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RETOUR AU VIEUX MAUVAIS MOYEN ORIENT
Il faut se rendre à l'évidence, il n'y a pas
de solution
Par
Steven Plaut, professeur à l'Ecole d'Administration des Affaires à l'Université
de Haifa. Journaliste à la Jewish Press. On peut trouver ses commentaires sur
les événements courants à www.stevenplaut.blogspot.com
Son
livre "le Scout" est disponible à www.amazon.com
Article
paru dans www.JewishPress.com le 02/01/09
Traduit
et adapté par Albert Soued pour www.nuitdorient.com
Pendant
la majeure partie des 16 dernières années, un spectre apparemment bénin a
hanté le monde, la notion qu'il existait un Nouveau Moyen Orient, avec de
nouvelles règles du jeu, différentes de l'ancien Moyen Orient. Cela a commencé
avec le premier des Accords d'Oslo au début des années 90, quand Israël a
été catapulté par ses dirigeants dans un "processus de paix" dont
le principal axiome était que le vieux mauvais Moyen Orient était révolu.
Oslo
était basé sur l'hypothèse qu'il suffisait de la "bonne volonté" de
la part d'Israël pour résoudre le conflit et parvenir à un accommodement avec
le monde arabe, à travers des concessions unilatérales et surtout la
reconnaissance de la légitimité d'un état palestinien.
Il est
crucial à ce point de l'histoire d'abandonner les illusions de paix qui ont
présidé à tous nos efforts pour mettre fin au conflit depuis 1992. Aucun
progrès ne sera fait si le monde ne prend pas conscience des réalités du Moyen
Orient et regarde en face le côté désagréable. Des vérités et des principes
malencontreux doivent être de nouveau appréhendés et intégrés, et les plus
importants sont décrits ci-dessous.
I. Le terrorisme arabe et l'agression militaire ne trouvent
pas leurs racines dans l'"occupation israélienne", mais plutôt dans
les retraits israéliens des zones occupées.
Depuis
Oslo, l'hypothèse de travail du gouvernement israélien, appuyée par tout le
monde, était de mettre fin à l'"occupation de territoire", comme
tâche la plus urgente, et de ne plus gouverner la vie des Arabes palestiniens.
La
gauche israélienne et son choeur approbateur dans les médias internationaux ont
tellement répété que la raison primordiale de la terreur palestinienne et des
griefs arabes était l'occupation des terres palestiniennes qu'il leur est
impossible de remettre en question leur credo. Alors qu'à l'évidence cette
assertion est fausse et que l'inverse correspond à la vérité. La principale cause du terrorisme anti-israélien provient
aujourd'hui des retraits successifs des zones occupées. Cela est tellement évident que c'est une gageure
intellectuelle d'expliquer pourquoi si peu de gens le comprennent.
-
Israël a quitté toute la zone de Gaza en 2005, ce qui a entraîné des assauts
massifs de roquettes sur les villes et villages du sud du pays, avec une portée
de plus en plus grande.
- nous
avons quitté unilatéralement aussi le sud du Liban en 2000, sous l'instigation
du 1er ministre Ehoud Barak. Le résultat direct a été les
provocations successives qui ont entraîné la 2ème guerre du Liban et
les 4000 Katiouchas lancées sur le nord du pays. Aujourd'hui les risques sont
encore plus grands, étant donné les stocks de missiles accumulés par le
Hezbollah.
- la
vague la plus importante d'attaques suicides a été déclenchée par les divers
retraits d'Oslo (rappelons qu'avant Oslo, on n'a pas eu d'attentat-suicide)
- le
retrait du Sinaï semble une exception à la règle, mais dans les faits, cette
péninsule est devenue, après le retrait d'Israël, un repaire de terroristes
d'al Qaeda et de contrebandiers, introduisant dans le territoire de Gaza, des
missiles et des explosifs.
Le
retour aux frontières d'avant 1967 et le retrait de la Cisjordanie entraînera
un assaut massif de missiles et de terreur sur la zone centrale d'Israël,
jusqu'ici à l'abri. Il en est de même d'un éventuel retrait du Golan, qui ramènera un implacable ennemi aux
bords du lac Kinneret.
Il est
des situations plus pénibles que l'occupation d'un territoire et l'expérience
des 2 dernières décennies l'a démontré. Il est patent qu'un retrait total vers
la ligne d'armistice de 1949, entraînera un autre conflit généralisé du type de
1967, les Arabes ayant toujours l'espoir d'annihiler l'état d'Israël. Sauf que cette
fois-ci, ils utiliseront les technologies et les armes du 21ème
siècle.
Les
universitaires peuvent débattre à l'envi sur l'animosité créée par la 1èreoccupation
israélienne. Mais cette animosité a toujours existé et bien avant la Guerre des
6 jours. On ne peut progresser aujourd'hui
que si l'on a compris que tout retrait israélien entraîne la violence et la
terreur.
II. La bonne volonté des concessions israéliennes ne déclenche
pas la bonne volonté des Arabes, mais plutôt l'agression et la violence.
Les
concessions sont perçues comme de la faiblesse et comme la preuve de la vulnérabilité
et de la possibilité de destruction de l'état d'Israël. Un axiome répandu
qui dit que la bienveillance israélienne vis-à-vis des Arabes peut donner
naissance à une modération, à une amitié ou à une réaction raisonnable est
faux.
Toutes
les tentatives pour gagner la modération des Arabes à travers la retenue ou la bienveillance
ne datent pas d'hier et remontent à des décennies, bien avant l'indépendance et
on appelait cette attitude "havlaga". Cela
n'a jamais marché. Et les efforts continuent
aujourd'hui à travers les programmes économiques et l'indulgence vis à vis des
infractions des Arabes, notamment au niveau de la construction et de
l'occupation de terrains publics.
Cette
bienveillance entraîne la non-poursuite judiciaire des dirigeants politiques
arabes pour trahison, espionnage ou pour soutien de la terreur, même si cela
est fait ouvertement. Elle signifie aussi l'exemption du service militaire, et
même du service civique. Elle signifie que aussi que les familles arabes, même
si un de ses membres tue des Juifs dans un attentat-suicide, reçoivent des
allocations de "survivant" du régime israélien d'assurances sociales.
En
dehors de la ligne verte, la bienveillance consiste dans des propositions
continues de cessez-le-feu qui se résument à ce que les Palestiniens continuent
à tirer et que les Israéliens les regardent tirer sans réagir. Elle signifie
aussi le transfert de fonds et parfois même des armes aux groupes engagés dans
la terreur, dans le but de maintenir vivant un processus de paix moribond.
Aucun
de ces gestes ne peut atténuer la bellicosité arabe à l'égard d'Israël et des
Juifs. En fait, chacun d'eux contribue à l'escalade de la violence. Si jamais
Israël se retirait aux lignes d'avant 1967, le monde arabe, mené par la
"Palestine", lancerait une offensive contre le territoire israélien,
au nom des "Arabes opprimés" du Néguev ou de Galilée, souffrant des
discriminations et du "régime d'apartheid israélien"…
III. Le conflit arabo-israélien ne concerne pas la terre et ne
peut être résolu par la cession de la terre.
Le
monde arabe contrôle déjà un territoire 2 fois plus grand que les Etats-Unis, y
compris l'Alaska, et le territoire d'Israël n'est pas visible sur la plupart
des cartes du monde. Même avant 1967, le monde arabe refusait déjà l'existence
d'un état israélien et, encore moins aujourd'hui, quel que soit le territoire
cédé. Le conflit arabo-israélien ne concerne pas le partage de la terre et des
ressources, mais celui de l'existence d'une majorité juive politique à
l'intérieur de frontières sûres et reconnues, au milieu du Moyen Orient.
Se
faire des illusions sur les raisons de ce conflit équivaut à le prolonger
indéfiniment. Si le monde arabe insiste aujourd'hui sur un échange de
territoire contre la paix, ce n'est pas pour offrir la paix aux Israéliens,
mais pour ramener Israël à une exiguïté plus facile à éliminer. Même si Israël
se limitait à la région de Tel Aviv, le monde arabe finirait par le considérer
comme un avant-poste impérialiste, une implantation occupant illégalement une
terre arabe volée.
IV. L'éducation et le progrès économique n'apportent pas la
modération ni le désir de paix dans le monde arabe.
Bien au
contraire, on constate que la richesse et l'éducation n'entraînent pas
forcément la modération. Les Arabes éduqués et opulents soutiennent les idées
extrémistes et la terreur. Les étudiants Arabes des Universités européennes et
américaines forment le terreau des groupes terroristes et la plupart des
membres d'al Qaeda qui ont fait le 11/9 étaient des étudiants aisés.
Les
bombes-suicide en Israël sont des étudiants des Universités palestiniennes,
parfois même des spécialistes diplômés, comme l'avocat qui s'est fait sauter au
restaurant Maxim à Haifa, tuant 21 personnes. Les sondages publics confirment
que le soutien à la violence est plus important chez les Arabes éduqués.
D'une
façon générale, l'oppression politique et la pauvreté au Moyen Orient
n'engendrent pas des terroristes. La terreur anti-israélienne a été déclenchée suite
à l'installation d'un régime éclairé par Israël – un régime de libertés,
notamment celle de la parole et du droit de vote aux élections locales.
La terreur
éclatait après chaque concession israélienne, notamment après l'autonomie,
et puis après l'acceptation d'un état indépendant. L'escalade a continué après
qu'Israël ait retiré son contrôle administratif de la plupart des "territoires
palestiniens" (1).
V. Les pourparlers ne mènent pas à la paix au Moyen Orient, en
fait ils sont nocifs.
L'Occident
est obsédé par l'idée que tous les problèmes du monde peuvent être résolus par
des pourparlers. Combien de conflits internationaux ont-ils été résolus par des
pourparlers ? En particulier au Moyen Orient, il n'y a pas de doute que
"parler" n'a jamais résolu de conflit. En "parler" ne fait
qu'aggraver les situations.
Le
conflit arabo-israélien n'est pas une dispute conjugale où on réunit les
partenaires autour d'une table, en essayant d'atténuer la colère, l'incompréhension
et les tensions. Le conflit n'a rien à faire avec des sentiments blessés, il
est existentiel, et il n'est pas soluble par des paroles raisonnables.
VI. Il n'y a pas de solution à 2 états, ni de solution à 1 état
dans le conflit arabo-israélien.
La 2ème
solution est devenue populaire auprès de la gauche. Selon ce scénario, Israël
est contenu dans "un état laïc et démocratique à majorité arabe". En
fait ceci est un appel déguisé à un génocide du type Rwanda à terme. Et ceux
qui proposent une telle solution aimeraient réellement la voir appliquée.
Plus
grave, il n'y a pas de solution à 2 états, car en fait les états arabes pensent
qu'à terme l'état israélien sera à majorité arabe et sera le 24ème
état de la Ligue Arabe, avec la Palestine. Et tous les groupes Palestiniens qui
insistent pour cette solution ne pensent qu'à une solution par étapes, l'état
d'Israël n'étant qu'une étape intermédiaire.
Le plan
originel de partage de la Palestine par l'Onu en 1947 proposait justement une
solution à 2 états qui a été refusée par le monde arabe, qui n'avait aucune
raison d'ajouter un nouvel état arabe à la panoplie de la Ligue. Par
conséquent, celle-ci est partie en guerre contre l'état Juif. Ainsi la solution
à 2 états n'est pas plus réaliste aujourd'hui qu'en 1948.
La
menace existentielle est là dans les 2 solutions et la création d'un état
Palestinien ne serait qu'une étape avant une escalade de l'agression arabe
contre Israël, étape où l'Occident célébrera la fin de l'"occupation
israélienne" et le début d'une "ère de paix".
VII. Les Arabes Israéliens forment une 5ème colonne
potentielle, étalant une animosité et une déloyauté dans un état où ils ont
vécu libres pendant 60 ans, et ils s'identifient comme les ennemis de l'état.
60 ans
de liberté et de relative opulence ont eu peu d'effet sur les sentiments et la
loyauté des Arabes Israéliens vis-à-vis de leur état. Ils ne cachent pas leur
hostilité, puisqu'ils sont libres de l'exprimer. Ils ne sont pas résignés à
vivre en minorité aujourd'hui pas plus qu'en
Quand
l'opportunité se présente – par exemple quand des émeutes ont éclaté en 2000 et
plus récemment à Acre lors du jeûne de Kipour – l'inimitié se manifeste
candidement et pas seulement en paroles.
L'éducation
et la prospérité offrent peu d'espoir de changement de cette réalité. Une preuve est le comportement des lycéens
arabes: en dépit d'une discrimination positive pour leur admission au lycée et
leur accès privilégié aux rares internats, la plupart d'entre eux sont
anti-israéliens et pro-jihad.
Les
Arabes Israéliens ont longtemps joué le rôle type Sudète dans ce conflit. Si
des hostilités éclatent avec les voisins arabes, ils manifesteront massivement
contre leur propre état et pas seulement avec des slogans. Ils constituent une
menace intérieure claire et précise.
Les
chefs de ce monde croient qu'ils peuvent créer une paix, que des pourparlers
peuvent résoudre ce conflit et nos dirigeants les maintiennent dans ces illusions.
Chaque trêve n'a servi qu'à amoindrir
la résolution des Israéliens et l'imposture est que nos dirigeants, au lieu
de diriger le pays lucidement, ont accepté les trêves comme des désirs de
paix se substituant à la réalité.