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Abbas aux Abois joue sa Dernière Carte. Et si c’était un Joker ?

Par Dora Marrache

pour Europe Israël News  - Août 12, 2016

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Abbas aux abois joue sa dernière carte. Et si c’était un joker ?

– « Notre but est d’éliminer l’État d’Israël et d’établir un État qui soit entièrement palestinien. » (Arafat)

– « La Palestine avec ses frontières de l’époque du mandat britannique constitue une unité régionale indivisible. » (Charte de l’OLP, Article 2)

– « Le peuple arabe palestinien rejette toute solution de remplacement à la libération intégrale de la Palestine. » (Charte de l’OLP, Article 21)

Comme on peut le constater, dans la Charte de l’OLP, contrairement à ce qui avait été convenu dans les Accords d’Oslo, les articles niant à Israël le droit d’exister n’ont pas été abrogés. Et le Hamas, un joueur incontournable dans la résolution du conflit israélo-palestinien, est très clair à ce sujet : « Israël existera et continuera d’exister jusqu’à ce que l’Islam l’anéantisse comme il a anéanti d’autres auparavant. » (Charte du Hamas, Article 2). Mais les députés du Parlement européen affirment, contre vents et marées, que les malheureux « Palestiniens » veulent créer leur État et non remplacer l’État juif par un État arabo-musulman.

Comme l’appropriation de la Terre d’Israël passe par l’élimination de son peuple, Arafat et Abbas vont tout tenter, leur vie durant, pour arriver à leurs fins : l’action militaire, le terrorisme, l’isolement d’Israël ; la guerre médiatique; les résolutions pour culpabiliser Israël; l’enlèvement de soldats, les intifadas, le vol de l’Histoire juive, le vol des lieux saints juifs ; les jérémiades et lamentations dans le giron des États européens ; les demandes pour que soit créé un État « palestinien » sans « rien donner en échange ». EN VAIN !

Rien, jusqu’à maintenant, ne leur a permis de tenir la promesse qu’ils ont faite au peuple dit ‘palestinien’ : s’approprier toute la terre d’Israël. Qui plus est, les Juifs réussissent non seulement à contrecarrer toutes leurs tentatives, mais à nouer des liens avec les États arabes. Alors, Abbas prend conscience maintenant que la cause palestinienne a de moins en moins d’adeptes, que « la libération de la Palestine » n’est plus, « un devoir national » (Art.14 de la Charte), que « la nation arabe » ne semble plus disposée, comme elle l’était autrefois, à donner « au peuple arabe palestinien tout le soutien et l’appui dont elle dispose et (à) lui offrir toutes les occasions et les moyens lui permettant de remplir son rôle dans la libération de sa patrie ». (Art.14) Les « Palestiniens » vont-ils être abandonnés à leur triste sort? Puisque toutes les attaques et les toutes les plaintes contre les Juifs n’ont servi à rien, faut-il renoncer à éradiquer l’État juif? Et si l’UE le laisse tomber ou encore si elle le contraint- sait-on jamais- à négocier avec Israël, Abbas devra-t-il s’y plier?

C’est hors de question! Désespéré, ne sachant plus à quel saint se vouer, Abbas cherche un ultime moyen pour délégitimer Israël. L’Article 20 de la Charte de l’OLP a sans doute été pour lui une source d’inspiration : « La déclaration Balfour, le mandat sur la Palestine et tout ce qui en découle sont nuls et non avenus. (…) Le judaïsme, étant une religion, ne saurait constituer une nationalité indépendante. De même, les Juifs ne forment pas une nation unique dotée d’une identité propre, mais ils sont citoyens des États auxquels ils appartiennent ».

Rappelons que la Déclaration Balfour est une lettre, datée du 2 novembre 1917 et signée par Arthur Balfour, ministre des Affaires étrangères de Grande-Bretagne. Elle stipule que « le gouvernement de Sa Majesté envisage favorablement l’établissement en Palestine d’un foyer national pour le peuple juif, et emploiera tous ses efforts pour faciliter la réalisation de cet objectif (…) ».

Peut-être Abbas s’est-il souvenu également de la campagne de délégitimation d’Israël, lancée en 2013 par certains députés et lords britanniques, qui avaient qualifié la Déclaration Balfour d’ « erreur historique ». Abbas décide donc de jouer sa dernière carte : attaquer en justice la Grande-Bretagne pour avoir créé l’État d’Israël.

Alors, le 25 juin, lors du sommet de la Ligue arabe à Nouakchott, en Mauritanie, le ministre des affaires étrangères « palestinien », Riad Al-Maliki, lit le discours de Mahmoud Abbas, dans lequel celui-ci appelle la Ligue arabe à aider les « Palestiniens » à « préparer un dossier juridique pour intenter une procédure contre le gouvernement britannique, pour avoir émis la Déclaration Balfour et l’avoir mise en oeuvre, en qualité d’autorité mandataire. » Une déclaration qui « a donné à un peuple qui n’est pas d’ici quelque chose qui n’était pas à eux. »

Mais, conscient que les chefs d’États arabes, craignant pour leur poste, sont très préoccupés par la lutte contre les islamistes, Al-Maliki, qui n’a jamais cessé d’encourager le terrorisme (la Résistance dans le langage de l’UE), les a assurés qu’en contrepartie ils bénéficieraient du soutien de la « Palestine » dans leur lutte contre le terrorisme. Quelle ironie! Un membre d’une organisation ouvertement terroriste – l’OLP- prétend vouloir lutter contre le terrorisme!

Mais alors, devant quelle juridiction Abbas va-t-il déposer sa plainte? Il semble qu’il n’y ait pas encore songé. La CPI (Cour pénale internationale) ? Cette cour n’est habilitée à juger que des individus, donc il ne peut traduire Londres devant la CPI. Reste la CIJ (Cour internationale de justice), l’organe judiciaire principal de l’Organisation des Nations Unies (ONU), qui statue sur les différends d’ordre juridique opposant non pas des individus mais des États. Seulement, comme elle est censée s’appuyer sur les conventions et les traités internationaux liant les États en litige, il lui sera difficile de remettre en question une décision de l’ONU, étant elle- même partie prenante de cette organisation. Il nous reste donc l’espoir que, pour une fois, l’AP soit déboutée, mais ce n’est pas une certitude.

Réaction de la communauté internationale à sa dernière lubie

Comme toujours, motus et bouche cousue de l’UE! Les médias se contentent de rapporter les faits. Même le gouvernement britannique, le principal intéressé, reste muet.

Alors, « faut-il pleurer, faut-il en rire?» Bien sûr, on pourrait en rire, et qualifier Abbas de clown, de Pinocchio, de fou, etc. On pourrait même en conclure que, désormais, la création d’Israël n’incombe plus aux sionistes, qu’ils sont blanchis des accusations d’usurpation, de vol de terres, etc. qui les frappaient. Désormais, le responsable est Balfour! Israël devrait, si le projet d’Abbas n’est qu’une mascarade sans conséquence, s’en réjouir. Nenni, point du tout! Car Israël sait qu’Abbas n’est pas fou, que les terroristes ne sont pas des déséquilibrés. Israël ne vit pas dans le déni, Israël connaît le but des Palestiniens. Et Israël peut se poser la question : Et si sa dernière carte était un joker?

Sans vouloir jouer le prophète de malheur, il me semble bien que, en dépit de ce que cette décision a de loufoque, nous devrions avoir des raisons de nous en inquiéter. Non pas parce qu’elle est, comme l’a dit Netanyahou, l’ultime preuve que « Les Palestiniens ne rejettent pas simplement l’État juif. Désormais, ils rejettent l’idée du foyer national pour les Juifs qui a précédé la création de notre État ». Mais parce que l’UE n’est pas le garant du triomphe de la Vérité sur l’obscurantisme, du rationalisme sur l’irréalisme, du bon sens sur la déraison.

Même si Abbas délire quand il envisage d’attaquer Londres puisque cela revient à attaquer la SDN, donc l’ONU, il est fort à craindre que l’UE, elle-même aux abois et ne sachant plus à quel saint se vouer dans sa lutte contre le terrorisme, n’embarque dans ce projet on ne peut plus fou. Et les autres États membres de l’ONU lui emboiteront le pas, cela va de soi.

Après tout, si on nous avait dit à l’aube de l’an 2000, avant les attentats du World Trade Center, que nous pourrions dire bientôt adieu à nos libertés fondamentales, que l’islam s’imposerait en Europe, que c’était le début de la fin d’une Europe démocratique, laïque, etc., nous aurions ri. Si on nous avait dit que les lieux saints juifs appartenaient aux Arabes d’Israël, nous aurions ri. Et pourtant, même le Kotel (« Mur des Lamentations » pour les Européens), lieu le plus saint du judaïsme, a été rebaptisé, par une Résolution de l’UNESCO, « Le mur d’Al-Buraq » car, selon les Arabes dits palestiniens, il fait partie de la Mosquée Al-Aqsa. Et seuls 6 États sur les 58 États membres du conseil exécutif ont voté contre! Qui l’eût cru, qui l’eût dit que l’UNESCO, avec la bénédiction de l’UE, réécrirait un jour l’Histoire sans rencontrer la moindre opposition! Tout devrait donc nous sembler possible aujourd’hui. Un bref retour sur les offensives diplomatiques des « Palestiniens » devrait convaincre les plus sceptiques.

Les offensives diplomatiques de Abbas : Pas une qui ait échoué! Ainsi, Mahmoud Abbas a obtenu

– Le 31 octobre 2011, l’adhésion de la Palestine à l’UNESCO en tant qu’État membre ;

– Le 29 novembre 2012, l’adhésion de la Palestine à l’ONU en tant qu’État observateur non membre ;

– Le 1er avril 2015, l’adhésion à la CPI (Cour pénale internationale) dont il devient le 123e membre ;

– Le 26 juin 2015, la signature d’un Accord avec le Vatican.

Certes, cette reconnaissance ne s’est pas faite du jour au lendemain. Mais ce que les Européens n’ont toujours pas compris, c’est que les Arabes procèdent par étapes pour arriver à leurs fins. Contrairement aux Européens, les Arabes n’accordent guère d’importance au facteur temps, pas plus qu’aux refus qu’ils peuvent essuyer parce qu’ils savent qu’au bout du compte, ils auront gain de cause. Souvenons-nous de ce qu’avait déclaré Abbas à la presse lors de ses démarches pour obtenir son adhésion à l’ONU : «Nous n’avons pas encore demandé de vote, mais cela peut intervenir d’un moment à l’autre. Si nous n’avons pas de majorité, nous répéterons cette demande encore et encore», et il avait ajouté «Nous avons l’intention de nous adresser à toutes les organisations internationales. Il y en a 16, mais nous allons choisir le bon moment pour le faire».

Alors, si le passé est garant de l’avenir, comment ne pas croire que cette ultime tocade d’Abbas a des chances de réussir? Comment ne pas admettre que la communauté internationale est attentive à ses moindres désirs et qu’elle s’empresse de les satisfaire chaque fois qu’elle le peut. On ne sait jamais de quoi sont capables les Européens. Qui aurait pu imaginer que des personnalités cultivées, intelligentes, réfléchies nieraient l’histoire juive et voteraient l’islamisation des lieux saints juifs? Et pourtant!

Conclusion : Et si Abbas devenait l’arroseur arrosé ?

Premièrement, cette décision d’Abbas a tout au moins le mérite de prouver au monde que, 20 ans avant la Shoah, on avait déjà posé les jalons de la création d’Israël. Par conséquent, le mythe voulant que ce soit la Shoah qui ait incité les Européens à donner aux Juifs un État ne tient plus.

Deuxièmement, elle a aussi le mérite de convaincre « les idiots utiles » d’Abbas que son but n’est pas la création de l’État palestinien, mais bien la liquidation de l’État juif. Quoi de plus dangereux en effet que la présence d’une démocratie calquée sur les démocraties occidentales en plein cœur du monde arabe? À plus forte raison si c’est un État juif!

Troisièmement, à supposer que cette plainte aboutisse et qu’Abbas obtienne satisfaction, que s’imagine-t-on? Que les Juifs vont laisser les Arabes les jeter à la mer? Ou que chassés d’Israël, les Juifs vont baisser la date et s’éparpiller à travers le monde? Il faut être naïf et bête pour s’imaginer de tels scénarios. Toutes ces décisions prises à l’encontre d’Israël sans même que lui soit accordé le droit de se défendre risquent fort, au final, de mener à une nouvelle guerre entre musulmans israéliens (‘Palestiniens’ dans la terminologie des Européens) et Juifs israéliens.

Enfin, puisque « Qui ne dit mot consent », nous sommes en droit de conclure que l’UE soutient les Arabes dans leur désir de rayer l’État juif de la carte du monde et que, quoiqu’elle s’en défende, elle pratique non seulement la politique du « deux poids, deux mesures», mais aussi, comme les Arabes, celle du double langage. Des choix qu’elle risque fort de regretter bientôt, car non seulement les Arabes ne la paieront pas de retour pour son soutien, mais ils jugent qu’elle n’en fait pas assez. Quant à l’État juif, il n’a jamais compté sur la communauté internationale pour sa sécurité, il sait qu’il est seul, qu’il saura se défendre, déjouer tous les pièges qu’on lui tendra et qu’il sortira vainqueur de toutes les situations.