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La Gauche Israélienne n’a-t-elle pas Encore Compris ?

 

Par Nessim Robert Cohen-Tanugi

19/12/14

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En plus de 20 ans, la paix promise par les accords d’Oslo est toujours introuvable malgré de très nombreuses tentatives. Et contrairement aux espoirs de la prétendue Communauté internationale, elle est loin d’être trouvée. Elle ne le sera que lorsque les Palestiniens auront accepté et reconnu la légitimité des Juifs dans l’ex Palestine alors que les Juifs admettent déjà une légitimité arabe sur cette terre.

La paix passe en effet par la reconnaissance de cette double légitimité.

Les Juifs ont des droits légitimes sur cette terre au nom de l’histoire, de leur foi, de leur présence et de la fidélité ininterrompue envers la terre de la Bible.

Les Arabes palestiniens ont des droits légitimes du fait de leur naissance sur cette terre.

 

Sur ces principes de base il est évidemment possible de construire plusieurs scénarios de cohabitation pacifique. Et ce sont sur ces mêmes postulats que les Européens et les Américains veulent construire la paix.

Si cette paix n’a pas été encore trouvée, c’est que ces postulats de base ne sont pas respectés. Et le constat est sans appel : les Arabes dans leur ensemble, puis les Palestiniens en particulier, ont refusé et refusent toujours de reconnaître la légitimité d’un Etat juif dans l’ancienne Palestine.

C’est clair dès 48 pour l’ensemble des Arabes. Alors que la Résolution de l’ONU était fondée sur un partage entre deux Etats, l’un Juif, l’autre arabe, et qu’Israël a accepté ce partage (soulignons-le bien) les Arabes ont catégoriquement repoussé toute présence ou Etat juif sur cette terre. Et jusqu’en 1967 et au-delà, les Arabes ont répondu aux offres de paix répétées par la résolution de Khartoum du 1er septembre 1967  dite des trois NON : Non à la paix avec Israël, Non à la reconnaissance d’Israël, Non à a négociation avec Israël.

 

Quelques années plus tard, le Général Nemeyri, chef du Soudan,  a martelé aux Arabes son slogan hélas lucide : «  Israël ne sera pas détruit par la guerre mais par la paix. » Ces paroles ont fini par faire réfléchir Arafat et plus encore Abbas qui en a fait le fondement de sa stratégie. Le Fatah a alors formulé son « plan par étapes » : fonder un Etat palestinien sur la moindre restitution de la terre de Palestine pour s’étendre progressivement jusqu’à la Palestine intégrale, du Jourdain jusqu’à la mer.

Avec diplomatie et ruse, Abbas a joué la carte du partage et les Israéliens ont cru à sa bonne foi et sa volonté d’un accord de paix. Malheureusement, il s’est démasque comme Arafat l’a fait avec Clinton et Barak qui ont accepté la quasi totalité des revendications alors qu’Arafat a cassé le processus quand il lui a fallu signer la reconnaissance définitive de l’existence de l‘Etat juif d’Israël et la fin du processus. Et cela était impossible pour lui parce qu’il voulait garder une carte en main qui lui permette de relancer la guerre jusqu’à la disparition d’Israël. Il a avoué d’ailleurs que sa survie aurait été menacée s’il avait renoncé à la Grande Palestine du Jourdain à la Méditerranée.

L’accord avec Olmert, puis les négociations avec Livni et Netanyahou ont buté à nouveau sur le refus absolu de reconnaître Israël comme Etat juif afin de laisser ouverte l’option de la Grande Palestine. L’étape suivante en effet, pour Abbas à son tour est de soulever les Arabes israéliens renforcés par les réfugiés pour submerger démographiquement les israéliens.

 

La vérité est qu’avec un Etat palestinien, il y aurait 59 états arabo-musulmans mais Abbas refuse qu’il y ait un seul Etat du peuple juif ! Refuser ce droit à un seul Etat juif dans le monde ne veut pouvoir dire qu’une seule chose c’est avouer qu’Abbas ne veut pas de l’existence d’un Etat juif et qu’Israël devra devenir à terme un Etat arabe de plus.

De plus il y a nombre d’indices indiscutables de l’espoir des Palestiniens et d’Abbas de voir Israël devenir un Etat arabe : tout d’abord, ils le disent, le répètent et l’écrivent ; ils continuent dans leurs cartes géographiques à présenter la Palestine comme unifiée et arabe ; les imams, y compris ceux de la zone du Fatah, appellent publiquement à une Palestine arabe unifiée sans Etat juif ; Abbas a exigé que lors de la partition éventuelle, la Palestine soit « judenrein », ce qui est un scandale inacceptable, égal à l’idéologie proclamée par Hitler.

On voit bien la méthode pratiquée et revendiquée par Abbas ; déjudaïser la Palestine, harceler sans cesse les Israéliens et c’est ce qu’il fera si la Palestine sera proclamée.

Entre les Israéliens et les Palestiniens, la dissymétrie est flagrante : Israël reconnaît la légitimité arabe sur cette terre, les Palestiniens refusent formellement d’admettre la légitimité du peuple juif sur l’ancienne Palestine.

 

L’Europe fait semblant de croire que les Palestiniens sont prêts à reconnaître la légitimité des Juifs sur le pays et, diplomatiquement, ils se préparent et avouent qu’Israël ne sera qu’une « parenthèse » qui se fermera aux environs de 2020, opinion partagée par nombre d’ambassadeurs du Quai d’Orsay et avouée par Dominique de Villepin et par Jacques Chirac !

 

Comment tant de Juifs et d’Israéliens peuvent-ils se laisser berner ainsi par Abbas et le Quai d’Orsay?

Comment ne voient-ils pas que ce qu’a fait le Hezbollah dans le Liban-Sud abandonné par les Juifs, le Hamas à Gaza abandonné également par les Juifs. Ce qu’ils ont fait ils le feront à nouveau à Jérusalem-Est et en Cisjordanie.

Comment la gauche israélienne n’a-t-elle pas compris ? Ni le Liban-Sud, ni Gaza, ni même l’expérience stalinienne ne leur a suffi ?

 

C’est un honneur de vouloir œuvrer à un monde meilleur, c’est une tragédie de prendre ses désirs pour la réalité.