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Mon Royaume en Echange d'une Supercherie
Par Emmanuel
Navon
6 mai 2011
Titre
original "My
kingdom for a Hoax"
http://navonsblog.blogspot.com/2011/05/my-kingdom-for-hoax.html
Traduit par
Danilette
Un spectre hante Israël. Tandis que l'Autorité palestinienne
menace de déclarer un état en septembre avec la reconnaissance de l'ONU, de
nombreux Israéliens semblent croire que l'apocalypse est proche. Pourtant
ce qui est proche, ce n'est pas le Big Bang mais plutôt un big Flop.
L'État palestinien a déjà été proclamé et son admission à
l'ONU avait déjà été recommandée par l'Assemblée générale. Le 15 novembre 1988,
Yasser Arafat a proclamé à Alger la création de l'État de Palestine avec
Jérusalem comme capitale et lui-même comme président. Un mois plus tard,
l'Assemblée générale adoptait une résolution qui reconnaissait "la proclamation
de l'État de Palestine" et désormais l'OLP était remplacée par la "Palestine"
à l'ONU. Cette résolution fut adoptée avec 104 votes pour, 44 abstentions et 2
votes contre (les États-Unis et Israël). Depuis, l'Assemblée générale a adopté
plusieurs résolutions soutenant un État palestinien.
Les résolutions de l'Assemblée générale des Nations Unies ne
sont toutefois pas contraignantes, par opposition aux résolutions du Conseil de
Sécurité. Ce sont de simples recommandations. L'Assemblée générale n'a pas le
pouvoir de créer des états et elle ne le fait pas. Contrairement à une idée
répandue, l'ONU n'a pas établi l'État d'Israël. Le 29 novembre
Ce qui a créé l'État d'Israël, ce sont sept décennies de
travail et une guerre d'indépendance dans laquelle les Juifs se sont battus
eux-mêmes, sans aucune aide de l'ONU -- avec seulement une aide militaire de la
Tchécoslovaquie, un satellite soviétique.
L'Assemblée générale de l'ONU ne peut pas admettre de
nouveaux membres sans l'approbation du Conseil de Sécurité. Si l'un des cinq
membres permanents du Conseil de Sécurité met son veto, l'État de Palestine ne
sera pas accepté à l'ONU – ainsi le Kosovo n'est pas membre des Nations Unies
en raison du veto de la Russie. D'où les efforts diplomatiques déployés par
Israël et par l'Autorité palestinienne pour faire pression sur les 2 membres indécis
du Conseil de Sécurité, la Grande-Bretagne et la France.
La différence entre 1988 et 2011, bien sûr, c'est que l'OLP
et le Hamas contrôlent partiellement la Cisjordanie et Gaza. À l'époque, l'OLP
opérait depuis Tunis et le Hamas en était à ses balbutiements. Un contrôle
territorial, même partiel, donne plus de puissance à la déclaration
d'indépendance palestinienne. La convention de Montevideo sur les droits et
devoirs des états, en 1933, donne la formulation la plus largement acceptée des
critères de l'État en droit international:
- Une population permanente
- Un territoire défini
- Un gouvernement
- La capacité d'établir des relations avec les autres états.
L'Autorité palestinienne remplit ces critères, mais avec
deux réserves qui vont nourrir la lutte diplomatique qui s'annonce entre Israël
et les Palestiniens.
Jusqu'à la semaine dernière, les Palestiniens avaient deux
gouvernements: un gouvernement du Fatah (l'OLP) en Cisjordanie et un
gouvernement du Hamas à Gaza. Alors que le récent accord entre le Hamas et le
Fatah a mis fin officiellement à cette dualité, le nouveau gouvernement
palestinien est composé d'une organisation terroriste reconnue comme telle par
les États-Unis, l'Union européenne, le Canada, l'Australie, le Japon et Israël.
Les Palestiniens tentent d'obtenir le blanchiment moral du Hamas -- et ils peuvent compter sur le soutien de
pays comme la Russie, la Turquie, la Norvège et la Suisse -- tandis qu'Israël
va essayer de convaincre l'Union européenne de ne pas retirer le Hamas de la
liste noire des organisations terroristes.
La deuxième réserve concerne le territoire. Le territoire palestinien n'est pas défini, il est contesté. Le Hamas revendique ouvertement toute la Palestine, alors que l'OLP revendique officiellement la totalité de la Cisjordanie, de Gaza et de Jérusalem Est -- en réalité, un examen des livres scolaires de l'Autorité palestinienne, des programmes de la télévision palestinienne et des discours publics en arabe prouvent le contraire, c'est-à-dire que les 2 groupes ont les mêmes ambitions destructrices.
La revendication de Mahmoud Abbas affirmant que la totalité de la Cisjordanie appartient aux Palestiniens n'a pas de fondement historique ni juridique. La ligne verte de 1949 était une ligne d'armistice temporaire entre Israël et ses agresseurs arabes. La résolution 242 du Conseil de Sécurité des Nations Unies n'exige pas un retrait israélien à ces lignes. La Cisjordanie a été contrôlée et annexé par la Jordanie entre 1949 et 1967 et il n'y a jamais eu d'État palestinien dans le passé sur ce territoire -- ni ailleurs.
Les Palestiniens tentent de travestir ces faits en affirmant
que leurs revendications territoriales sont soutenues par le droit
international. C'est faux. Pourtant la
plupart des pays soutiennent les revendications territoriales des Palestiniens.
L'administration Obama n'a ni approuvé ni répudié la lettre d'engagement du
président Bush à Ariel Sharon du 14 avril 2004, qui déclare notamment "qu'il
est irréaliste de s'attendre à ce que le résultat des négociations sur le
statut final soit un retour total et complet aux lignes d'armistice de 1949".
Le vrai but du vote de septembre n'est pas de déclarer et de
reconnaître un État qui a déjà été déclaré et reconnu dans le passé. Son vrai
but est d'obtenir trois choses de la communauté internationale :
- Ne plus exiger que les Palestiniens renoncent à leur
revendication du droit au retour comme condition préalable
- Donner une légitimité au Hamas
- Rendre illégitime toute présence juive au-delà de la ligne
verte y compris dans la vieille ville de Jérusalem.
Même si le vote de septembre à l'Assemblée générale des
Nations Unies sera juridiquement vide de sens, il reconnaîtra implicitement le
droit au retour et l'idéologie hideuse du Hamas ainsi que ses crimes.
Tandis que nous, Israéliens nous apprêtons à célébrer nos 63
ans d'indépendance, notre combat est loin d'être terminé.