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Sollicitude Israélienne et Apathie Arabe

 

Par Michael Curtis

Adaptation Française Thérèse Zrihen-Dvir,

http://theresedvir.com/ - 8/3/14

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Le contraste ne saurait être plus colossal ! Israël a contribué à alléger les souffrances des Syriens, pendant que le reste du monde parle de cette souffrance, mais fait peu pour la soulager.

Le 18 Février 2014, Benjamin Netanyahu, Premier ministre d'Israël, visitait des Syriens blessés dans un hôpital de campagne israélien au plateau du Golan.

Le 5 Mars 2014, Chris Gunness, porte-parole de l'Office de secours et de travaux des Nations Unies (UNRWA), signalait la profonde souffrance des civils dans le camp palestinien de Yarmouk à Damas et de l'ampleur du problème de la famine, malnutrition et l'absence de soins médicaux dans le camp - mais peu de renfort vint des pays Arabes.

 

Depuis 1948, la Syrie est en guerre avec Israël, après avoir refusé de signer un accord d'armistice pour mettre fin à la belligérance. Néanmoins, Israël perpétue son aide aux personnes qui ont fui la guerre civile en Syrie. Jusqu'ici cette guerre civile a couté au moins 140.000 vies, près de deux millions de personnes sont sans abri et quelques 700 syriens blessés - hommes, femmes et enfants – qui sont entrés en Israël pour être traités pour leurs blessures de guerre à l'hôpital de campagne militaire du plateau du Golan. On  y compte des combattants blessés, refoulés par la Jordanie, qui se sont rendus en Israël. Les personnes ayant besoin d'un traitement supplémentaire ont été transportées par avion vers des hôpitaux plus au sud d'Israël avec des équipements spécialisés. En copplément à ces soins médicaux, d'autres Israéliens, dont l'actrice Natalie Portman, ont fait don de fonds et de vêtements pour les femmes et les enfants syriens.

 

Chose étonnante, certains groupes particuliers dans les médias, les universités, les églises traditionnelles et les syndicats, qui nourrissaient soi-disant des soucis pour les Palestiniens en Cisjordanie, soutiennent le boycott de l'Etat d'Israël, mais de façon ridiculement incompréhensible, ignorent totalement cette aide extraordinaire israélienne à la souffrance de ses ennemis, même s’ils ne sont que nominalement ennemis. Ce qui est encore plus surprenant, c'est que ces mêmes personnes ont également dit ou fait si peu pour améliorer le sort des Palestiniens qui souffrent du traitement brutal et indifférent des Syriens dans le camp de Yarmouk.

Une fois de plus, leur comportement révèle leur hypocrisie et démontre que la vraie nature de leurs actions est d'agir contre Israël plutôt que de défendre les Palestiniens.

 

Le Yarmouk est un quartier qui s’étend sur environ 2 km2, et se situe à quelques 8 km du centre de Damas. A un moment, il abritait 180,000 réfugiés palestiniens, ou plus précisément les enfants, petits-enfants, et de plus en plus de petits-enfants de ceux qui avaient quitté leur foyer après que les armées arabes eurent attaqué l'Etat d'Israël naissant. L'intégration de ces dits réfugiés dans la population générale a été empêchée par les Etats arabes.

Ce quartier est presque une ville en soi et il est devenu le théâtre de combats intenses, où les Palestiniens se sont rangés avec différents groupes rebelles. Certains, comme le groupe Liwa al-Asifa et d’autres partisans du Hamas, soutiennent l'Armée de la Syrie libre. D'autres, comme le Front Populaire pour la Libération de la Palestine- le Commandement général (FPLP-CG), dirigé par Ahmed Jibril, soutiennent le régime du président Bashar al-Assad. (C'était Jibril qui en Juin 2011 avait orchestré une attaque contre les forces israéliennes dans le Golan). En outre, les Palestiniens luttent contre Jabhat al-Nusra, groupe affilié d'Al-Qaïda, actif dans le camp.

 

L'absence d'aide humanitaire nous est révélée par la réalité sordide que l'entrée de vivres n’a été autorisée dans cette zone que le 18 Janvier 2014. Par la suite, certaines personnes, principalement des malades ou des femmes enceintes, ont été autorisées  à entrer et sortir de la zone contrôlée par Assad. Plus d’une centaine d’individus sont morts d’inanition ou de maladies liées au manque de nutrition depuis le siège imposé il y a environ un an par Assad. Aucune aide alimentaire ou médicale n’a été autorisée à entrer dans la zone. La plupart des Palestiniens ont maintenant fui la région, et se sont réfugiés dans d'autres parties de Damas ou au Liban. Environ 18.000 sont encore pris au piège.

Il n'est guère nécessaire d'insister sur le fait que si le Yarmouk avait été assiégé par des forces israéliennes, la situation serait couverte par les médias de masse anti-israéliens et par les antisémites et anti-israéliens de service, et les Nations Unies auraient adopté de nombreuses résolutions condamnant l'Etat juif.

Le silence sur les atrocités arabes au Yarmouk est assourdissant et épouvantable. - Amnesty International n'a pas publié un rapport de 87 pages condamnant la Syrie pour ces atrocités, comme il l'a fait en Février 2014, quand il a censuré les actions israéliennes, telles que les points de contrôle en Cisjordanie.

- Oxfam International n’a pas eu des problèmes avec l'un de ses "ambassadeurs", comme il l'eut avec Scarlett Johansson.

- La romancière Alice Walker, qui a déclaré qu'Israël était "un Etat d'apartheid, pire que le célèbre régime sud-africain ou même l'ancienne Amérique du Sud", n'a pas organisé une flottille internationale pour briser le siège de Yarmouk.

- Roger Waters n'a pas encore informé les autres musiciens de ne pas faire des tournées en Syrie.

- L'Association des Etudes Américaines, après sa résolution de boycotter les universités israéliennes, n'a pas encore réussi à situer l’emplacement de Yarmouk sur ​​la carte.

- Comme toujours, l'ONU reste "profondément préoccupée" par la situation humanitaire désespérée dans le Yarmouk.

Pourtant, ce n’est que le 22 Février, 2014 que le Conseil de sécurité des Nations unies a décidé à l'unanimité une résolution appelant à l’expédition de vivres et d'aide pour le quartier, et exhortant les deux parties impliquées dans la guerre civile de permettre aux convois d'aide d'atteindre les civils. C’est à peine une forte résolution, car elle n'entraine pas de sanctions qui doivent être imposées si les parties désobéissent. Néanmoins, l'UNRWA a déclaré qu'il a fourni environ 6000 colis alimentaires à la zone sinistrée, même si la livraison de cette aide ait été intermittente en raison de la poursuite des combats.

Ne vous attendez surtout pas à une série de remarques impartiales et honnêtes des boycotteurs d'Israël sur la faim et l'humiliation infligées aux Palestiniens par d'autres Arabes ? Quand rendront-ils compte de la brutalité de la guerre civile et des combattants du Hezbollah en Syrie, qui ont soudain découverts des missions de libérateurs par la terreur, par la tuerie des Palestiniens ? Ils semblent s’être lamentablement fourvoyés par les fausses déclarations des dirigeants arabes sur la cause palestinienne et bernés par le fait que ces leaders revêtent des kuffiyas, foulards palestiniens traditionnels. Mais ils sont surtout aveugles devant le peu d'aide tangible fournie aux Palestiniens par les Etats arabes.

 

Ces dirigeants et peut-être les peuples arabes dans leur ensemble doivent penser du symbolisme de Yarmouk. C'est le lieu de la bataille historique en 636, lorsque les forces musulmanes ont vaincu les armées de l'Empire romain d'Orient, mettant ainsi fin à la domination byzantine en Syrie. Elle a été longtemps célébrée comme une grande victoire arabe, presque au début des conquêtes islamiques après la mort du Prophète.

Le Yarmouk n'est pas le site d'une victoire arabe aujourd'hui.

Le mythe de la fraternité et solidarité arabe peut se perpétuer. Le dénuement au Yarmouk montre combien il est creux.

 

Entre-temps, les Syriens qui cherchent une aide médicale continuent à l’obtenir en Israël et à y être traités. Seuls les non informés, bigots et doctrinaires du mouvement BDS semblent ignorer tous ces faits.