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La Fausse Reconnaissance de l’Etat de Palestine
Par Alan Baker
oct 29, 20140
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Des
instances politiques officielles au Royaume-Uni, en Irlande et en Suède ont
reconnu ces jours-ci l’« Etat de Palestine ». Elles affirment qu’une telle
reconnaissance « contribuera à assurer une solution pour les deux Etats :
Israël et la Palestine. »
En
réalité, ces activités ne répondent pas aux critères juridiques, historiques et
politiques puisque il n’existe pas « d’Etat palestinien », et la
question de l’avenir des territoires devrait être l’objet de négociations entre
les deux parties.
Ces
actions empêchent tout progrès vers un accord viable avec les
arabes-palestiniens car, dès le départ, elles tentent de préjuger de l’issue du
statut final.
De
ce fait, il serait plus sage – sur le plan juridique comme politique – que les
Parlements britanniques et irlandais, ainsi que le Premier ministre de Suède,
reconsidèrent leurs résolutions et déclarations sur cette question épineuse.
Le
13 Octobre 2014, le Parlement britannique a adopté une résolution par 274 voix
contre 12 voix qui stipule : « Cette Chambre est d’avis que le gouvernement
devrait reconnaître l’Etat de Palestine aux côtés de l’Etat d’Israël comme une
contribution à la sécurisation d’une solution négociée pour les deux Etats. »
Les
partisans de cette curieuse résolution affirment que « la reconnaissance de la
Palestine comme Etat serait une étape symbolique importante vers la paix. »
Le
représentant du Parti travailliste, Ian Lucas, a même estimé que cette
résolution « renforcera les voix des modérés au sein des arabes-palestiniens,
tous ceux qui veulent poursuivre la voie politique, et non la violence. » Il a
précisé que « cette résolution n’est pas une alternative aux négociations, mais
un premier tremplin nécessaire» »
L’ancien
ministre britannique des Affaires étrangères, Malcolm Rifkind,
s’est opposé à cette démarche parlementaire en la
considérant comme purement symbolique:
«
La question la plus importante est de savoir si l’adoption de cette résolution
facilitera les négociations sur le terrain ou pas ? »
Et
de préciser : La reconnaissance d’un Etat ne devrait se produire que lorsqu’on
établira un territoire et les exigences fondamentales pour créer un État. Il me
semble que la résolution est bien prématurée car nous ne disposons pas d’un
gouvernement palestinien viable. »
Un
vote similaire a eu lieu au Parlement irlandais le 23 Octobre 2014, et une
déclaration dans ce sens a été prononcée par le nouveau Premier ministre
suédois, Stefan Löfven, lors de sa cérémonie
d’investiture : « Le conflit entre Israël et la Palestine ne peut être résolu
que par la solution des deux Etats, négociée conformément au Droit
international. Une solution à deux Etats exige la reconnaissance mutuelle et
une volonté de coexistence pacifique. La Suède reconnaîtra l’Etat de Palestine.
»
En
analysant toutes ces déclarations et les résolutions adoptées, nous constatons
qu’elles s’appuient sur des arguments juridiques, historiques et politiques
bien douteux et contradictoires ainsi que sur une lecture erronée de la
situation sur le terrain.
La
référence à l’objectif ultime d’une « solution négociée à deux Etats »,
reconnaît correctement la situation juridique actuelle dans laquelle la
question du statut final du Territoire est une question de négociation
distincte entre Israël et les Palestiniens. Elle est conforme aux Accords
d’Oslo, dont le Royaume-Uni, l’Irlande et la Suède, dans le cadre de l’Union
Européenne, sont signataires en tant que témoins.
La
Chambre des communes britannique, le Parlement irlandais et le Premier ministre
suédois semblent se contredire car en reconnaissant que les négociations sont
toujours en cours, ils ne peuvent néanmoins en même temps préjuger ses
résultats en appelant préalablement une reconnaissance de « l’État de
Palestine ».
De
toute évidence, aucune entité d’un « Etat palestinien » souverain
n’existe et ne peut donc être reconnue par le Parlement britannique, ni par
aucune instance.
De
même, aucun traité international, aucune convention ou résolution contraignante
déterminant que les territoires en litige sont en effet palestiniens n’ont
jamais été adoptés ou conclus à ce jour.
Dans
ce contexte, la direction (arabe) palestinienne elle-même est engagée, en vertu
des « Accords d’Oslo », à négocier la question du statut permanent du
territoire.
L’article
V de la Déclaration de Principes sur les arrangements d’autonomie intérimaire,
signée par Yasser Arafat et Yitzhak Rabin le 13 Septembre 1993, stipule comme
suit : « Les négociations sur le statut permanent commenceront dès que
possible, mais pas plus tard que le début de la troisième année de la période
intérimaire, entre le gouvernement d’Israël et les représentants du peuple
palestinien. Il est entendu que ces négociations porteront sur les questions en
suspens, y compris : sur Jérusalem, les réfugiés, les implantations, les
arrangements de sécurité, les frontières, les relations et la coopération avec
d’autres voisins, et sur d’autres questions d’intérêt commun »
En
conséquence, le résultat de ces négociations et le statut final du territoire,
que ce soit pour un « Etat palestinien » ou toute autre entité
souveraine convenue par les deux parties, ne peut être imposé arbitrairement
par des parties externes, à savoir le Royaume-Uni, les parlements irlandais et
suédois, ou l’ONU.
Il
devrait respecter de bonne foi le processus de négociation ainsi que le respect
des normes et des exigences du Droit international en ce qui concerne les
caractéristiques des Etats acceptés.
Ces
normes et les exigences sont énoncées dans le Droit international dans
l’article 1 de la Convention de Montevideo de 1933 sur les droits et devoirs
des Etats qui déterminent clairement les attributs du statut de chaque État :
«
L’Etat dans le cadre du Droit international devrait posséder les qualifications
suivantes : a) une population permanente ; b) un territoire défini ; c) un
gouvernement ; et d) la capacité à entrer en relation avec les autres Etats ».
Il
est clair que les (arabes) palestiniens ne répondent pas aux exigences énoncées
dans la présente convention.
Sur
la question du statut permanent du Territoire disputé avec les (arabes)palestiniens, l’appel à la reconnaissance d’un « Etat
palestinien » vise à anticiper le résultat de cette négociation par une
décision unilatérale qui ignore totalement les allégations juridiques et
historiques légitimes de l’Etat Juif sur ce territoire, et notamment les
engagements historiques et juridiques pris par le Royaume-Uni lui-même.
Plutôt
que d’encourager un retour aux négociations, comme d’aucuns le prétendent, ces
résolutions unilatérales et partiales entravent toute bonne foi vers une
véritable négociation et encouragent aussi les (arabes) palestiniens à adopter
des positions intransigeantes sur les questions inscrites à l’ordre du jour,
sachant qu’ils ont le soutien des pays européens.
En
conclusion, il serait sage que sur le plan juridique et politique ces instances
européennes reconsidèrent leurs résolutions et déclarations inopportunes.