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UN REGARD PATHOLOGIQUE
SUR LE PROCHE-ORIENT
Par Guy Millière
Metula News Agency - info # 010201/9
02/01/09
L'Union européenne «condamne les bombardements
israéliens ». Son représentant pour la politique étrangère Javier Solana,
demande un « cessez-le-feu immédiat ». Nicolas Sarkozy s’en prend aux
« provocations irresponsables qui ont conduit à cette situation »,
mais fustige aussitôt « l'usage disproportionné de la force » par Israël.
Gordon Brown demande au gouvernement israélien de
faire preuve de « retenue ». L’Organisation de la Conférence
islamique parle de « crimes de guerre » commis par Tsahal. Seuls les
dirigeants des Etats-Unis mettent en avant la responsabilité du Hamas et la
nécessité que celui-ci cesse ses activités terroristes.
Toutes ces réactions étaient prévisibles. A un degré
tel qu’on aurait pu en énoncer le texte, quasiment mot à mot, bien à l’avance.
Quand des attentats ont lieu en Israël, c’est le « cycle de la
violence » ; presque une situation normale aux yeux du reste du
monde, un signe du destin, ou la preuve qu’Israël l’a bien cherché.
Quand des roquettes aveugles tombent sur des villes
israéliennes, détruisent, font quelquefois des morts, c’est très banal aussi.
Mais quand Israël riposte, l’action israélienne, en revanche, est toujours
condamnable, elle doit toujours être arrêtée immédiatement, elle est toujours
excessive, injustifiée, presque traitée de criminelle.
Il y a une dimension pathologique dans le regard porté
sur la situation au Proche-Orient, et cette pathologie est profondément
inquiétante.
Que le monde arabe et, plus largement, le monde
musulman, réagisse comme il le fait est effroyablement explicable. C’est le
simple prolongement du sous-développement politique, économique et culturel
d’une zone du monde, où l’on reste trop souvent prêt à aduler les dictateurs, à
la condition qu’ils profèrent des diatribes antioccidentales. Ou à admirer les
assassins, si leurs victimes ne sont pas musulmanes - et, si possible, juives.
Mais pourquoi, pour l’essentiel, tient-on en Europe
des propos proches de ceux tenus dans le monde arabe et dans le monde
musulman ? Cela pourrait laisser penser qu’il y a un effet de
contagion ; peut-être aussi de la peur, de la lâcheté, de l’aveuglement
volontaire, voire un commencement de soumission.
Est-il vraiment si difficile de souligner qu’il est
inadmissible que des populations comme celles du Sud d’Israël vivent sans cesse
dans la crainte de missiles expédiés par des voisins haineux, excités et
racistes ?
Est-il impossible de dire que le devoir premier d’un
gouvernement est de veiller à la sécurité de ses habitants, et que le
gouvernement israélien a vraiment beaucoup tardé à réagir et a fait preuve
d’une très longue patience ?
Est-il inconcevable d’évoquer l’accumulation d’armes
diverses et d’explosifs, à laquelle le Hamas s’est livré depuis des mois ?
Est-il impensable et indicible de connecter cette
accumulation d’armes et d’explosifs avec les appels au meurtre proférés avec
frénésie par les dirigeants du Hamas ?
Serait-ce trop demander aux hommes politiques et aux
commentateurs européens de garder à l’esprit quelques différences élémentaires,
telle celle séparant une démocratie d’une dictature barbare - et de se rappeler
quelques faits parfaitement établis ?
Gaza est libre de toute présence israélienne depuis
2005. Les habitations et les infrastructures économiques laissées par Israël
ont été immédiatement saccagées par des hordes sauvages et réduites à l’état de
décombres.
Plutôt que d’utiliser la liberté de Gaza pour construire
une société démocratique et entrepreneuriale, les factions
« palestiniennes » se sont entretuées jusqu’à la victoire des plus
sanguinaires, qui ont mis en place ensuite une dictature islamiste entièrement
tournée vers la violence et le désir génocidaire.
Israël a coupé toute forme de relations avec cette
dictature et a réduit au minimum ses transactions avec le territoire israélien.
Israël a aussi coupé les relations maritimes et aériennes entre la dictature et
le reste du monde. Et Israël a fait cela pour des raisons très explicables, que
seuls peuvent ignorer ceux qui ne savent pas que bateaux et avions peuvent
transporter des moyens de destruction, et ceux qui souhaitent que des
Israéliens soient assassinés.
La frontière Sud de Gaza est aux mains de l’Egypte,
qui - tout en ayant laissé se creuser de multiples tunnels par lesquels ont
passé des mois durant les fournitures indispensables au djihadiste
de base - se garde bien d’ouvrir son territoire à des gens qui l’inquiètent
autant qu’ils inquiètent Israël.
Rien n’empêchait les dirigeants palestiniens de Gaza
de déclarer qu’ils voulaient vivre en paix avec Israël et d’agir en ce sens.
Rien ne les empêchait de garantir les droits de propriété à Gaza pour en faire
une zone commerciale et entrepreneuriale où l’on pourrait vouloir investir.
Rien ne les empêchait de faire naître une presse libre et tolérante, ou de
mettre en place une éducation transmettant aux enfants autre chose que le goût
du sang et le racisme.
Si les dirigeants palestiniens de Gaza avaient choisi
cette voie, les frontières avec Israël seraient ouvertes, sans autre
contrôle que ceux qui s’imposent à toute frontière sur la planète. Les
activités maritimes et aériennes battraient leur plein.
Les dirigeants palestiniens de Gaza ont choisi une
autre voie : celle de la destruction. Cette voie a transformé Gaza en une
tumeur maligne, en un grand asile d’aliénés où voisinent bourreaux excités,
rêvant d’assassiner, et victimes consentantes de l’excitation des bourreaux.
Il fallait exciser la tumeur, car il en sortait des
inflammations sous forme de Qassams. Il fallait
décider que l’asile d’aliénés avait besoin d’un nettoyage, car il s’y préparait
bien pire que des Qassams. Le gouvernement israélien
l’a décidé, et l’écrasante majorité des Israéliens, j’en suis sûr, pense que ce
n’est pas trop tôt.
Si les dirigeants du monde arabe et du monde musulman
voulaient faire un pas dans la bonne direction, ils pourraient dire que Gaza et
ses habitants ont besoin d’être délivrés du Hamas et de connaître enfin la
paix, comme leurs voisins israéliens. Ils pourraient dire que les Arabes de
Judée-Samarie ont besoin, eux aussi, d’être délivrés de leurs dirigeants et de
vivre en paix.
Si les dirigeants européens voulaient se conduire
dignement, ils pourraient ajouter qu’Israël est une démocratie qui a le droit
de se défendre - que ce dont manque le Proche-Orient, c’est précisément de
sociétés démocratiques, libres, prospères.
Les dirigeants du monde arabe et du monde musulman ne
feront, bien sûr, aucun pas dans la bonne direction ; ils continueront à
diriger leurs propres pays vers le naufrage, tout en pratiquant l’aveuglement
volontaire. Les dirigeants européens, en se courbant devant ceux du monde arabe
et du monde musulman, montrent que le déclin de l’Europe est déjà très avancé
et que, pour les Européens, des lendemains très inquiétants se préparent.