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Comptez jusqu'à la 6ème "intifada"
Par Emmanuel Navon
Arouts 7 -28 février 2013
Source : http://navonsblog.blogspot.fr/2013/02/countdown-to-sixth-intifada.html
Traduction de l’Anglais : Marcoroz
La mort d’Arafat Jaradat dans une prison israélienne a fait craindre l’explosion d’une 3ème intifada. Mais si une nouvelle intifada devait vraiment éclater, ce ne serait pas la troisième. Ce serait la sixième.
Historiquement, chaque intifada s’est toujours déroulée selon le même schéma :
a. les dirigeants palestiniens inventent un mensonge pour enflammer délibérément leur population,
b. une fois que les violences ont fait des morts, les dirigeants palestiniens prétendent n’y être pour rien,
c. la communauté internationale intervient et explique que pour mettre fin à la violence, Israël doit apaiser la colère justifiée des Palestiniens et satisfaire leurs revendications légitimes,
d. les dirigeants palestiniens obtiennent d’Israël ce qu’ils n’ont pas pu obtenir à la table des négociations.
Cela fonctionne toujours, alors pourquoi ne pas continuer ?
- La 1ère intifada avait éclaté en 1929, quand Hadj Amin al-Husseini
avait répandu un mensonge (à l’aide de photomontages) selon lequel les Juifs
projetaient de s’emparer de la mosquée al-Aqsa pour
reconstruire leur temple. Al-Husseini avait recouru à la violence parce qu’il
n’avait pas réussi à convaincre les Britanniques de faire cesser l’immigration
juive et les achats de terres par les Juifs. Les violences qu’il avait déclenchées
avaient fait de nombreux morts : 133 Juifs furent assassinés et la communauté
juive d’Hébron fut décimée. Mais cette stratégie avait payé : en octobre 1930,
dans son rapport, Sir John Hope Simpson déchargeait le Mufti de toute responsabilité
dans ces violences et acceptait de restreindre l’immigration juive. Al-Husseini
avait compris que c’était la bonne méthode, et donc il continua.
- Al-Husseini lança une 2ème intifada en 1936. Il voulait que les
Britanniques abrogent le mandat de la Société des Nations et créent un État
arabe à la place du « Foyer national juif ». Cette fois, environ 400 Juifs
furent tués. Là encore, la méthode fut efficace : la Commission Peel (1937)
recommanda l’annulation de facto du mandat de la Société des Nations et la
création d’un mini-État juif en Galilée et sur une bande étroite entre Tel-Aviv
et Haïfa. Cependant, al-Husseini rejeta cette offre et intensifia les violences.
Les Britanniques lui firent alors une offre encore meilleure avec le Livre
blanc de 1939, qui restreignait encore davantage l’immigration juive et les
droits d’acquisition de terrains par les Juifs.
- Yasser Arafat, qui louait al-Husseini comme son héros et son modèle, utilisa
exactement les mêmes tactiques. Le 8 décembre 1987, un camionneur israélien
tua accidentellement quatre passants à Gaza. Bien qu’il se soit agi d’un accident
de la route, l’OLP décida de faire croire que c’était un meurtre délibéré.
C’est ainsi que commença la 3ème intifada (généralement appelée,
à tort, la 1ère intifada). Environ 200 Israéliens furent tués.
À la suite de cela, Israël accepta (dans les Accords d’Oslo) de permettre
à l’OLP de s’implanter dans la bande de Gaza et à Jéricho. Ainsi, en vingt
ans, Arafat avait réussi à appliquer le "plan par étapes" adopté
par l’OLP au Caire en 1974.
- Au lendemain des élections israéliennes de 1996, Arafat décida de lancer
une 4ème intifada afin que la communauté internationale torde le
bras du nouveau gouvernement israélien. Cette fois-ci, le mensonge diffusé
par Arafat était qu’Israël allait provoquer l’écroulement de la mosquée al-Aqsa.
En septembre 1996, le gouvernement israélien ouvrit la sortie nord du tunnel
des Hasmonéens pour que les visiteurs ne soient plus obligés de revenir jusqu’à
l’entrée à la fin de leur visite. Cette ouverture se fit en coordination avec
le Waqf, qui obtint en même temps l’autorisation
de construire une énorme mosquée dans les Écuries de Salomon. En dépit de
cet arrangement, Arafat décida de propager la violence en appelant les Palestiniens
à « protéger la mosquée al-Aqsa » (affirmant qu’Israël
avait creusé un tunnel sous la mosquée al-Aqsa,
alors qu’en réalité Israël avait seulement ouvert une autre sortie d’un tunnel
qui était là depuis deux mille ans et qui ne passait pas sous la mosquée al-Aqsa). À nouveau, la méthode fonctionna : le président Bill
Clinton intervint et décida de satisfaire les exigences politiques d’Arafat.
Résultat ? L’accord d’Hébron, en 1997, dans lequel Israël accepta de se retirer
de la cité des Patriarches.
- Puis il y eut la 5ème intifada, en septembre 2000, dans laquelle
plus d’un millier d’Israéliens ont été tués. Cette intifada a été déclenchée
non pas par un mensonge, mais par deux: la visite d’Ariel Sharon sur le Mont
du Temple aurait été une provocation (alors que le Premier ministre Ehud Barak
avait informé Arafat de cette visite et en avait coordonné le déroulement
avec lui), et Israël aurait assassiné un enfant au carrefour de Netzarim,
à Gaza (en réalité, la "mort" de Mohamed al-Dura était une mise
en scène filmée par le cameraman palestinien Talal
abou-Rahmah). Arafat et Barghouti avaient préparé cette cinquième intifada depuis
longtemps, et lorsqu’il s’avéra à Camp David en juillet 2000 qu’Israël n’allait
pas céder sur le « droit au retour », Arafat eut recours au bon vieux « truc
» d’al-Husseini. Une fois encore, la méthode fonctionna. L’OLP a obtenu d’Israël
davantage de concessions aux pourparlers de Taba
et avec les paramètres de Clinton. Surtout, la cinquième intifada a atteint
deux principaux objectifs: pour la première fois, un président américain (George
W. Bush) et un Premier ministre (Ariel Sharon) ont déclaré publiquement qu’ils
acceptaient la création d’un État palestinien (Feuille de route de 2003),
et pour la première fois, Israël a démantelé des implantations sans accord
de paix (Plan de désengagement de 2005).
Si ça marche à tous les coups, pourquoi ne pas continuer ? C’est pourquoi une 6ème intifada va très probablement se produire à la veille de la visite du président Obama en Israël. Le principal objectif d’Abbas est de faire sortir ses terroristes des prisons israéliennes, et la recette sera la même:
a. fabriquer un mensonge,
b. se mettre en colère en
raison de son propre mensonge et menacer d’être encore plus furieux si l’on
n’obtient pas satisfaction,
c. faire croire au monde
entier que tout ce tapage cessera aussitôt qu’Israël aura cédé,
d. répéter l’opération tous
les dix ou vingt ans.
La dernière intifada s’étant terminée il y a huit ans, nous
devrions nous attendre à une nouvelle réédition dans peu de temps, conformément
à cette recette.