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Réveiller l’Amérique de son Sommeil

 

Par Caroline B. Glick

Jerusalem Post 21 février 2014

http://www.jpost.com/Opinion/Columnists/Rousing-the-Americans-from-their-slumber-342118

Adaptation française de Sentinelle

Le nouveau livre de Caroline Glick paraîtra le 4 mars 2014 :

The Israeli Solution: A One-State Plan for Peace in the Middle East

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Bolton : la politique sur 3 fronts d’Obama, fondée sur trois pistes de négociation avec l’Iran, la Syrie, les Palestiniens et Israël échouera totalement avec une quasi-certitude.  

Dans un éditorial du “Los Angeles Times” mercredi, l’ancien ambassadeur des USA à l’ONU  John Bolton, a prévenu ses compatriotes du désastre qui les attend si le président Barack Obama ne modifie pas le cours de la politique des USA au Moyen-Orient.

Bolton a averti : la politique sur 3 fronts d’Obama, fondée sur trois pistes de négociation avec l’Iran, la Syrie, les Palestiniens et Israël échouera totalement avec quasi-certitude. 

 

Selon ses termes : "L’Iran émergera plus puissante, sur le point de posséder des armes nucléaires transportables, tout en continuant de financer et d’armer des terroristes à travers le monde. Le président syrien Bashar ell Assad survivra probablement, ce qui est déjà mauvais en soi, mais ce sera encore aggravé par l’affirmation qu’il tient de la force russe et iranienne. Israël aura encore moins confiance en Washington qu’aujourd’hui, et paradoxalement, les Palestiniens seront encore plus anti-américains, parce que Obama ne pas sera capable de leur offrir les concessions israéliennes qu’il leur a prédites". 

Bolton a conclu tristement : "Le danger croissant est que seul un autre 11 septembre [2001], un autre désastre produira le réveil nécessaire. Une tragédie se prépare pour notre pays si nous continuons sur cette lancée".

Ecrivant dans la revue “Strafor” le même jour, l’analyste stratégique George Friedman expliqua pourquoi l’avertissement de Bolton sera ignoré par le public.

Friedman nota que dans les années passées, les évènements récents au Venezuela, en Ukraine, en Russie et au-delà auraient suscité une préoccupation publique intense.

Mais, écrit-il "Cette semaine, les Américains semblaient indifférents à tout cela".

Friedman nota que cette indifférence populaire envers la politique étrangère n’est pas motivée par un attachement idéologique à l’isolationnisme, comme ce fut le cas dans les années 1930. "C’est une position pratique, pas systématique", expliqua-t-il.

Comme il ne voit pas d’attachement à l’isolationnisme profondément enchâssé chez le Peuple américain, Friedman expliqua que leur indifférence actuelle prendra sûrement fin selon les circonstances.

L’analyse de l’humeur américaine par Friedman est certainement juste. Et Bolton a sûrement raison sur les dangers inhérents à cette disposition.

Chaque jour, les USA sont soumis à des humiliations et des défis plus grands à sa puissance et à son prestige. Des déclarations des dirigeants iraniens rejetant le démantèlement de leurs installations nucléaires, couplées à des menaces d’attaques des installations américaines et le mépris témoigné envers Israël par la puissance américaine conduisent à une érosion catastrophique des capacités de dissuasion des USA à l’encontre de Téhéran.   

Comme sujets des intenses efforts de compromis des USA, les Palestiniens ne viennent qu’en seconde position après l’Iran. Et comme pour l’Iran, ces efforts viennent aux dépens directs d’Israël, l’allié le plus important des USA au Moyen-Orient.

Pourtant, comme les Iraniens, les Palestiniens accueillent les efforts américains avec mépris. Chaque jour, des dirigeants palestiniens en rajoutent dans l’incitation à la haine contre Israël et les Juifs et leurs condamnations moqueuses des efforts du gouvernement Obama pour contraindre Israël à satisfaire leur moindre caprice.

Depuis 1979, l’Egypte a servi d’ancre à la structure d’alliance des USA dans le monde arabe. Elle a partagé l’opposition des USA au terrorisme islamique, et a mené une campagne soutenue pour vaincre les forces du jihad en Egypte, tout en restant en dehors du cercle de la guerre contre Israël.

Quand des protestations ont commencé en Egypte il y a trois ans, plutôt que de se tenir auprès de son allié, Obama a largué le président égyptien Hosni Moubarak et a pris le parti des Frères Musulmans jihadistes.

Après avoir emporté une élection populaire, les Frères Musulmans ont immédiatement commencé à transformer l’Egypte en un Etat islamique pro-jihadiste. Et pourtant, le gouvernement [américain] s’est opposé à la décision de l’armée de chasser les Frères Musulmans du pouvoir l’été dernier, même quand cette décision empêchait l’Etat arabe le plus vital stratégiquement de devenir l’épicentre du jihad mondial. Il a alors cessé l’aide militaire des USA à l’Egypte.  Aussi désormais l’armée [égyptienne] renouvelle ses liens avec la Russie, après avoir abandonné Moscou pour Washington en 1974. Et ainsi de suite à travers le monde.

 

Le Japon est le point d’ancrage de la puissance américaine en Extrême-Orient. Et aujourd’hui, les Japonais attaquent ouvertement Washington alors que leur frustration s’accroît avec la faiblesse de la réponse du gouvernement [américain] à l’aventurisme chinois. Etsuro Honda, conseiller très écouté du Premier Ministre Shinzo Abe a déclaré au Wall Street Journal cette semaine que le Japon doit développer sa capacité militaire lui-même. L’implication – le Japon ne fait plus confiance aux USA pour le défendre – est évidente.

 

Alors que Friedman a raison de dire que les Américains ne veulent pas s’occuper de politique étrangère, et que Bolton a raison quant à leur indifférence dangereuse face aux échecs massifs d’Obama, la vérité est qu’une autre attaque d’une magnitude comparable à celle du 11 septembre 2001 est la seule chose qui puisse mettre fin à leur éloignement du réel.  

Tout ce qui est nécessaire pour réveiller les Américains de leur sommeil est une alternative à la politique étrangère d’Obama et une direction politique capable de convaincre le public que leur alternative est meilleure.

Tragiquement, aujourd’hui le Parti Républicain vacille entre deux politiques étrangères qui ont toutes échoué, que le public américain a vu échouer, et qui sur les points clés étaient alignés sur les composantes centrales de la politique étrangère en faillite d’Obama.

- D’un côté, il y a l’isolationnisme. Le sénateur Rand Paul est l’avocat le plus affirmé d’une politique étrangère isolationniste. Pour servir sa position, Paul a été l’un des deux seuls Sénateurs Républicains opposés à l’adoption de nouvelles sanctions contre l’Iran dans le cas où les pourparlers en cours ne parviendraient pas à un accord qui neutraliserait la menace d’un Iran nucléaire. Comme il l’a dit récemment : « Je crois qu’au fond nous devons donner une chance aux négociations. J’espère que les sanctions éviteront la guerre. Nous avons été impliqués dans deux longues guerres au Moyen-Orient. Et je pense qu’il vaudrait mieux que nous fassions tout ce qui est possible pour éviter une autre guerre maintenant ».

Les attaques du 11 septembre ont discrédité l’isolationnisme comme stratégie de politique étrangère. Ces attaques ont démontré au Peuple américain que les menaces croissent quand ils ne les traitent pas. Ignorer les ennemis de l’Amérique n’est pas une option. Mais certainement, si la politique étrangère permet à ceux-ci d’acquérir des armes nucléaires par des négociations vaines n‘est pas une politique que soutiennent la plupart des Américains.

Alors que la plupart des Américains ne sont pas isolationnistes, la position de Paul n’est pas une alternative viable à la politique de compromis d’Obama. De plus, puisque en ce qui concerne l’Iran, son isolationnisme est aligné sur la compromission d’Obama, Paul n’est pas en positon de créer un sérieux défi à la politique étrangère d’Obama ou de rallier le public à un abandon de cette politique étrangère pour la remplacer par la sienne.

- Par opposition à Paul et aux isolationnistes, il y a le Sénateur John McCain et les Démocrates Wilsoniens. Leur idée est que les USA doivent intervenir à l’étranger pour promouvoir la démocratie. Alors que McCain s’oppose à la politique de compromis d’Obama avec l’Iran en permettant ainsi à la mollahcratie d’acquérir des armes nucléaires, ses hypothèses idéologiques néoconservatrices ont poussé McCain à soutenir la décision d’Obama de stopper le soutien à Moubarak en Egypte. McCain s’est aussi fait l’avocat de la participation des USA à l’effort de l’OTAN pour chasser du pouvoir l’homme fort libyen, mais inoffensif, Mouammar Khaddafi.

Aujourd’hui McCain soutient la décision d’Obama d’interrompre l’assistance militaire au régime de l’armée d’Egypte anti-jihadiste, parce que le gouvernement jihadiste des Frères Musulmans que l’armée a chassé a été élu démocratiquement.

La guerre en Iraq a discrédité le néo-conservatisme Wilsonien de McCain. Et l’abandon par Obama du régime de Moubarak en Egypte soutenu par McCain a détruit la crédibilité des USA au Moyen-Orient et ouvert la voie à un retour de la Russie comme médiateur du pouvoir régional pour la première fois depuis quarante ans.

Du fait de l’impopularité de l’engagement idéologique de McCain à user de la puissance des USA pour cultiver des gouvernements démocratiquement élus dans le monde islamique au sein du public américain, et du fait aussi de son soutien périodique à certaines des politiques les plus désastreuses d’Obama, comme Paul, McCain ne peut pas construire une alternative populaire crédible à la politique étrangère d’Obama.

- Il existe une troisième option, orpheline aujourd’hui dans le discours de la politique étrangère des USA. Cette troisième option exige d’abord de comprendre les fondements de la politique étrangère d’Obama, et fonctionne en proposant une alternative politique, basée sur la fondation opposée.

De la Russie à l’Iran, d’Israël à l’Extrême-Orient, la politique étrangère d’Obama appelle les USA à apaiser ses adversaires aux dépens de ses alliés. En son cœur même, elle se forme sur la conviction que la raison pour laquelle les USA ont des adversaires, c’est parce qu’ils ont des alliés. Avec cette manière de penser, si les USA n’avaient pas soutenu Israël, alors ils n’auraient pas eu de problème avec le monde musulman. Si les USA n’avaient pas soutenu la Colombie et le Honduras, ils n’auraient pas eu de problème avec le Venezuela et le Nicaragua. Si les USA n’avaient pas soutenu le Japon et la Corée du Sud, ils n’auraient pas eu de problème avec la Chine et la Corée du Nord. Et si les USA n’avaient pas soutenu l’Egypte et l’Arabie saoudite, ils n’auraient pas eu de problème avec les Frères Musulmans et ses rejetons terroristes, ou bien avec l’Iran et ses armées terroristes.   

La réponse convenable à cette vision du monde et à sa politique correspondante est fondée sur le soutien des USA à ses alliés et l’opposition aux ennemis des USA. Elle est justifiée en reconnaissant que les alliés dissuadent et affaiblissent les ennemis.

Dans plusieurs dossiers clés, soutenir les alliés des USA nécessitera moins plutôt que davantage de déploiements outre-mer.

 

Par exemple, comme les dirigeants d’Israël l’ont déclaré depuis la fondation de l’Etat, Israël n’a aucun intérêt a avoir qui que ce soit d’autre pour mener des guerres pour se défendre. Tout ce dont il a besoin, c’est la force – militaire, économique, territoriale et politique – pour se défendre lui-même.

Plutôt que de chercher à affaiblir Israël en le contraignant à des frontières indéfendables de façon à faire place à un Etat terroriste palestinien dans son cœur historique, les USA devraient abandonner leur soutien aux terroristes palestiniens et assurer qu’Israël dispose de la puissance pour se défendre dans une région marquée par une instabilité et un danger sans précédent.

Un Israël puissant sera une force pour la stabilité régionale et fera progresser la sécurité des USA tout en formant la fondation solide d’une structure d’alliance renouvelée dans la région.

De même, les USA devraient accepter la préparation du Japon à se défendre, par lui-même. Sans appétit pour faire la guerre pour ses alliés, mais avec une préoccupation croissante quant à l’aventurisme militaire de la Chine, les USA devraient soutenir le désir de Tokyo de se défendre.

Il en va de même pour la Corée du Sud. Plutôt que d’éconduire le désir de Séoul de construire des installations de retraitement du plutonium et d’enrichissement d’uranium, Washington devrait soutenir l’objectif de la Corée du Sud d’être un contrepoids à l’arsenal nucléaire de Pyongyang et à sa prolifération nucléaire hyperactive.

 

C’est une règle de cour d’école, mais c’est vrai pour les nations comme ça l’est pour des garçons de dix ans : sois bon avec tes amis et méchant pour tes ennemis. Alors les gens voudront être tes amis. Et ils ne voudront pas être tes ennemis.

Inspirée par sa simplicité, éprouvée et démontrée à travers les âges, cela peut entraîner le Peuple américain à reconnaître les dangers inhérents à la politique étrangère d’Obama et à adopter une politique étrangère alternative, et une autre direction politique, avant que le désastre ne frappe.