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On Attend vos Réactions,
Mr Abbas
Par
Charles Krauthammer, chroniqueur
Washington
Post du 10/09/10
Traduit
par Albert Soued, écrivain, http://soued.chez.com pour www.nuitdorient.com
Les perspectives
sont sombres, mais le processus est correct. L'administration Obama doit être louée pour avoir bien mené les dernières étapes
des pourparlers Israélo-palestiniens. Enfin, nous laissons derrière nous les
accords intérimaires, notamment le plus lamentable d'entre eux, celui d'Oslo-1993.
La logique
à l'époque était que les sujets étaient si compliqués qu'ils ne pouvaient être
appréhendés que pas à pas, dans l'espoir que les choses s'arrangeraient dans le
temps.
En
réalité, les sujets devenaient de plus en plus ardus. Israël faisait des
concessions réelles – amenant Yasser Arafat à gouverner la Cisjordanie et Gaza –
contre des menaces croissantes et des incitations continues et finalement une
guerre terroriste à grande échelle qui a tué plus de 1100 civils israéliens.
Parmi les victimes, on trouve l'opinion israélienne en faveur de la paix et les
illusions de l'acceptation d'Israël par les Palestiniens. Piégée par la dure
réalité, la gauche israélienne est aujourd'hui moribonde. Et la droite s'est
assagie et aucune partie sérieuse ne croit sérieusement qu'elle peut
éternellement s'accrocher à la Cisjordanie.
Ceci a
créé un phénomène unique en Israël – un large consensus national pour donner
presque toute la Cisjordanie contre la paix. Et cette situation est doublement
unique, car le seul homme capable d'y parvenir est le 1er ministre
Benyamin Netanyahou – et il est prêt à le faire.
D'où la
sagesse avec laquelle l'administration Obama a donné
forme aux pourparlers à venir, pas d'accords intérimaires, par d'accords
partiels, pas de concessions mutuelles faites séparément au sein des grands
sujets – territoires, sécurité, Jérusalem,
le soi-disant "droit du retour" – pour parvenir à un accord
final. Les concessions seront faites au sein des sujets d'importance – ainsi,
si jamais Israël oublie son rêve d'une Jérusalem unifiée, par exemple, les
Palestiniens en retour pourraient oublier leur rêve du droit au retour.
Encore
plus importante est la directive émise par le négociateur George Mitchell: on
discute d'un accord final et pas d'autre chose, c'est à dire, il n'y a plus de
réclamation après cet accord. Le conflit prend fin.
Mais alors qu'est-ce qui grince ? Les implantations juives ? Le ministre des Affaires Etrangères Avgdor Lieberman, le politicien le plus nationaliste vit dans une implantation et il a dit ouvertement qu'il était prêt à abandonner sa maison, lui et sa famille, pour parvenir à la paix. Et les Israéliens religieux qui y sont ? Ne vont-ils pas résisté ? Certains ont essayé de le faire à Gaza, lors du retrait unilatéral, s'accrochant aux toits. Les soldats les ont décrochés. Si Israël est assuré d'une vraie paix, les soldats israéliens le referont.
L'obstacle aujourd'hui, comme par le passé, c'est le refus palestinien de reconnaître un état Juif. Ceci est au cœur du conflit depuis 1947, jusqu'à Camp David 2000, où Arafat rejeta l'offre extraordinairement généreuse de paix de Barak. Il ne fit aucune contre-offre et commença une guerre de terreur (appelée 2ème intifada) deux mois plus tard.
Pourtant on était à 2 doigts d'un règlement final, règlement qui est toujours sur la table. Malheureusement, aujourd'hui comme hier, il n'y a aucun signe d'un désir palestinien de finaliser un accord en vue de la paix. Même si le président M Abbas le souhaite (hypothèse douteuse mais possible), il n'a simplement pas l'autorité de le faire. Pour accepter un état Juif, Abbas a besoin d'une espèce de consensus national avec lui. Il n'a même pas un consensus partiel. Le Hamas, qui n'existe que pour détruire son voisin Israël, contrôle la bande Gaza, une partie de la Palestine et il est un puissant rival du Fatah de M Abbas, même chez lui en Cisjordanie.
En effet cette semaine M Abbas a dit d'une manière catégorique au principal quotidien
Palestinien Al Qods: "Nous ne reconnaissons pas Israël comme un Etat Juif!" C'est une manière sympathique de commencer des pourparlers. Que fera-t-il ? Incapable ou non disposé à faire la paix, il va exploiter la bourde tactique de BH Obama, "le gel des implantations" imposé à Israël, en dépit du fait que les négociations antérieures ont été menées pendant 16 ans sans cette condition préalable. M Abbas quittera les négociations si le 26/9 le gel n'est pas renouvelé. Pas besoin d'être voyant pour le voir venir. M Abbas a déjà annoncé qu'il le ferait, et ceci résoudra tous ses problèmes. Cela lui évitera de signer un règlement final, de damer le pion au Hamas et de rendre Israël responsable de l'échec.
D'une pierre trois coups. Pourquoi ne le ferait-il pas ?
Le monde a déjà condamné Israël même pour s'être défendu devant une agression. L'opinion mondiale serait enthousiaste de blâmer Israël pour un éventuel échec. De plus il y a de fortes pressions en faveur de la création unilatérale d'un état palestinien, surtout si les négociations échouent, parce qu'alors, pas besoin de faire de concessions. Alors pourquoi faire des concessions dans des pourparlers ?
Ces pourparlers ont été bien conçus, en effet. Hélas, M Abbas sait parfaitement comment les saboter. (1)
Note de
la traduction
(1) En effet
ces pourparlers ont été bien construits pour permettre aux démocrates, dont
la cote baisse aux derniers sondages, de garder au moins une des deux Chambres
du Congrès lors des prochaines élections de mi-mandat, début novembre. Mais
les problèmes intérieurs semblent primer et personne ne peut prévoir à ce
jour l'issue du scrutin. Ainsi le projet de mosquée près de l'esplanade du
9/11 pourrait avoir un effet désastreux pour B H Obama,
s'il devait se concrétiser.