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Mais qui Bloque le Processus
Electoral Palestinien?
Par Mahmoud Abou
Toameh, journaliste palestinien
7/6/15
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Un an après que le
Président de l’Autorité Palestinienne (AP) Mahmoud Abbas a annoncé l’instauration
d’un gouvernement de consensus national palestinien entre le Fatah et le Hamas,
ces deux partis rivaux demeurent plus éloignés l’un de l’autre qu’ils ne l’ont
jamais été auparavant.
Le gouvernement de
consensus national, dirigé par le Premier Ministre Rami Hamdallah, s’est formé après une série
d’ententes entre le Fatah et le Hamas, sur la base d’accords précédents de
réconciliation entre les deux camps.
Un an plus tard, il
est devenu évident que le gouvernement de consensus national n’est pas parvenu
à réaliser aucun de ses principaux objectifs : la reconstruction de la Bande de
Gaza, la fin du conflit entre le Hamas et le Fatah et la préparation de
nouvelles élections présidentielles et parlementaires.
Le Fatah et le Hamas
n’arrivent qu’à s’accuser mutuellement de l’échec des dernières tentatives de
mettre un terme à leurs divergences et de ne rien faire de bon ni d’utile pour
leur propre peuple. Il n’y a, cette fois, plus aucune façon d’imputer la
faute à Israël.
Ces deux partis
avaient une occasion de coopérer sur la reconstruction de Gaza, à la suite de
la dernière confrontation militaire de l’an dernier, entre Israël et le Hamas. La
communauté internationale a même offert de les assister dans leur difficile
mission, mais le Fatah et le Hamas ont choisi de poursuivre leurs combats l’un
contre l’autre, aux dépends des Palestiniens de Gaza. Jusqu’à ce jour, les deux
camps rivaux palestiniens n’ont même pas été capables de parvenir au moindre
accord sur un mécanisme quelconque pour gérer le transfert de fonds provenant
de généreux donateurs internationaux vers la Bande de Gaza.
Le Fatah prétend que
le Hamas cherche à voler cet argent, alors que le Hamas accuse déjà le Fatah et
le gouvernement de l’Autorité Palestinienne de travailler à lui lier les mains
dans le dos pour l’empêcher d’utiliser ces fonds.
Le Fatah et le Hamas
se sont mis d’accord sur le fait que le gouvernement Hamdallah ne demeurerait à
son poste que durant seulement six mois – période nécessaire pour
préparer des élections législatives et présidentielles qui ont déjà pris
beaucoup de retard, en Cisjordanie-Judée-Samarie et dans la Bande de Gaza. Mais
le gouvernement intérimaire vient juste d’achever sa première année au pouvoir,
alors que les chances de voir se tenir de nouvelles élections, dans les
circonstances actuelles sont totalement inexistantes.
Une fois encore, les
deux côtés ne semblent pas du tout intéressés à voir les Palestiniens se
précipiter vers les urnes. Chacun des camps a énormément de bonnes raisons
d’éviter qu’elles se tiennent, sur l’un comme l’autre territoire.
D’abord, le Fatah et
le Hamas ne se font aucune confiance, et chaque camp est convaincu que l’autre
voudra tenter de détourner et de fausser les conditions du scrutin. Comment
pourrait-il jamais y avoir des élections démocratiques, alors que le Hamas et
le Fatah continuent d’arrêter et de torturer les partisans de l’autre camp, sur
chacun de leurs territoires de juridiction?
Deuxièmement, le
Fatah est affolé à l’idée que le Hamas a les plus grandes chances de remporter
les deux élections, particulièrement en Cisjordanie. Et c’est encore à cause du
fait que de nombreux Palestiniens n’ont aucune confiance en Abbas et son Fatah,
qu’ils accusent de maintenir des relations sécuritaires étroites avec Israël. De plus, beaucoup
de Palestiniens sont complètement sans illusions au sujet de la gouvernance par
le Fatah, du fait de son échec ou manque de volonté de combattre la corruption
financière et administrative et de chercher à paver la voie vers l’émergence de
dirigeants neufs et aux mains blanches.
Il n’existe aucun moyen
de faire rejaillir le blâme sur le dois d’Israël, concernant ce
non-processus démocratique électoral. S’ils éprouvaient le moindre intérêt à ce que les
élections aient lieu, ils pourraient le faire avec le soutien de la communauté
internationale, comme cela fut le cas lors de précédentes élections, en 2005
et 2006. Israël avait même aidé les Palestiniens à organiser ces
élections en toute sécurité.
Lorsque plusieurs
candidats du Hamas venant de l’Est de Jérusalem se sont présentés aux élections
parlementaires en janvier 2006, Israël les y a
autorisés, sans faire la moindre obstruction. Israël a même ouvert ses
bureaux de vote dans la Ville sainte pour permettre aux électeurs arabes de la
ville (qui donc sont détenteurs de cartes d’identité israéliennes) de voter
lors de cette élection.
Les accusations
mensongères proférées par les Palestiniens et leurs alliés, les groupes
antisionistes à travers le monde, disant qu’Israël serait responsable
de faire obstacle au processus de réunification palestinienne, sont sans
fondement. Bien que le gouvernement israélien se soit, initialement, opposé à
l’accord de réconciliation Fatah-Hamas, obtenu sur le papier en 2014, il n’a
pas empêché le Premier Ministre palestinien et certains membres de son cabinet
de se rendre en visite à Gaza, pour poursuivre la mise en oeuvre de cet accord
. En fait le Premier Ministre Hamdallah s’est, depuis lors, rendu deux fois en
visite dans la Bande de Gaza, avec l’autorisation d’Israël de franchir le
poste-frontière d’Erez.
Récemment, dix
Ministres palestiniens ont été contraints de quitter la Bande de Gaza, à la
suite de leur placement, par le Hamas, sous résidence surveillée et en état
d’arrestation à leur hôtel et bannis de
toute rencontre avec des résidents locaux. Ces Ministres étaient entrés à Gaza
par le barrage frontalier d’Erez. Ils venaient dans la Bande de Gaza pour
contribuer à résoudre le problème de milliers d’employés du gouvernement Hamas
qui n’avaient pas reçu le moindre salaire depuis plus d’un an et pour discuter
des problèmes subsistants relatifs à la reconstruction de la Bande de Gaza.
Aussi, alors qu’Israël a facilité ces
visites d’Hamdallah et de ses ministres vers la Bande de Gaza, c’est bien le
Hamas qui les a expulsés et les a empêché d’accomplir leur simple devoir. Si
Israël
avait expulsé les ministres en les empêchant de se rendre dans la Bande de
Gaza, le pays aurait été condamné par la communauté internationale, comme bloquant les
efforts visant à réaliser l’unité palestinienne et à reconstruire la Bande de
Gaza.
Aujourd’hui, il est
devenu, inévitablement, évident que le Fatah et le Hamas, et non Israël, sont responsables
des souffrances endurées de façon permanente par les Palestiniens, dans la Bande de
Gaza. Ces deux partis ne sont, probablement, pas prêts à résoudre leurs
divergences dans un avenir proche, en exacerbant un peu plus la misère de leur
propre peuple. Chaque camp ne se préoccupe que de ses propres intérêts, alors
qu’en même temps, il ment effrontément au monde, que ce serait la faute d’Israël.
Le Hamas ne veut, en
aucun cas, céder le contrôle de la Bande de Gaza, et certainement pas à Abbas
et à l’Autorité Palestinienne, qui en ont été chassés en 2007. Tout
comme Abbas, celui-ci ne semble pas du tout intéressé à reprendre le contrôle
d’un territoire aussi problématique que la Bande de Gaza, où la majorité de la
population vit sous le seuil de pauvreté et dans des camps de réfugiés (par
manque à bâtir).
Pourtant, au lieu
d’avoir l’intégrité et l’honnêteté minimale, envers leur peuple , d’admettre
leur échec dans l’amélioration des conditions de vie de leur peuple, le Hamas
et le Fatah continuent de lancer des campagnes toxiques de diffamation l’un
contre l’autre et, pour se couvrir, dans le même temps, en accusant Israël de leur propre
échec.
Les campagnes que
Fatah comme Hamas lancent contre Israël, en particulier en direction de la communauté
internationale, sont conçues pour détourner l’attention de leur échec à fournir
à leur peuple les services de base ni aucune sorte d’espoir.
Mais, alors qu’ils
méprisent et ignorent les conditions endurées par les Palestiniens de la Bande
de Gaza, les chefs de l’Autorité Palestinienne se préparaient à investir
d’énormes efforts et ressources pour tenter de faire suspendre Israël de la Fédération
Internationale de football (FIFA). C’est comme si les Palestiniens avaient résolu tous leurs
problèmes majeurs et que tout ce qu’il leur resterait à faire, désormais,
serait d’empêcher les joueurs de football israéliens de participer à des matches
internationaux.
Le Hamas, pour sa
part, continue d’investir des ressources énormes dans le creusement de nouveaux
tunnels, dans le cadre de préparatifs pour une nouvelle guerre lancée contre
Israël.
Cet argent qui est dilapidé dans ces tunnels et dans l’achat clandestin d’armes
pourrait bénéficier directement à de nombreuses familles qui ont perdu leurs
maisons au cours de la dernière guerre. Mais le Hamas, comme l’Autorité
Palestinienne n’en ont rien à faire de la misère des Palestiniens de Gaza. Ils veulent
combattre Israël jusqu’au dernier palestinien.
Et tout cela ne peut
s’accomplir que grâce à l’aide des gouvernements anti-israéliens à travers le
monde et l’aide des groupes tels que le mouvement Boycott, Désinvestissement,
Sanctions (BDS), dont le seul but est de supprimer toute légitimité à Israël et de diaboliser
les Juifs, bien plus que d’aider un seul Palestinien.