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LES PALESTINIENS
QUI A PEUR DES ELECTIONS ?
Par Khaled Abou
Toameh, journaliste palestinien
http://www.hudson-ny.org/1371/palestinian-elections 15/06/2010
Traduit par Albert Soued, http://soued.chez.com
pour www.nuitdorient.com
Au moment où, la semaine dernière, le président de l'Autorité Palestinienne, Mahmoud Abbas rencontrait le président B H Obama à la Maison Blanche, son gouvernement a surpris ses citoyens en annonçant que les élections municipales prévues le 17/7/10 avaient été reportées sine die.
Le gouvernement de M Abbas n'a donné aucune explication à cette discutable décision. Ces élections étaient supposées avoir lieu uniquement en Cisjordanie. Car le Hamas et d'autres groupes radicaux avaient non seulement écarté toute élection dans la bande Gaza, mais ils avaient annoncé qu'ils la boycotteraient. De nombreux Palestiniens qui avaient condamné la décision comme illégale et peu démocratique ont dit que la principale raison qui expliquerait l'annulation du vote, ce serait la crainte de M Abbas de voir son parti subir une cuisante défaite.
Le Fatah a de bonnes raisons de craindre l'épreuve du vote. Tout au long des dernières semaines, les dirigeants du Fatah n'ont pas réussi à se mettre d'accord sur les candidats à présenter aux élections. De nombreux membres du Fatah ont menacé de se présenter sous une étiquette indépendante, ou comme représentants de leurs clans – et c'est une des raisons pour laquelle le Fatah a perdu les 2 dernières élections, les élections municipales de 2005 et les législatives de 2006.
La décision d'annuler les
élections de juillet doit être perçue comme un constat d'échec de l'Autorité
palestinienne soutenue par l'Occident. C'est surtout une gifle à
l'Administration américaine qui prépare les Palestiniens à construire leur
état. Comme le reste de la communauté internationale, les Etats-Unis continuent
de croire que M Abbas et le Fatah sont des partenaires sérieux et crédibles,
capables un jour de signer un traité de paix au Moyen Orient.
Mais un parti qui n'est même pas
capable de tenir des élections municipales ne doit pas être considéré comme un
réel partenaire pour quoique ce soit. Après la 6ème assemblée
générale du Fatah à Bethlehem en 2009, des analystes politiques Israéliens et
Occidentaux ont commencé à rapporter que ce parti avait parcouru un long chemin
vers son unité et sa réforme. Mais la décision d'annuler ces élections, à la
lumière de profondes divisions internes, prouve que ces analyses n'étaient que
des vœux pieux.
En fait, le Fatah continue à être
dominé par les mêmes personnages qui étaient responsables des précédentes
défaites électorales. C'est la raison pour laquelle la plupart des Palestiniens
ne lui font pas confiance. Et c'est aussi la raison pour laquelle le Fatah ne
gagnera jamais aucune élection dans un avenir prévisible. Et ceux qui négocient
avec lui, comme partenaire pour la paix, doivent en tenir compte.