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2025, Année Cruciale pour Israël et le Moyen-Orient

 

Par Freddy Eytan, politologue

7/1/25

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L’année 2024 s’achève dans la tourmente et dans l’incertitude dans notre région et sur le plan international. Elle fut marquée par une guerre permanente sur plusieurs fronts et contre la galaxie terroriste islamiste menée par l’Iran. Le Moyen-Orient demeure instable et continue à alimenter plus de 70 % du terrorisme planétaire.

Durant plus d’une décennie nous assistons toujours à un bras de fer avec les ayatollahs d’Iran. Malgré la profonde crise socio-économique de leur pays, ils glorifient leurs intentions belliqueuses et machiavéliques pour étendre leur hégémonie et renforcer les satellites chiites.

Durant les années 1930 l’ennemi des démocraties occidentales était ciblé et bien précis. Le monde libre combattait d’abord contre le fascisme et le nazisme et après la Victoire et durant la Guerre froide, contre l’expansion du communisme soviétique. La lutte se focalisait contre un régime et une idéologie dans des paramètres clairs et des frontières précises.

Aujourd’hui, les menaces sont plurielles et variées et le combat contre l’Axe du Mal est tous azimuts. Il se focalise contre un terrorisme islamique sunnite et chiite qui n’a ni limites et ni frontières, car Allah est Grand et lui seul dictera l’ordre du jour mondial. Cet affrontement est au-delà du conflit arabo-israélien, il se dispute entre civilisations et sa raison d’être est avant tout religieuse. Nous l’avons constaté durant les fêtes chrétiennes et juives également en Europe et en Amérique.

Cependant, malgré le brouillard et les menaces, et contrairement au passé, nous constatons qu’Israël n’est plus l’ennemi numéro un du monde arabe. Après le terrible massacre du 7 octobre, Tsahal, ses services de renseignements et le Mossad retrouvent leur puissance opérationnelle, la dissuasion et la crédibilité. Désormais, Tsahal contrôle la bande de Gaza, la Cisjordanie, le Liban-sud et le mont Hermon syrien.

La suprématie de l’aviation israélienne est totale, elle survole sans difficulté : Beyrouth, Damas, Bagdad, Téhéran et Sanaa au Yémen, à 2000 kms de nos frontières. Les unités spéciales de Tsahal opèrent dans tous les territoires ennemis et réussissent à contrecarrer chaque menace potentielle.

La récente opération spectaculaire contre une installation souterraine de fabrication de missiles en Syrie prouve audace et héroïsme. Tsahal redevient la plus forte puissance militaire de la région.

 

Toutefois, le combat n’est pas encore achevé et donc un retrait de l’armée israélienne ne pourra se faire sans des garantis solides. Le Hezbollah viole la trêve, le Hamas lance toujours des roquettes et les Houthis du Yémen des missiles balistiques.

Le nouveau maître de la Syrie, Abou Mohammed al Joulani, joue le modéré, mais en réalité demeure un islamiste. Et pourtant, malgré son passé jihadiste, des ministres français et allemand font le chemin de Damas. Un mois seulement après la chute de Bachar el Assad, ils se précipitent pour rencontrer cet ancien terroriste sanguinaire, et osent le féliciter pour avoir fait chuter l’ancien régime, tandis que la Turquie a toujours des ambitions hégémoniques, elle menace les minorités et opprime les Kurdes. Quant à l’Iran, les ayatollahs continuent à financer le Hezbollah, ils n’ont pas renoncé à intervenir au Liban, en Syrie et en Irak, et ils s’approchent de leur première bombe atomique.

Toute la région peut donc basculer vers le pire. L’Amérique de Biden et la France de Macron peuvent-elles apporter leur confiance à un chef d’Etat provisoire, non élu démocratiquement par toutes composantes du peuple syrien ? Comment pouvoir réhabiliter des jihadistes ? Le jihad n’est-il pas souvent récidivé ?

Dans ce contexte, il est clair que la politique étrangère de Joe Biden fut un échec. Malgré les bonnes intentions, il n’a pas réussi à imposer son autorité dans les conflits mondiaux. Nous espérons que l’installation de Donald Trump a la Maison Blanche pourra enfin changer la donne géopolitique planétaire.

 

Avec Donald Trump le langage diplomatique dans les relations internationales sera sans doute différent de son prédécesseur. Va-t-il lors de son second mandat poursuive les Accords d’Abraham et renforcer le rôle d’influence des Etats-Unis dans notre région grâce à une normalisation saoudienne avec Israël ? Sera-t-il indifférent à l’avenir de la Syrie ? Aux intentions hégémoniques de la Turquie d’Erdogan ? Comment agira-t-il à l’égard de l’Iran ? Va-t-il servir d’intermédiaire dans la solution du problème palestinien ? Sera-t-il capable de libérer les otages détenus à Gaza ? Nombreuses sont les questions, multiples et complexes sont les défis à relever.

Bien entendu, les discours pro-israéliens et les chaleureuses paroles de Trump nous réconfortent, jusqu’à présent, il n’a pas déçu les Israéliens. Toutefois, soulignons que Donald Trump est imprévisible et cherche à négocier des deals économiques qui seront avant tout au profit des intérêts américains.

Devant la nouvelle donne géopolitique qui a renforcé considérablement la position israélienne, il existe aussi de nombreuses opportunités. Il est donc nécessaire de prendre des décisions audacieuses et collaborer étroitement et sur tous les plans avec la nouvelle administration américaine, tout en sauvegardant nos intérêts sécuritaires et stratégiques. Certes, Israël se trouve en bonne posture pour remodeler la région mais il est isolé dans l’arène diplomatique et dans les instances internationales.

Donc, le soutien du président Trump est bien unique en son genre pour la marche à suivre.

Enfin, toutes les incertitudes concernent également l’avenir de Benjamin Netanyahou et sa coalition. Le peuple israélien a besoin d’un répit, de retrouver l’accalmie, la sécurité absolue et la sérénité. Le gouvernement a le devoir de relever les défis et saisir toutes les opportunités, diriger ce pays vers un havre de paix, redonner à ce peuple confiance, courage et espoir. Il mérite absolument la reconnaissance et le bonheur. Il a ras-le bol des guerres et des disputes intérieures inutiles.

L’année 2025 est donc cruciale pour notre avenir et pour tout le Moyen-Orient.