histoire et ses valeurs, Israël est une nation occidentale à part entière. En effet, c'est une nation occidentale normale, mais qui est confrontée à des situations anormales.

Unique en Occident, c'est la seule démocratie dont l'existence est menacée depuis sa création. Elle a d'abord été attaquée par ses voisins, avec des armes conventionnelles. Puis elle a fait face au terrorisme culminant, vague après vague, dans des attentats-suicide. Aujourd'hui sous l'instigation d'islamistes radicaux et de leurs sympathisants, elle affronte une campagne de dénigrement à travers la loi internationale et la diplomatie.

62 ans après sa création, Israël se bat encore pour sa survie. Puni par des missiles qui pleuvent du nord comme du sud, menacée de destruction par un Iran qui cherche à acquérir des bombes nucléaires et pressé par les amis comme les ennemis, il semble qu'Israël n'ait aucun moment de répit.

Pendant des années, l'Occident a concentré son attention sur le processus de paix entre Israéliens et Palestiniens, et on peut le comprendre. Mais si Israël est en danger aujourd'hui et si toute la région est en train de glisser vers un avenir très préoccupant, ce n'est pas du tout parce que les parties ne s'entendent pas sur les moyens de résoudre le conflit. Les paramètres de tout accord de paix futur sont clairs, même si pour chaque partie, le processus final à atteindre est difficile et douloureux.

Les menaces réelles à la stabilité régionale se trouvent, cependant, dans la montée d'un islamisme radical qui voit la destruction d'Israël comme l'accomplissement d'un destin religieux et, simultanément, dans le cas de l'Iran, comme une expression de ses ambitions pour une hégémonie régionale. Les 2 phénomènes sont des menaces qui affectent non seulement Israël, mais aussi tout l'Occident et le monde entier.

 

Le cœur du problème se trouve dans la manière ambiguë et souvent erronée avec laquelle de nombreux pays occidentaux réagissent à la situation. Il est facile de blâmer Israël pour tous les maux du Moyen Orient. Certains agissent et parlent comme si on pouvait parvenir à une nouvelle entente avec le monde musulman, à condition de sacrifier l'état d'Israël sur l'autel de cette entente. Ce serait une folie.

Israël est notre première ligne de défense dans une région turbulente qui risque à tout moment de sombrer dans le chaos, une région vitale pour notre sécurité énergétique, du fait de notre surdépendance du pétrole du Moyen Orient, une région qui constitue une frontière dans le combat contre l'extrémisme. Si Israël sombre, nous tous nous sombrerons.

 

Pour défendre le droit d'Israël à exister en paix et dans des frontières sûres, il faut un degré de clarté morale et stratégique qui trop souvent semble avoir disparu en Europe. Les États-Unis montrent des signes inquiétants car ils empruntent la même voie.

L'Occident traverse une période de confusion quant à l'avenir du monde. Dans une large mesure, cette confusion vient d'une sorte de doute de soi masochiste qui concerne notre propre identité, du fait du politiquement correct et du multiculturalisme qui nous forcent à nous mettre à genoux devant les autres, et d'une laïcité qui, ironie du sort, nous aveugle, même lorsque nous sommes confrontés à des djihadistes qui font la promotion d'une foi fanatique. Abandonner Israël à son sort, en ce moment critique, ne servirait qu'à illustrer combien nous avons sombré et combien notre déclin semble désormais inexorable.

On ne peut pas laisser faire. Motivé par le besoin de reconstruire nos propres valeurs occidentales, exprimant une profonde inquiétude au sujet de la vague d'agression contre Israël, et conscient que la force d'Israël est notre force et que la faiblesse d'Israël est notre faiblesse, j'ai décidé de promouvoir une nouvelle initiative d'"Amis d'Israël" avec l'aide de quelques personnalités, dont David Trimble [ex-Premier ministre d'Irlande du Nord], Andrew Roberts [historien anglais], John Bolton [ex-ambassadeur américain aux Nations unies], Alejandro Toledo (ancien président du Pérou), Marcello Pera (philosophe et ancien président du Sénat italien), Fiamma Nirenstein (auteure et politicienne italienne), le financier Robert Agostinelli et l'intellectuel catholique George Weigel.

 

Nous n'avons pas l'intention de défendre une politique spécifique ou un gouvernement israélien particulier. Les auteurs de cette initiative sont certains d'être parfois en désaccord avec certaines des décisions prises par Jérusalem. Nous sommes des démocrates et nous croyons en la diversité.

Ce qui nous lie, toutefois, est notre soutien indéfectible à Israël et à son droit à exister et à se défendre. Que des pays occidentaux se rangent du côté de ceux qui remettent en question la légitimité d'Israël, jouent avec des questions de sécurité vitales pour Israël au sein des instances internationales, ou apaisent ceux qui s'opposent aux valeurs occidentales plutôt que de s'élever vigoureusement pour la défense de ces valeurs, n'est pas seulement une grave erreur morale, mais une erreur stratégique de premier ordre.

 

Israël est une partie essentielle de l'Occident. L'Occident est ce qu'il est grâce à ses racines judéo-chrétiennes. Si l'élément juif de ces racines est déterré et Israël perdu, alors nous sommes perdus aussi. Que cela nous plaise ou non, nos destins sont inextricablement liés.

 

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