www.nuitdorient.com
accueil -- nous écrire -- liens -- s'inscrire -- site
Par Emmanuel Navon dirige le département de Science politique et de Communication au Collège universitaire orthodoxe de Jérusalem et enseigne les relations internationales à l'Université de Tel Aviv et au Centre interdisciplinaire d’Herzliya. Il est membre du Forum Kohelet de politique publique.
2/3/15
L’Autorité palestinienne (AP) a répondu à la décision d'Israël de suspendre le transfert des recettes fiscales qu’il doit lui verser en affirmant être sur le point de faire faillite et en menaçant de se dissoudre. Le Secrétaire d'État américain John Kerry a publiquement fait écho tant à l’affirmation qu’à la "menace" de l’AP. Ce que j’appelle la "règle Kerry" (c’est à dire que s’il le dit, c’est que cela doit être faux) a été de nouveau confirmée : l'AP n’est pas en faillite et elle ne va pas se dissoudre.
L’AP ne se dissoudra pas car son président, Mahmoud Abbas,
ne tuera pas la vache que lui et ses proches traient depuis des années. Depuis
son établissement en
Cette corruption n’a pas pris fin sous Abbas. L'ancien directeur du département palestinien de lutte contre la corruption, Fahmi Shabaneh, déclarait en 2010 qu' « Abbas s’est entouré d'un grand nombre de voleurs et de fonctionnaires qui ont déjà été impliqués dans des affaires de détournement de fonds publics et qui sont devenus des icônes de la corruption financière » (source : The Jerusalem Post, 29 janvier 2010). Abbas ne démantèlera pas l’AP car, sans elle, il ne pourra plus siphonner les milliards de dollars de l’aide internationale.
Les rapports de la Banque mondiale confirment chaque année que les Palestiniens sont les plus grands bénéficiaires au monde d’aide étrangère per capita. Les taxes perçues par Israël au nom de l’AP ne constituent qu'une fraction de son budget. A titre de comparaison, 7,4 milliards de dollars (soit 6,53 milliards d’euros) furent promis à l'Autorité palestinienne par la Conférence de Paris en décembre 2007, tandis que les taxes collectées au nom de l'Autorité palestinienne par Israël s’élevaient à environ 300 millions de dollars (soit 264 millions d’euros) en juillet 2007.
Un article récent rédigé par le professeur Hillel Frisch du
centre de recherche Begin-Sadat à l’Université de Bar-Ilan montre qu’en
Comme l’explique Frisch, ces chiffres ne sont pas seulement discriminatoires ; ils sont aussi incompatibles avec la politique officielle de lutte contre le terrorisme, puisque l'Ethiopie est au premier-plan dans ce combat, alors que les Palestiniens, eux, sont des producteurs de terrorisme.
L'Ethiopie est le plus grand contributeur de forces contre le mouvement islamiste Harakat al-Shahab en Somalie. Les Palestiniens, eux, tirent intentionnellement des missiles sur des civils israéliens et creusent des tunnels afin de kidnapper et de tuer des Israéliens. En avril 2011, l’AP a adopté une décision officielle pour verser des salaires à tous les prisonniers palestiniens détenus en Israël pour des actes terroristes commis contre des Israéliens (tel que rapporté le quotidien palestinien Al-Hayat Al-Jadida le 15 Avril 2011). Ces salaires, qui sont payés par l'Autorité palestinienne à des meurtriers condamnés, proviennent de l'aide étrangère ainsi que des recettes fiscales perçues et transférées par Israël.
La dernière controverse en date entre Israël et l'Autorité palestinienne sur le reversement des taxes d’exportation constitue l’occasion de mettre fin à une farce qui est allée trop loin et qui a duré trop longtemps. Alors que l'argent de la taxe perçue par Israël sur les exportations palestiniennes appartient techniquement à l'AP, il n’est pas raisonnable d’exiger d’Israël de transférer de l'argent qui sert à acheter des armes et à creuser des tunnels pour tuer des Israéliens, et à payer les salaires des terroristes palestiniens qui ont assassiné des Israéliens. Les pays donateurs ne peuvent pas faire pression sur Israël pour libérer ces recettes fiscales sans fournir de garanties quant à leur utilisation.
Lorsque les pays donateurs font semblant de ne pas savoir ou qu’ils nient les preuves fournies par Israël sur l’usage de leur argent pour le terrorisme, l'incitation à la haine, et l'enrichissement personnel, ils financent la perpétuation du conflit et non sa résolution. Lorsque John Kerry fait écho à la mauvaise foi des Palestiniens, il ne corrobore pas seulement à la "règle Kerry", mais il confirme aussi aux Palestiniens qu'ils ne seront jamais tenus pour responsables de leurs agissements.